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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

La France, un pays gouvernable... et "réformable"

Deux sujets d'actualité retiennent l'attention, dans la mesure où ils contre-disent le fait que les Français seraient hostiles aux réformes et attachés à leur "confortable" situation actuelle. Même si aucun consensus ne caractérisent ces deux dossiers, le fait qu'ils puissent être abordés - notamment en plus haut lieu - montrent que des réformes, certes symboliques, mais porteuses de sens peuvent aboutir. Il s'agit, d'une part, de la question de la multiplication des échelons de décision en France et, d'autre part, du problème de ce mois de mai qui ressemble à un gruyère plein de ponts... et qui pose notamment problème dans l'Education nationale. Je vais donc développer successivement ces deux sujets.

Commençons par l'organisation administrative de notre pays. Régulièrement, il est question de supprimer l'un des échelons qui, de la Région à la commune, en passant par le département et les communautés de communes ou d'agglomération, n'apportent une lisibilité aussi pertinente que n'est claire la politique de décentralisation du gouvernement. Or, dans cette histoire, c'est bien la clarté de la politique de décentralisation qui est en jeu: si la France se décide enfin à donner à ses régions plus d'autonomie de décision dans des domaines plus variés, pour que les décisions se prennent au plus prêts des citoyens, de leur intérêt et celui de leurs territoires, alorsla question de la suppression des départements se posera. Pourquoi ne faudrait-il pas les supprimer? Parce qu'ils constituent des cadres auxquels les habitants se sont habitués. Parce qu'ils représentent une part de notre identité. Parce qu'ils permettent de mener une grande partie de la politique sociale et de solidarité que l'Etat leur a délégué. Parce qu'ils permettent à des élus de ne pas perdre leurs sièges en cas de suppression. Parce qu'ils sont la base de notre système d'immatriculation des voitures.

Mais, pourquoi est-il intéressant de poser la question? Parce que les régions, au nom de la solidarité entre les Français, constituent un cadre plus large qui permet une meilleure entraide entre les territoires. Parce que les régions sont aussi un des cadres de notre identité. Parce qu'elles peuvent récupérer les moyens financiers des départements, en même temps que leur compétence. Parce qu'une telle réforme permettrait de simplifier les démarches de nos concitoyens. Parce qu'à l'heure d'une construction européenne qui semble vouloir avancer vers une Europe politique et sociale, il faut que les échelons de décision coïncident d'un pays à l'autre et que ces échelons aient des compétences similaires. Faute de quoi toute coopération transfrontalière n'a que peu de sens. Faute de quoi l'Europe des territoires et des solidarités serait fragile. Mais, si un processus de régionalisation était entamée  en France, il faudrait bien évidemment veiller au maintien de la solidarité entre les régions, pour que l'écart entre les plus dynamiques et les plus fragiles ne se creusent encore davantage. L'Etat serait alors le garant de cet équilibre entre les territoires.

Pour ce qui est de la situation de notre mois de mai et de la multiplication des ponts liés aux jours fériés, elle mérite aussi un débat que France Info, à travers les forums de son site Internet, a ouvert. Et à la lecture des contributions des Internautes auditeurs de la chaîne, on arrive à deux conclusions: 1- nombreux sont ceux qui snt attachés à la commémoration des évènements du passé au nom du devoir de mémoire, le 8 mai devenant le symbole de la lutte contre les fascismes de l'entre-deux-guerre tout en étant plus vraiment la date anniversaire de la fin d'une guerre qui a déchiré le continent. 2- mais, tout aussi nombreux sont ceux qui, comme moi, pensent que lnos enfants n'ont pas besoin de tels jours fériés pour se souvenir de ces horreurs. Les cours d'histoire suffisent d'autant plus que le public des cérémonies de souvenir des armistices aux monuments aux morts des communes n'attirent que peu de ce jeune public. Lequel en profite pour se payer quatre jours de repos considérant que, le jeudi étant férié, les cours des vendredis et samedi matin sont facultatifs. Et ce pendant deux semaines consécutives !

