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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

AF 447: vive la mondialisation !

Au lendemain de la catastrophe aérienne du vol Air France 447 reliant Rio de Janeiro à Paris, toutes les zones d'ombre n'ont pas été levées. Et le mystère perdure: dans quelles circonstances et où l'Airbus A330 de la compagnie aérienne française a-t-il disparu? Quelles sont les causes et le déroulement de sa disparition? L'hypothèse la plus probable, compte-tenu des premiers éléments avancés, semble celle de l'explosion en vol. Des défaillances techniques, révélées par les messages automatiques envoyés par l'appareil au centre technique d'Air France à Roissy, auraient été causé par les orages que l'équipage a du affronter. L'absence d'appels de détresse de la part de l'équipage laisse penser que l'incident a été particulièrement violent et bref (dixit les analyses proposées par les pilotes de ligne interrogés ces dernières heures): une explosion, dans des circonstances imprévisibles, n'est donc pas à écarter... D'autant que l'absence de débris clairement identifiés comme appartenant à cet appareil, et la possible dissémination de ces objets sur plusieurs kilomètres jouent en faveur de cette hypothèse, qui n'a pourtant pas encore été explicitement évoquée. Une chose est sûre: en attendant de trouver trace de cet avion, qui a littéralement disparu, l'angoisse des familles est d'autant plus grande qu'aucun corps ne semble pouvoir être récupéré. Et l'horreur est encore plus insoutenable que les premiers visages sont associés aux victimes de ce drame, dont ces dix employés d'une société française qui les avait récompensé pour leurs performances en leur offrant ce qui devait être un voyage de 4 jours, sous le soleil brésilien ! Bref, l'enquête s'annonce longue...
 
En attendant, et on ne peut pas le leur reprocher, les médias ont bien fait leur boulot. En suivant les différentes éditions spéciales proposées par France Info ou France 2 tout au long de l'après-midi de ce lundi de Pentecôte, les spécialistes et invités nous permettaient, à nous citoyens, de bien comprendre le dossier. Et de mesurer l'immensité du travail qu'il reste à entreprendre pour élucider les circonstances de cette catastrophe, la plus grave qu'ait connu Air France à ce jour. Pour le moment, l'armée brésilienne, pleinement mobilisée, dit avoir repéré des débris dans une zone au large de ses côtes (carte ci-dessus, tirée du site de France Info). Pour mener les recherches, la France dispose de bases militaires permanentes basées en Afrique de l'ouest qui lui permettent d'organiser des vols au-dessus de la zone suposée du krach. Elle a par ailleurs reçu le soutien logistique et militaire des Etats-Unis, sans compter les nombreux navires de commerce et sous-marins qui sillonnent les mers du globe et qui, pour ceux qui se trouvent à proximité de cette zone, s'apprêtent à se dérouter pour s'y rendre dans les plus brefs délais. Bref, cette catastrophe - comme toute autre - est l'occasion de constater une franche et bienvenue solidarité internationale. Et, comme je le laisse entendre dans le titre, la mondialisation que nous vivons est, de ce point de vue, une chance extraordinaire.
 
En effet, plutôt que d'attendre pendant une dizaine de jours l'arrivée sur zone du "Pourquoi pas", le navire du CNRS capable d'explorer, avec ses robots commandés, les fonds marins les plus profonds, ce sont les navires qui sillonnent chaque jour par centaines, voire par milliers, les mers du globe qui réduisent ce temps d'attente... Or, face à un tel drame, le temps est compté: rappelons que les boites noires d'un avion émettent un signal détectable pendant 30 jours, délai au-delà duquel ces précieuses boîtes de données ne seront plus accessibles, réduisant nos chances de comprendre le fin mot de l'histoire. Autre avantage de la mondialisation: la concurrence qu'elle crée entre les grandes firmes transnationales du secteur aérien oblige celles-ci à produire des engins hyper-sécurisés, hyper-sophistiqués, hyper-informatisés. En dehors de circonstances exceptionnelles, comme celles du vol AF 447, on est en mesure de connaître l'itinéraire et les conditions de vol de toutes les liaisons aériennes mondiales. L'exemple du suivi du vol d'Air France est ainsi édifiant: décollant de Rio de Janeiro, dans le sud-est du Brésil, l'avion est suivi par les systèmes de contrôle radar brésilien jusqu'à ce qu'il atteigne le point médian qui sépare l'Amérique du sud de l'Afrique. Point à partir duquel les radars sénégalais prennent le relai, en attendant, lorsque l'avion s'approche des îles Canaries, d'être pisté par le contrôlé espagnol. A tout instant, tout avion est donc suivi à la trace et tout signal émis peut être réceptionné. Ici, il semble que l'avion ait disparu au niveau du point médian entre les deux réseaux radar brésilien et sénégalais, le Brésil perdant son signal de manière normale (puisque l'avion sortait de son champ d'action) mais le Sénégal ne captant pas le signal d'un Airbus qui, entre temps, subissait la foudre de la zone météo qu'il était en train de traverser.
 
