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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Israël: il est vraiment temps de se fâcher !!

Depuis le 19 mars dernier, l'actualité internationale devrait être, à mon sens, dominée par la situation au Proche-Orient. Et pourtant nos médias parlent d'autres choses, toutes aussi importantes. Le coup d'Etat au Niger a fait l'objet de quelques brèves, le temps de constater qu'un président légitime avait été renversé par un putsch organisé par l'armée. Les militaires ont kidnappé le président Mamadou Tandja et plusieurs minitres, au Palais présidentiel, à la sortie du Conseil des ministres, prenant ensuite possession des lieux. Ils annonçèrent la suspension de la Constitution, la dissolution de tous les organes politiques et leur intention de rétablir la démocratie ! Pendant quelques heures, nous avions pu suivre l'évolution de la situation en direct... tout en attendant une réaction indignée du quai d'Orsay contre ce coup de force. L'attente fut si longue (et vaine) que d'autres faits (comme la réélection contestée du président togolais) reléguèrent le Niger dans les tréfonds de l'actualité internationale. Il faut dire que, contrairement au Honduras (qui vécut la même situation avec l'éviction du président légitime Zelaya), le Niger est un allié de poids pour la France... ne serait-ce que pour la richesse (en uranium) de ses sous-sols. Depuis, même si plusieurs initiatives auraient pu propulsé le dossier israélo-palestinien sur le devant de la scène, c'est plutôt le coup d'Etat au Kirghiztan, où l'opposition au régime du président Bakiev (arrivé au pouvoir après la révolution des Tulipes de mars 2005, au cours de laquelle il prit les plein-pouvoirs, cumulant ceux de Président et de Premier ministre) a pris le contrôle des lieux de pouvoirs, contraignant le chef de l'Etat à l'exil, qui fait la "une". Ce jeudi, on a aussi assisté à la démolition, par des tractopelles, du Palais présidentiel de Port-au-Prince, fragilisé par le séisme de janvier dernier.

 

Maudit soit donc le Proche-Orient qui se fait constamment doubler par d'autres évènements ! Non content d'être le théâtre d'un conflit de plusieurs décennies, qui empêchent la stabilisation de toute une région (dont le potentiel de dangerosité est pourtant bien supérieur aux Balkans d'avant 1914), le conflit israélo-palestinien ne semble plus intéresser médias et diplomates. Peut-être faudrait-il une nouvelle "guerre de Gaza" pour leur faire comprendre que la situation est toujours aussi périlleuse, voire beaucoup plus précaire qu'il y a un an... Heureusement, Marianne ne s'y est pas trompée qui publie, depuis la mi-mars (et le coup de gueule du Quartet), au moins deux textes (un article et un communiqué d'une personnalité, comme par exemple Eli Barnavi) sur ce dossier. Sans compter les caricatures de la presse étrangère, reprise par l'hebdomadaire français: comme celui-ci, tirée du International Herlad Tribune, montrant une table de négociations avec un Américain, un Palestinien et une chaise vide... destinée à l'Israélien qui est en train de creuser la tombe du Proche-Orient. Tout le monde aura compris que cet engin symbolise la poursuite de la politique de colonisation mise en place par le gouvernement de Jérusalem... comme un pied de nez à une communauté internationale bien fade !

 

 Proche-Orient 
Date-charnière: le 19 mars dernier, le Quartet (réuni à Moscou) a tapé du poing sur la table exigeant d'Israël que la politique de colonisation de quartiers de Jérusalem-est soit interrompue et qu'un calendrier de négociations soit mis sur pied afin d'espérer un réglement du conflit d'ici à deux ans. Mettons de côté la virulence des propos de Mme Ashton, Haute représentante de l'UE... pour nous concentrer sur les propos des autres responsables du Quartet. Mais, avant de poursuivre, ne recherchez pas les propos de la commissaire aux affaires extérieures: elle a évidemment brillé par son invisibilité (malgré sa présence physique autour de la table). Je m'arrête là, sinon je vais déverser un flot de propos pas très gentils pour nos politiciens européens... tant cette UE sans vision qu'ils construisent m
'insupporte ! Aux côtés de Mme Ashton, la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon (enfin !), n'ont pas fait les choses à moitié. Les propos ont été durs. Les critiques à l'égard du gouvernement Netanyahu, qui fait pire que mettre de l'huile sur le feu en ce moment, ont fusé. On attendait depuis si longtemps que la communauté internationale se fâche pour faire comprendre à l'Etat hébreu qu'il ne peut pas continuer à faire n'importe quoi.

