C'est la fête du muguet

1er mai, fête du travail, mais aussi traditionnellement journée de contestation et de manifestation dans les rues des capitales à travers le monde. Il n'est pas question ici de la France, où deux évènements mobilisent l'actualité politique (un front syndical désuni et l'appel aux patriotes de Le Pen), mais du reste du monde, en particulier trois destinations: l'Iran, la Bolivie et l'Italie. Un 1er mai social pour le premier, et un 1er mai politique dans les deux suivants.

En Iran, il n'a y pas que la question du nucléaire qui occupe la scène politique. Car, pour les Iraniens, ce débat international ne revêt aucune importance, leur préoccupation se tournant davantage vers leurs conditions de vie, si bien qu'ils ont été plusieurs milliers à défiler dans les rues de la capitale sur des thèmes économiques et sociaux. Se rappelant au bon souvenir du président, les Iraniens souhaitent que les promesses faites pendant la campagne soient appliquées, car ils l'ont élu non pour son conservatisme religieux mais pour ses propositions sociales, de lutte contre la pauvreté (ce vote était, comme chaque fois que les extrêmes l'emportent, un vote de contestation et de ras-le-bol social). Outre que ces promesses ne sont pas tenues, les contestations se focalisent sur deux autres points: la généralisation des CDD dans la politique de l'emploi, et le non paiement des salaires de ces derniers mois... de quoi mettre un peuple affamé en colère !

Coup de tonnerre en Amérique latine, dans ce sous-continent acquis à la cause de l'extrême gauche, après l'élection d'un Indien à la tête de la Bolivie. Et c'est de ce pays que vient la contestation anti-capitaliste et, par suite, anti-américaine (et non exclusivement anti-Bush): le nouveau chef d'Etat, à peine élu et investi, prend une décision des plus symboliques et.. politiques !! Evo Morales a en effet annoncé la nationalisation des entreprises exploitant le sous-sol de son pays, notamment les ressources gazières et pétrolières (la Bolivie étant l'un des principaux producteurs au niveau mondial). La Bolivie devient, avec Cuba et le Venezuela (d'Hugo Chavez), le troisième pays à se revendiquer anti-américian et à en contester la puissance sur l'un des fronts stratégiques les plus efficaces, les ressources énergétiques (on connait les positions de Chavez sur ce point). 

Enfin, en Italie, dans un contexte politique particulièrement délicat, quelques ministres du gouvernement Berlusconi ont été chahuté lors des manifestations sociales dans les principales villes du pays: relevons, ainsi, pour l'exemple, la présence de la petite-fille du Ducce, Alessandra Mussolini, dans un cortège, sa présence ayant été fort mal appréciée. Cette jeune femme, que l'on ne peut juger sur son seul héritage patronimique, appartient toutefois à l'aile droite et xénophobe de la droite italienne, son mouvement s'étant allié à Berlusconi pour gouverner et tenter de se maintenir au pouvoir... la réponse des Italiens à la présence de cette ministre contestée augure de la suite des évènements électoraux !