26 Novembre 2006
Je me suis efforcé pendant ces quelques mois de prouver en quoi l'avènement d'une nouvelle République serait l'occasion d'un nouveau départ, et de faire de la politique autrement. Il ne s'agit pas de changer à tout prix de constitution, celle de la Vème République pouvant simplement être amendée, mais ce serait un symbole de changer d'ère et de proposer un noyveau schéma qui ne reprend que partiellement l'esprit de la constitution telle que l'a pensé le général de Gaulle. Ce nouveau texte reposerait sur quatre idées fortes:
1- un nouveau calendrier: je propose de mettre en place un mandat de six ans pour tous les élus, président, parlementaires, conseillers régionaux et municipaux. De cette façon, en mettant en place une bonne synchronisation dès le départ, il n'y aurait plus de problème de calendrier trop chargé certaines années entre lesquelles il ne se passe pas grand chose. Voici, dès lors, ce qui se passerait: au printemps de l'année 0, élections présidentielles et législatives, concernant deux tiers de l'Assemblée ; à l'automne de l'année 1, élections municipales ; printemps de l'année 3, élections parlementaires concernant le troisième tiers de l'Assemblée ; automne de l'année 4, élections régionales. Ainsi, les scrutins seraient réguliers et espacés de manière harmonieuse. De plus, le chef de l'Etat, élu pour six ans, ne pourrait cumuler plus de deux mandats, soit douze d'exercice du pouvoir, ce qui est plus que raisonnable (on voit comment se terminent les plus longs mandats !!).
2- un nouveau statut de l'élu: on parle beaucoup de rapprocher la politique des Français qui n'ont plus confiance dans leurs responsables, mais comment s'en étonner quand on voit les mêmes têtes depuis plusieurs décennies (Chirac avait déjà plus de quinze ans de pouvoir derrière lui que je n'étais pas encore né !), que certains ont été condamnés pour des malversations des plus honteuses, alors que d'autres affichent un absentéisme tout aussi scandaleux. Certes, cette description ne correspond pas à la majorité des élus, quelque soit le niveau de leur responsabilité politique... mais, comme toujours, c'est la minorité la plus ostensiblement haïssable que les Français voient en premier. Pour remédier à cela, je propose un régime de choc: indemnités d'élus versées en fonction de la présence de l'élu à ses activités (sanctionner l'absentéisme là où cela fait le plus mal, au porte-monnaie) ; limiter le cumul des mandats, en nombre (deux maximum) et dans le temps (trois consécutifs, sauf pour le président de la République) ; inéligibilité à vie pour tout homme politique reconnu coupable (et condamné) dans une affaire politico-financière, de moeurs...
3- un nouveau rapport des deux pouvoirs: il s'agit ici d'apporter de profondes modifications au niveau des deux pouvoirs, exécutif et législatif, faisant de cette Vième République un régime mixte, cumulant un nécessaire renforcement du Parlement (presque tout le monde le souhaite) et une présidentialisation, non du régime, mais du pouvoir exécutif. La mesure choc serait la suppression du poste de premier ministre, faisant du chef de l'Etat le chef du gouvernement, celui qui fixe les objectifs, qui coordonne l'action de son équipe, qui répond par le suffrage universel de ses actes devant les Français. Le gouvernement se composerait de ministres plus nombreux, aux attributions moins larges (avec la suppression des ministères délégués et des serétariats d'Etat), et chacun responsables individuellement deant l'Assemblée. Plus question de voir revenir à intervalle régulier des interrogations aussi vitales dans les médias que: "M.de Villepin restera-t-ilà Matignon? Quand M. Raffarin va-t-il être remercié?". La composition du gouvernement serait du ressort du président, mais l'Assemblée pouvant, par un vote de confiance, censurer ou soutenir un ministre.
4- une nouvelle décentralisation: certes, les lois successives concernant la décentralisation ont été d'importantes avancées mais il nous faut aller plus loin vers plus de décentralisation, l'objectif étant double (redonner confiance aux citoyens en rapprochant les instances de décision, et donner à ce nouvel édifice plus de clarté en simplifiant la pyramide et en donnant des pouvoirs et des moyens étendus dans des secteurs qui ne nécessitent pas une action globale au niveau de l'Etat). Pour cela, je fais une proposition toute simple: supprimons le Sénat, cet organe qui se veut le représentant des collectivités locales et le défenseur de leurs intérêts. Et, en échange, donnons les moyens aux collectivités locales de se défendre elles mêmes, dans le cadre d'une décentralisation plus ambitieuse. Aujourd'hui, les sénateurs bénéficient d'une mauvaise image (celle de vieilles personnes -ce qui n'est bien sûr pas vrai- dormant ou lisant le journal pendant que les autres tentent de prendre des décisions pour le pays). La suppression du Sénat s'accompagnerait enfin d'un élargissement des pouvoirs de l'Assemblée, qui maîtriserait son ordre du jour, ne pourrait plus se faire dicter sa conduite (suppression du 49-3, vote de confiance annuel au gouvernement).
Mon objectif étant, par ces propositions dignes d'un projet présidentiel, d'ouvrir le débat sur six grands chantiers du prochain quinquennat, votre avis m'intéresse. Faisons comme si cette mesure (dans son ensemble !) étant soumise à référendum, que voteriez-vous? Oui ou Non? Ou vous absteneriez-vous? Dites-le moi en laissant un commentaire.