 

Nous voilà donc arrivés à un stade où les choses devraient bouger:

1- le ministre français des Affaires étrangères a, récemment, soumis l'idée d'une proclamation unilatérale d'un Etat palestinien dans les prochaines semaines pour donner un sérieux coup de semonce à son voisin israélien. Le président Sarkozy a immédiatement désavoué son chef de la diplomatie, considérant que cette option finirait de radicaliser la droite israélienne au pouvoir. Crainte que partage le leader palestinien, Mahmoud Abbas. Et pourtant, les arguments en faveur d'un tel acte méritent d'être examinés: l'apparition d'un Etat à part entière mettrait les deux "partenaires-adversaires" sur un pied d'égalité légal et mettrait, enfin, le gouvernement de Tel-Aviv devant ses responsabilités;

2- pour le moment, les Etats-Unis continuent d'observer. Barack Obama, fort de son Nobel, reçu à la suite du discours du Caire (comme une main tendue au monde arabe), n'ose pas encore franchir le pas de désavouer son partenaire israélien. Et pourtant, la Maison-Blanche a les dernières cartes en main: en faisant pression sur Netanyahu, dont il ne partage pas les vues, le président américain obligera le chef de gouvernement israélien à choisir entre deux options: perdre sa coalition droitière et faire la paix avec l'appui de Washington; se mettre à dos toute la communauté internationale tout en radicalisant son discours avec ses partenaires d'extrême-droite... et conduire son pays à la guerre avec ses voisins. A priori, à moins que le personnage soit encore plus stupide que ce qu'il laisse apparaître, il devrait choisir la sagesse de la première option. D'où la nécessité de ne rien lâcher.

 

Entre toutes ces options, on peine à voir laquelle conduira à une pacification des relations israélo-palestiniennes. Quoi qu'il en soit, le Quartet (et son porte-parole fantôme, M. Blair, sans doute trop occupé par ses conférences au million d'€uro la journée !) ne doit rien lâcher: une conférence de paix, avec plusieurs réunions étalées sur un an à un an et demi maximu, doit régler les questions de fond (tracé des frontières, statut de la ville de Jérusalem, etc). Faute de quoi le drame que nous redoutons depuis des années finira par se produire. D'ici là, deux choses sont déjà certaines: Obama a entre les mains un dossier majeur qui pourrait le consacrer comme Prix Nobel de la paix à part entière (après la signature d'un traité avec le président russe Medvedev sur les arsenaux nucléaires); où est l'UE?