Qu'il existe, dans l'année, quelques jours célébrés pour commémorer ce que l'on considère comme un symbole, je pense que c'est normal ! A condition qu'il s'agisse d'un occasion de parler de l'avenir, de la solidarité entre les peuples, et non de revenir à des évènements du passé qu'il ne s'agit pas pour autant d'occulter. A condition que ces jours fériés ne soient pas trop nombreux et qu'ils soient donc l'occasion de fêtes. A condition que leur caractère soit purement politique et/ou historique et non plus religieux. Au nom de la laïcité à la française, il faut que les grandes dates du christianisme laissent leur place à des grandes dates, pourquoi pas, de l'histoire de l'Europe. Supprimons les 1er, 8 mai et le lundi de Penteôte pour les remplacer par la célébration du 9 mai, passée presque inaperçue, alors q'il s'agit de LA journée de l'Europe, qui commémore le début d'une aventure dans laquelle nous devons nous inscrire. Quatre dates par an, soit une par trimestre, et c'est tout ! Encore faut-il en avoir le courage. Et, si le débat dérive sur le rythme de travail des salariés et des élèves, que le gouvernement en profite pour résoudre ces questions: que les élèves travaillent moins chaque semaine, leur laissant le temps de s'adonner à un loisir bien mérité, mais qu'ils travaillent plus de semaines dans l'année, voilà une piste sur laquelleje reviendrais en évoquant la réforme du lycée ! En attendant, j'attends vos réactions à ces deux sujets intéressants.
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J
Pour ce qui est des jours fériés, j'ai aussi une proposition audacieuse :<br /> 1. Supression des jours fériés en surnombre en les réduisant à 4 (Premier de l'An, 14 Juillet, 1er Novembre et Noël).<br /> 2. Octroi de jours de congés payés nombre pour nombre, forfaitairement (on fait la révision une fois, on ne réajuste pas chaque année!).<br /> 3. Institutionnalisation du droit de prendre des congés pour raisons religieuses, à prendre sur le quota de jours "suplémentaires", sans autorisation de l'employeur mais avec obligation pour le salarié de respecter un délai de prévenance.<br /> 4. Interdiction, pour l'employeur de mettre son personnel en congé pour cause de fêtes religieuses (principe de laïcité).<br /> 5. Pour les salariés qui ne souhaiteraient pas bénéficier de ces congés supplémentaires (en substitution des anciens jours fériés supprimés), droit de travailler en étant payer pour cela.<br /> Autrement dit :<br /> 1. Une liberté nouvelle pour les salariés : pouvoir prendre des congés à des dates qui leur conviennent (dans la limite du nombre d'anciens jours fériés supprimés) même si elles ne conviennent pas à l'employeur.<br /> 2. Travailler plus pour gagner plus pour les salariés qui le souhaitent.<br /> Tout le monde y gagne!
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A
<br /> Je vous rejoins totalement sur cette proposition audacieuse, qui me paraît très équilibrée et qui fait progresser le débat. Le seul problème est que deux de vos quatre dates font référence au<br /> christianisme... une réflexion sur d'autres dates serait à mener. Le 9 mai me semble une bonne idée. Je n'ai pas de date précise en tête, mais cela mérite réflexion !<br /> <br /> <br />
J
Je suis hostile à la disparition pure et simple des départements mais suis très favorable à la transformation radicale du mode d'élection des conseillers généraux.<br /> Je souhaite voir mis en place un système électoral comparable à celui en vigueur pour l'élection du Conseil de Paris. Les électeurs ne votent qu'une seule fois et ils élisent en même temps leurs conseillers d'arrondissement et les conseillers de Paris qui représenteront l'arrondissement au Conseil de Paris.<br /> Dans les arrondissements de droite, on a donc bien une majorité de conseillers d'arrondissement de droite, même chose dans les arrondissements de gauche ... Aussi bien la gauche que la droite semblent satisfaites de ce système ...
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A
<br /> Sur cette question des départements, leur suppression pure et simple est sans doute exagéré. Mais, le débat mérite d'être ouvert pour clarifier cet empilement de compétences qui font de la France<br /> un des pays les plus illisibles d'Europe. Regardons l'Allemagne ou l'Espagne, où de grandes régions disposent de pouvoirs bien plus étendus. Si nous devons construire une Europe politique et<br /> sociale, il nous faudra bâtir une Europe des territoires (c'est ce que je m'efforce de répéter à ems élèves) qui soit cohérente.<br /> <br /> J'ai souvenir d'une proposition de François Bayrou, lue dans son livre-porgramme ou entendue lors d'une des émissions de la campagne présidentielle (je ne sais plus exactement): il proposait<br /> d'élire des conseillers généraux et de maintenir les départements, tout en faisant des régions une association de départements et non un nouvel échelon de décision. Comme des représentants des<br /> communes siègent ensemble au sein des communautés de communes, il s'agirait de faire siéger, au niveau régional, des élus départementaux. Une piste à explorer, non?<br /> <br /> <br />