Un bel exemple de réussite chiraquienne

Sans aucune prétention de juger le bilan de Jacques Chirac sur douze années de mandat présidentiel, cet article entend mettre l'accent sur une réussite majeure que l'on doit féliciter: c'était l'un des chantiers annoncés du quiquennat, une des promesses tenues (et oui !). Je veux parler de la sécurité routière, dont les statistiques sont éblouissantes: net recul du nombre d'accidents, du nombre de victimes de la route (la barre symbolique des 5000 tués est presque un souvenir), augmentation des contrôles de police et des procès pour excès de vitesse ou conduite en état d'ivresse, développement d'initiatives comme les capitaines de soirée à la sortie des boites de nuit, diffusion de slognas via les médias sur les dangers de la route. Quoi que l'on puisse penser de la politique de répression par les radars automatiques, il faut se féliciter de voir d'aussi bonnes données chiffrées: la sanction est, dans ce domaine, la meilleure arme de prévention, la peur du gendarme jouant à plein régime dans les comportements des automobilistes. Les radars, placés dans les zones les plus délicates, permettent de faire reculer le nombre d'accidents, dans la mesure où, si les chauffards freinent avant et accélèrent après le radar en question, ils ont eu un comportement normal dans la zone à risque !! Si les rentrées d'argent escomptées sont au rendez-vous et qu'elles sont employées à bon escient (pour plus de prévention dans les écoles par exemple), alors pourquoi s'en priver?

Il reste cependant beaucoup à faire pour poursuivre la baisse du nombre d'accidents et de tués... et cela ne se fera efficacement qu'à l'échelle européenne. La Commission de Bruxelles l'a bien compris, puisqu'elle vient de lancer une concertation pour une harmonisation des permis de conduire, des conditions de son obtention et de ses caractéristiques. Il faut dire que cela en a bien besoin, car les règles sur les routes européennes sont loin d'être homogènes: il existe plus de types de permis que de pays, les limitations de vitesse sont très différentes d'un Etat à un autre. Homogénéiser ces limites (le modèle français pourrait servir d'exemple) et mettre au point un seul permis pour tous les Européens va dans le bon sens... sauf que, si ce dernier voit le jour, on nous l'annonce pour 2039 !! Bravo la bureucratie européenne qui, par sa rapidité, n'inspirera pas plus de confiance aux Français qui ont voté Non: a-t-on bien compris le sens du vote du 29 mai? Mais, restons optimistes, et souhaitons que cette initiative ira à son terme et qu'elle permettra à l'Europe de connaitre la même tendance que celle de la France.