Une bonne nouvelle pour l'Europe

Il aura fallu trois ans pour le créer.. mais le voilà, le manuel d'histoire franco-allemand consacré à la période 1945-2006. Et c'est une excellente nouvelle pour l'Education nationale, que l'on ne doit pas aux énarques et autres technocrates qui ne savent pas inventer de telles choses, mais à un Parlement franco-allemand des enfants, réuni au palais Bourbon en janvier 2003 à l'occasion du soixantième anniversaire du traité de l'Elysée, signé entre De Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer le 22 janvier 1963. Ce traité, qui constituait l'une des pierres de l'amitié franco-allemande, concçue comme le moteur de l'Europe, l'entente entre les deux principaux pays européens, ennemis depuis près d'un siècle, étant nécessaire pour cette formidable entreprise. Ainsi, en 2003, ces députés d'un jour, choisis parmi les écoliers des deux pays, ont choisit de créer un manuel d'histoire pour accélérer le rapprochement des deux peuples, en particulier des jeunesses de ces deux pays. Notons au passage que le traité de l'Elysée, plus que symbolique, orchestrait la rencontre de ces jeunesses, favorisant les échanges dans le cadre des scolarités, ainsi que les jumelages entre villes ou établissements.

Cette brillante idée a engendré une réflexion longue de trois ans, et qui débouche aujourd'hui sur un manuel d'histoire pour les classes post-Bac (en l'occurence Terminale en France), sur la période de l'après-seconde Guerre mondiale. Le programme est simple: comprendre le nouveau monde dans lequel nous vivons aujourd'hui, à travers trois objectifs. 1- étudier, avec une même vision, les évènements de la guerre froide, depuis 1945 jusqu'à la chute du mur de Berlin. 2- apprendre à connaître l'histoire de l'autre, sur les plans politique, économique, social et culturel: les Français apprendront non seulement l'histoire des IV et Vème République, ainsi que les Trente Glorieuses, tout en appréhendant les évolution parallèles du voisin allemand. 3- retracer l'histoire des relations franco-allemandes, depuis les premières rencontres jusqu'à nos jours, à travers notamment la volonté des grands hommes et de ces célèbres duos qui se sont constitués (De Gaulle/Adenauer ; Giscard/Schmidt ; Mitterrand/Kohl ; Chirac/Schröder).

Ce programme commun est une nouvelle pierre symbolique, pas seulement dans la constitution de l'amitié franco-allemande (ce moteur de l'Europe, encore aujourd'hui), mais aussi dans la construction d'une Europe en panne. Notre projet est un projet d'avenir, qui n'a de sens que si une histoire commune est tracée: elle est le moteur de la construction d'une conscience commune... et nous en avons bien besoin. Espérons désormais que cette effort ne s'arrêtera pas là, alorsd même que, dans l'émission France Europe Express, les invités (députés européens) ont révélé une info qui est passé inaperçue (car elle n'a été évoquée nulle part): la Commission européenne a réduit, pour l'an prochain, les budgets alloués aux bourses Erasmus qui permettent aux étudiants de réaliser une partie de leurs études dans un pays membre, en bénéficiant d'aides publiques et en intégrant leur formation à l'étranger dans leur cursus universitaire. Voilà qui ne va pas dans le bon sens: priorité doit être donnée à la mobilité et à la formation, aussi bien en Europe qu'en France !!

Info en date du 28 mai: l'éditeur du manuel, vendu dans les grandes librairies au prix de 26,5€, est déjà en rupture de stock, c'est dire le succès de l'opération auprès des professeurs (et de certains élèves?)