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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Une école ambitieuse pour nos enfants

Après la réforme du système fiscal, c'est au système scolaire - dont je suis un des acteurs - que je veux voir évoluer, de manière à ce qu'il permette de faire de chaque enfant un citoyen préparé à ce rôle et formé pour trouver un emploi. Ce sont les deux principaux objectifs que l'école de la République doit se fixer: car, construire l'avenir de nos enfants, c'est aussi préparer celui du pays et penser, nécessairement, sur le long terme. Et la première de mes propositions, les fidèles lecteurs de Jes6 la connaissent: elle concerne le temps de la scolarité obligatoire. Actuellement, elle concerne les enfants âgés de 6 à 16 ans, c'est-à-dire - en se basant sur un enfant à la scolarité fluide et sans entrave - du CP à la 3ème. Il s'agirait de ne plus la baser sur un âge mais sur les niveaux par lesquels tout enfant devrait obligatoirement passer: elle s'appliquerait donc de la grande section de maternelle, préparant l'entrée en CP - où les plus fondamentaux des apprentissages, le typtique lire-écrire-compter, s'apprennent -, au premier passage au Brevet des collèges. Finie la possibilité pour un élève ayant 16 ans au cours de son année de troisième, voire de quatrième, de quitter l'école le jour de son anniversaire... sans aucune qualification. En obligeant tous les élèves à passer le Brevet, c'est aussi ce diplôme qui s'en trouverait relavoriser. D'autant plus s'il devenait le point de départ de la formation professionnelle de tous les jeunes Français: après l'obtention de ce sésame, qui assure que le socle commun des connaissances et des compétences (le b.a-ba de ce qu'il faut savoir) a été acquis, les collégiens auraient le choix entre le lycée général, le lycée professionnel...

... ou toutes les autres voies de l'alternance qu'il faudrait développer au plus vite. Consacrer une part importante du budget de l'éducation au développement de ces filières en alternance, qui permettent à un jeune de se former sur les deux plans théorique (à l'école) et pratique (en entreprise), doit devenir une priorité. Cette méthode de formation, qui permettrait à ceux qui s'orientent vers des métiers manuels, de se former dès le plus jeune âge, avec obtention d'un diplôme valorisé et reconnu, doit permettre de faire face à la demande de main d'oeuvre de certains secteurs d'activité. A condition que l'alternance permette, dans les entreprises concernées, de permettre à des salariés approchant de travailler à mi-temps, en accompagnement d'un jeune qu'ils seraient chargés de former. Voilà un modèle qu'il serait pertinent de généraliser. Car, après avoir appris aux jeunes l'essentiel de ce qu'ils doivent savoir, la seconde mission de l'école est de les préparer au monde professionnel, en ouvrant des filières de formation répondant aux besoins du marché.

Revenons au temps de la scolarité obligatoire. Deux autres réformes devraient accompagner la modification de cette période:
- parce que la scolarité est obligatoire, mais aussi gratuite, il est bein évident que l'inscription dans une école ne doit rien coûter et que la plupart des services proposés par l'Education nationale doit rester accessible à tous. Les cours de rattrapage et remise à niveau, l'accueil des enfants pour le petit-déjeuner ou encore un système de garderie le soir, avec activités ludiques et artistiques, doivent rester gratuits, et appartenir à l'ensemble des services scolaires auquel tout enfant doit avoir accès. Pour ce qui est de la cantine scolaire, il serait anormal que l'Etat ou les collectivités locales prennent en charge la totalité des repas pris par un enfant dont les parents travaillent: faire payer le repas en fonction des revenus des famille par le biais d'un pourcentage permettrait de maintenir une certaine équité entre ceux qui peuvent payer le "plein tarif" et les ménages qui ont besoin d'un coup de pouce;
- l'autre grande réforme que je propose concerne le rythme scolaire. Parce que les journées et les semaines sont parfois chargées, il me paraît nécessaire de réfléchir à une nouvelle répartition des heures de classe. Réduire le nombre d'heures de travail par jour et par semaine, tout en augmentant le nombre de semaines travaillées dans l'année. Supprimer la coupure du mercredi, qui est plus qu'un inconvénient pour le rythme de vie des élèves. Mettre en place des aides aux devoirs le samedi matin pour les élèves en difficulté, car les placer à la mi-journée ou en fin de journée est contre-productif, la fatigue accumulée - qui plus est chez les enfants faibles - n'offrant pas de bonnes conditions de travail.

A ces premières considérations peuvent s'ajouter d'autres propositions qui concernent cette fois le collège:
- il apparaît aberrant d'imposer une seconde langue vivante à tous les élèves dès la quatrième, alors qu'une part non négligeable d'entre eux ne maîtrise même pas la première qu'ils ont choisi d'apprendre. Je préfère que chaque élève n'apprenne qu'une seule langue (la seconde pouvant être proposée aux élèves choisissant d'aller au lycée), la maîtrise correctement... car à quoi bon se lamenter sur le fait que les petis français parlent mal l'anglais - ce que prouvent les enquêtes européennes - si, dans le même temps, on ne leur permet pas de l'apprendre dans de bonnes conditions. Consacrer plus d'heures de cours à une seule langue vivante, par le biais d'enseignements dédoublés (par petits groupes, ce qui permet une meilleure pratique orale) semble une piste à envisager;

- il est tout aussi regrettable que, dès qu'ne réforme de l'éducation est envisagée, on décide - au nom de la construction d'une culture commune et d'une ouverture d'esprit, par ailleurs absolument nécessaires - de renforcer les cours "secondaires" (sport, arts) au détriment des cours fondamentaux (français, mathématiques, histoire-géo, première langue vivante, informatique). Je propose donc de limiter à deux heures hebdomadaires la pratique sportive des élèves, en proposant un chèque-sport que chaque élève pourra utiliser pour adhérer à un club du sport de son choix. Je préfère qu'un élève pratique régulièrement un sport qui le motive plutôt que de lui imposer quatre heures de sports divers qui ne l'intéressent pas. Dans le même ordre d'idée, je propose que chaque élève choisisse l'une des deux disciplines artistiques (arts plastiques ou éducation musicale), qu'il la pratique à raison de deux heures hebdomadaires (contre une actuellement) et qu'elle intègre le Brevet comme épreuve finale. Ainsi, chaque élève pratiquerait plus fréquemment, et avec plus d'envie (parce qu'il l'aura choisi), une activité artistique... qu'il serait habile de poursuivre par des pass donnant accès à des musées, au cinéma, à des spectacles.

Bref, une école qui assure la réussite du plus grand nombre, en consolidant les bases, en adpatant l'offre éducative au rythme de vie d'un enfant, en revalorisant certains de ses piliers (le Brevet, l'une des langues vivantes, une discipline artistique...) et en préparant leur vie professionnelle dans les meilleurs conditions. Ce qui, aujourd'hui, et malgré le dévouement de ses personnels, n'est pas toujours le cas. Or, c'est d'une réforme structurelle profonde que l'école a besoin... tout en maintenant un taux d'encadrement efficace et en ne voyant pas en chaque enseignant une dépense !

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