Il est par ailleurs bon de rappeler que, des principaux modes de transport, l'avion est le plus sûr. Un accident grave, causant la mort de passagers, est enrgistré tous les 2 500 000 vols ! Certes, ce genre de catastrophe est tragique: et la première des réactions, totalement humaines, est de ne plus avoir confiance dans ce mode de transport (on pense par exemple aux passagers du vol Rio-Paris de ce mardi). Mais, les 226 morts de cet accident, ajoutés aux quelques centaines des précédentes ou des suivantes, ne sont rien à côté des morts de la route (plus de 4000 pour la seule France !). Soulignons par ailleurs que cette catastrophe est liée, plus ou moins directement, à des conditions climatiques extrêmes que les pilotes savent contourner dans 99,9% des cas, et qui peuvent se révéler fatales. Ou l'on voit, dans le cas présent, que la géographie, naturelle cette fois-ci, peut éclairer l'actualité: le vol AF 447 ayant en effet été confronté à un épisode météorologique facile à comprendre (la rencontre des anticyclones venus des deux hémisphères, avec des vents contraires donc, au niveau de l'équateur, crée des courants d'air ascendants - les turbulences auquel les équipages sont sans cesse confrontés - qui se doublent d'orages violents). Et certains spécialistes de profiter de ce drame pour évoquer une hypothèse, sérieuse et qu'il ne faudrait pas négliger: celle d'un impact du réchauffement climatique sur l'intensification de ces phénomènes. Un expert de Météo France affirmait ainsi que les orages violents du "poteau noir" (la zone équatoriale en question) n'étaient pas plus nombreux, mais de plus en plus violents. Un peu comme les cyclones dans le golfe du Mexique et les Caraïbes, eux aussi plus virulents sans être plus fréquents.
 
Enfin, soulignons qu'en terme de moyens technologiques à sa disposition pour mener des recherches précises, la France fait figure de précurseur et de leader. Les autorités égyptiennes n'ont-elles pas fait appel à des équipes françaises pour localiser les boîtes noires après la catastrophe de Charm-el-Cheik? Ici encore, la coopération à l'échelle européenne - qui a permis à Airbus de devenir un très sérieux rival de l'Américain Boeing pour les avions civils - est une force dont nous devons nous réjouir. Ce drame est en effet l'occasion, pour ces entreprises, de montrer leurs capacités de réaction et d'adaptation pour concevoir des produits toujours plus sûrs, performants, et donc concurrentiels. Espérons que cet incident majeur n'aura pas d'impact sur la vente des A330 qui restent les plus sûrs avions d'Airbus dans leur catégorie, alors que le drame s'est produit le jour de la première liaison commerciale Singapour-Paris en A380 (le gros porteur d'Airbus, dont les livraisons ont pris du retard, mais dont le succès de ne se dément pas). Il faut dire que l'entreprise bénéficie des services d'un bon VRP: le président Sarkozy ou François Fillon - le premier ministre qui, faute d'espace en France, aura le plus voyagé à l'étranger - profitant de la plupart de leurs déplacements pour signer des contrats, dans le domaine nucléaire mais aussi aérien. Ainsi, dernièrement, le chef de l'Etat serait parvenu à vendre (enfin !) à l'émir d'Abu Dhabi - où la France a installé une base de paix, face à l'ami iranien (!?) - quelques Rafales, l'avion de chasse de son copain Dassault qui aura été le plus gros bide commercial de l'histoire de l'aéronautique.
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S
Pour info, l'enquête egyptienne concernant le crash de sharm el sheikh n'a toujours pas remis des pièces importantes du dossier aux autorités françaises... Sans doute des éléments compromettants ... Seuls des conclusions préliminaires ont été divulguées, et encore, les associations de famille se battent encore pour obtenir accès aux dossiers d'enquête !
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A
<br /> Cela méritait d'être dit ! Mais, j'avoue ne pas suivre de manière assez précise ce dossier.<br /> <br /> <br />