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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Les 10 défis de M. Hollande

Y en a marre de voir Sarko, matin, midi et soir. Un jour au 20h, le lendemain en visite dans une ferme ou une usine, le surlendemain à Cannes... Bizaremment, on n'entend pas les cris indignés des membres de la majorité ! Ministres et parlementaires UMP ne se désolent pas de cette monopolisation du temps médiatique par le chef de l'Etat...

 

Après la séquence des primaires PS (qui a semblé interminable à l'UMP), la séquence SNSM ("Sarkozy Nicolas, Sauveur du Monde") nous semble, à nous, d'autant plus interminable que les discours, toujours bien huilés et idéalement orchestrés, ne raisonnent pas avec les actes, et encore moins avec les résultats obtenus ! Parmi les membres de l'opposition, François Hollande profite de cette longue séquence présidentielle pour se préparer à affronter la campagne présidentielle... en approfondissant son programme et en présidentialisant son image. Mais, pour devenir le Président irréprochable, et non pas un Président "normal" (trop proche d'une vision banale de la fonction), que les Français attendent, il lui reste beaucoup de boulot. En quelques mois, il va lui falloir:

 

1- Abandonner cette familiarité, que Sarko continue de pratiquer et que le candidat socialiste utilise lui aussi: lors du G20 encore, Nicolas Sarkozy tape dans le dos de ses homologues en les accueillant et, quand il se retrouve sur un plateau télé (ex: le 20h), il tutoie et appelle le chef d'Etat américain par son prénom ! Cette familiarité, qui a contribué à la fragilisation de la stature présidentielle du locataire de l'Elysée, est aussi une caractéristique de François Hollande. La familiarité de ce dernier, tant dans ses paroles (en ne résistant pas à son envie de lancer une petite blague, dès que possible !) que dans ses gestes (quand il a tapé le dos de Lula, lors d'une réunion sociale-démocrate en Espagne), ne pourra continuer s'il accède à la plus haute fonction. Je ne veux pas d'un Sarko bis, plus sympathique, qui croit trouver, dans cette attitude, une fausse proximité avec les Français.

 

2- Faire de la relance (économique, sociale et, surtout, politique) de l'Union européenne sa priorité sur la scène internationale: dans un des mes derniers articles, j'ai lancé des propositions pour relancer uen UE en panne de leadership. Peu après mai 2012, le choix d'un nouveau Président du Conseil européen devra être fait: une belle occasion à saisir !

3- Prendre garde à ne pas tomber dans une politique de rigueur trop prononcée, qui risquerait de tuer la croissance: la quête des 3% de déficit et l'engagement à débuter le désendettement du pays sont des objectifs nobles. Certes, ils contenteraient les marchés financiers, qui réduiraient leur emprise sur notre pays... Mais, une rigueur trop salée détruit la consommation des ménages et la productivité des entreprises. La Grèce le montre chaque jour. Je ne veux pas de cela pour la France !

4- Ne pas promettre l'impossible: à l'image de 60 000 postes dans l'Education nationale (impossibles à mettre en place dès la rentrée 2012 car les concours de recrutement auront déjà eu lieu), les belles promesses, difficiles à financer, n'ont pas leur place. Plus que faire plaisir aux corporations pour capter leurs voix, les candidats doivent dire la vérité à des Français qui, compte-tenu du contexte, sont prêts à certains sacrifices... à condition qu'ils soient équitables !

 

5- Prendre des premières mesures symboliques fortes: dans les tous premiers mois, des décisions symboliques peuvent être prises... Réduction de la dépense de fonctionnement des institutions, une seule promotion de la Légion d'honneur (au 14 Juillet) couplée à la remise en place d'une garden party mettant en avant les citoyens honorables de l'année: les idées ne manquent pas. Allons-y !

6- Former le gouvernement le plus proche de la perfection: en nommant une Première ministre non-socialiste, M. Hollande enverrait un double message (son attachement à la parité gouvernementale et ouverture de cette équipe à toutes les sensibilités de la gauche). Un gouvernement resserré, dominé (mais pas trop) par les socialistes, paraît indispensable. Au moins symboliquement...

7- Ne pas partir vainqueur, en se plaçant dans la peau d'un candidat de 2nd tour: son principal objectif est de conquérir, pour le premier tour, ces classes populaires et ces travailleurs précaires, déçus par le sarkozysme mais (encore) tentés par le lepénisme. Hausse des salaires, lutte contre la précarité (accès aux soins, au logement, à l'énergie...), égalité femmes-hommes, droits aux salariés... Là aussi, des initiatives existent.

 

8- Vivre avec son temps et mener une politique apte à corriger les méfaits du libéralisme appliqué depuis les années 1980: les socialistes et leurs partenaires ne devront pas avoir peur de rompre avec le libéralisme, pour répondre au ras-le-vol provoqué par les conséquences de la crise actuelle. Sans prendre de mesures extrêmes, il est possible de s'engager sur l'encadrement des salaires et rémunérations diverses (bonus), de taxer les entreprises et leurs comportements de manière graduelle vers des objectifs sociaux...

9- Réclamer l'évaluation chiffrée de son projet par un organisme indépendant: pour être crédible, le projet socialiste devra être évalué. Non en additionnant les seules dépenses, comme le fait l'UMP. Non avec la tentation de les minimiser en croisant les doigts pour que les débats chiffrés, rapidement pénibles, n'intéressent pas les Français... Que le candidat socialiste sollicite une évaluation par des experts indépendants l'honorerait ! Ainsi, les faux débats de chiffres nous seraient épargnés !

10- Ne pas oublier que le XXIème siècle doit, dans les pays développés, être celui de la transformation écologique des modes de vie et de production: comme ses anciennes rivales (Mmes Aubry et Royal), le président de la Corrèze doit opérer sa mue écologique afin de montrer aux électeurs de gauche (notamment ces sympathisants socialistes qui ne sont pas prêts à voter Eva Joly) qu'il a pris en compte leurs attentes, grandissantes et réelles, en matière d'écologie. Pas seulement par des décisions minimalistes et symboliques, mais par une réflexion profonde et à long terme !

 

Vous l'aurez compris: c'est à ces dix conditions, strictes mais nécessaires, que je pourrais voter pour M. Hollande dès le premier tour de la présidentielle. En cas de duel Hollande-Sarkozy (ce qui n'est pas encore fait !), mon choix sera évident... mais, le 22 avril 2012, je choisirai celui (ou celle) qui, à gauche, proposera le programme le plus à même de transformer le monde, l'Europe et la France. Sans promesses intenables, avec réalisme... mais aussi une pointe d'utopie ! Le candidat socialiste n'y est pas encore. Allez, encore un effort !

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