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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Objectif: législatives 2012

La gauche poursuit sa mise en ordre de marche. Après la désignation des candidats des principaux partis de l'opposition en vue de la présidentielle (François Hollande, Jean-Luc Mélenchon, Eva Joly), ce sont les candidatures pour les législatives qui se préparent. Première impression: en plus de se déchirer sur les alliances programmatiques (la tension entre socialistes et écologistes sur la délicate question du nucléaire... qui l'aurait sans doute été beaucoup moins avec Martine Aubry), les grands partis de gauche se disputent les circonscriptions. Et chacun sait (ou devine) comment cela se passe: les tractations entre états-majors, essentiellement réalisées à Paris, priment sur les réalités et les intérêts locaux. Démonstration, avec l'exemple de mon département (l'Aisne) où les cinq circonscriptions sont réparties comme indiqué sur l'image ci-dessous (deux PS, deux UMP, une Front de gauche).

 

Députés de l'Aisne

 

Prenons les circonscriptions, dans l'ordre:

- N°1 (Laon): René Dosière, connu au niveau national pour éplucher les comptes de l'Elysée et des ministères, a été réélu en 2007 alors qu'il n'était pas le candidat investi par le PS. A l'époque, la direction nationale (dirigée par... M. Hollande) avait investi un militant plus jeune "symbole de la diversité". M. Dosière, député sortant, très apprécié et efficace, se représentait alors sans étiquette... et l'a emporté largement. En 2012, il devrait être à nouveau candidat, probablement sous les couleurs du PS. Conclusion: les appareils parisiens peuvent prendre des claques, et en tirer de bonnes conclusions !

 

- N°2 (Saint-Quentin): pour ravir la place à Xavier Bertrand, député par alternance (avec ses fonctions de ministre), le PS mise sur Anne Ferreira, vice-présidente du Conseil régional (cumul, quand tu nous tiens...) et ancienne députée européenne (non réélue en 2009, faute d'une place éligible). Sur son blog, elle promet de faire de "la politique autrement"... en démissionnant de la Région en cas de victoire? Elle est, en tout cas, symbole de cette féminisation voulue par les dirigeants du PS qui, quand une circonscription perd son député sortant (plus souvent un homme mûr qu'une jeune femme), réserve la place à une femme !

- N°3 (Hirson): député sortant, Jean-Pierre Balligand (qui fut candidat à la présidence de la Commission des Finances quand Didier Migaud la quitta pour la Cour des comptes) devrait rempiler pour un 8ème mandat (il est élu, sans discontinuer, depuis 1981 !). Pourquoi cette longévité? C'est un travailleur, efficace et discret... malgré ses autres mandats de maire de Vervins et conseiller général ! Surtout, s'il n'était pas candidat, c'est un autre homme, profondément ambitieux et régulièrement contesté pour la gestion de la ville dont il est, lui aussi, maire et conseiller général (Jean-Jacques Thomas), qui serait candidat du PS... passant outre (il faut des exceptions à chaque règle !) la règle de la féministation !

 

- N°4 (Soissons): malade (mais, aux dernières nouvelles, guéri), le député sortant, Jacques Desallangre, arrivé avec la cohabitation de 1997 au Palais-Bourbon et ancien maire de Tergnier (fonction qu'il a quitté en raison de sa maladie), ne se représente pas. La place est d'autant plus chère que, dans cette circonscription, les leaders charismatiques et appréciés de la population sont massivement de gauche... alors que la sociologie a longtemps permis à la droite de rafler cette circonscription. Résultat? On se dispute la succession de M. Desallangre. Deux prétendants étaient sur les rangs: l'attaché parlementaire, dauphin désigné et membre du Parti de Gauche... et Jean-Luc Lanouilh, conseiller général, membre du PC et, à juste titre, très apprécié des habitants ! Accord national oblige, c'est le PC qui a raflé la mise... le parti Communiste ayant négocié des circonscriptions gagnables en échange du soutien à M. Mélenchon pour la présidentielle. En l'occurence, cet accord national rejoint les intérêts locaux, M. Lanouilh étant plus connu et efficace que son challenger (malheureux).

- N°5 (Château-Thierry): pour ravir la circonscription détenue "par effraction" par Isabelle Vasseur (également conseillère générale... et souvent considérée comme une "députée godillot"), la gauche se divise. D'un côté, les accords au plan national donne la priorité à une personnalité radicale: M. Baylet aurait insisté pour que M. Krabal, conseiller général PRG du canton du sud de l'Aisne, soit le candidat soutenu par le PS... sauf que, côté militants (socialistes comme écologistes), on refuse ! Pour le moment, l'affaire n'est pas tranchée...

 

Bref, vous l'aurez compris: ce simple état des lieux, à six mois du scrutin, montre bien que la question des investitures pour les législatives est un casse-tête. Bien souvent, les intérêts locaux sont écrasés par les décisions nationales... Pour le meilleur (la féminisation ou le rajeunissement des candidatures) ou pour le pire (favoriser les dissidences, pouvant conduire à l'échec électoral). Tout cela est donc affaire de tractations et de négociations. Comment en sortir? Appliquer, au niveau départemental, les consignes données par la direction du parti? Problèmes: soit le parti ne donne pas de consignes suffisamment audacieuses pour renouveler les élites, soit les directions locales trouvent des stratagèmes pour contourner certaines de ces règles.

 

Si seulement Arnaud Montebourg était Premier secrétaire du PS ! Certains candidats, ayant effectué nombre de mandats, seraient pousser vers la sortie. La féminisation serait, peut-être, respectée. En tout cas, sa proposition de ne pas investir les sortants de plus de 67 ans ne sera pas appliquée en 2012... Elle aurait pu être un premier pas vers ce renouvellement tant attendu ! J'attends, maintenant, que la gauche, une fois arrivée au pouvoir, mette en place une réforme de nos structures électorales pour que ces tractations prennent fin. Un exemple précis: si les législatives donnaient lieu à une candidature par binôme (un homme-une femme), tous deux siégeant à l'Assemblée pour représenter des circonscriptions deux fois plus étendues, le problème du renouvellement et de la féminisation serait réglée... et concernerait tous les partis ! Ce serait alors une avancée démocratique considérable ! A bon entendeur...

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