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S
<br /> <br /> Il me semble que Netanyahu ne fait ni plus ni moins que Livni, Olmert, Barak, Peres, Rabin et tous les autres. C'est vrai qu'en m'étant plongé un peu dans la presse arabe, je suis arrivé à la<br /> conclusion que les palestiniens ne veulent l'artificelle "jerusalem-est" que dans le seule et unique but de s'opposer aux juifs.<br /> <br /> Il est tout simplement ahurissant que les palestiniens réinventent l'histoire en affirmant que la ville n'a jamais eu aucun lien avec le judaïsme, en pratiquant le négationnisme le plus abject<br /> dans les programmes télé (pour enfants, ou programmes officiels de l'autorité palestinienne), et en menant de façon systématique une politique de destruction du patrimoine culturel juif qui n'a<br /> rien à envier aux talibans. Il faut d'ailleurs comprendre la décision de placer le Tombeau de Rachel ou celui d'Abraham comme patrimoine israélien dans cette perspective de préservation.. Et pour<br /> information, les Eglises et Mosquées historiques ainsi que les sites archéologiques n'ont jamais été aussi bien entretenues au proche orient qu'en Israel comme cela l'a récemment reconnu.<br /> <br /> Maintenant pour revenir à la question des habitations juives, je serai provocateur en disant qu'il faut précisément qu'il y ait des habitations huives à "Jérusalem-est", comme il y en a à<br /> "Jérusalem-ouest". Car je m'insurge contre l'idée d'un pays qui serait débarassé de ses populations juives (ou de quelqu'origine que ce soit).<br /> <br /> Pour sortir de l'impasse, je crois que les Israéliens, en tout cas tous ceux avec lesquels j'ai eu l'occasion de parler, estiment qu'ils n'auraient besoin que de gestes concrets des<br /> "Palestiniens". La sécurité n'est pas un mot vide là-bas. Que les habitants juifs restent, et par exemple, choisissent entre la nationalité palestinienne ou un statut de résident israélien,<br /> serait un gage de bonne volonté. L'OLP a été créée avant 1967, et prôner l'éradication de la présence juive. La même charte n'a pas été amendée lors du dernier congrès des huiles du Fatah. Au<br /> contraire, ils en ont réaffirmé la validité. Donc pour les israéliens qui parlent très souvent arave, la revendication des "frontières de 1967" n'est pas un gage de paix tant que les enfants<br /> palestiniens sont éduqués dans la haine. Ainsi, aucun livre scolaire palestinien ne mentionne la présence juive. Pire on leur enseigne que la "libération" de la palestine se terminera dans un<br /> bain de sang et qu'il n'y aura plus d'occupant juif. Qui voudrait signer un traité de paix avec quelqu'un qui prône un tel discours !<br /> <br /> Vu sous cet angle, on peut même se dire que les Israéliens ont fait beaucoup plus pour la société palestienne que les dirigeants arabes. Il y a de très nombreux exemples, le plus significatif est<br /> par exemple la zone industrielle de Gaza, aujourd'hui en friche. Construite par les Israéliens en 1970, trois ans après la victoire de 67, elle avait pour but, à une époque où il n'y avait aucune<br /> frontière et où il était possible d'aller de Gaza vers n'importe quelle ville israélienne et inversement (et où il n'y avait aucun attentat...), de créer des entreprises où Israéliens et Arabes<br /> pourraient par le travail apprendre à vivre ensemble. C'est une autre époque, et depuis les attaques répétées des années 2000, la zone a fermé. Pareil pour les équipements agricoles laissés par<br /> les Israéliens à Gaza après le retrait de 2005, ils ont été tous saccagés.<br /> Alors, en prenant en compte ces éléments-là, je me dis que non seulement les habitations juives ne représentent aucun problème, mais en plus elles donnent raison au discours le plus extrêmiste et<br /> xénophobe au sein de la population palestinienne.<br /> Voilà, pour le moment, il va être intéressant de voir comment les propositions d'Obama à l'Iran vont agir sur les pays du Levant (Egypte, Israel, Syrie) et sur ces points de détail surmédiatisés<br /> (les logements,...)<br /> <br /> Concernant le monde arabe, un très bon livre (en anglais, j'espère que vous n'aurez pas autant de mal que moi à le lire.. ;-) de Lee Smith The Strong Horse: Power, Politics, and the Clash of<br /> Arab Civilizations qui montre très bien les ressorts politiques du monde arabe que nous avons nous européens trop tendance à ignorer en croyan que nos valeurs sont universelles!<br /> <br /> Et merci pour ce débat :-)<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Cher Sacha, ce plaisir d'échanger sur ce dossier est largement partagé... Et, pour prolonger ce débat passionnant, j'ai ouvert un nouveau sujet de forum. En espérant que d'autres blogueurs nous y<br /> rejoignent !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> De votre nouveau commentaire, je retiens deux choses:<br /> <br /> <br /> 1- la responsabilité de la situation actuelle n'incombe pas seulement au gouvernement Netanyahu, j'en conviens facilement. Ses prédécesseurs ont des responsabilités tout aussi lourdes. Vous ne<br /> citez pas Ariel Sharon dans votre liste: est-ce à considérer qu'il a (ou qu'il aurait pu) faire avancer ce dossier? Il faut dire qu'il a pris des initiativs courageuses... dont on ne peut<br /> apprécier les effets. Dommage ! Mais, j'aimerais avoir votre avis sur le sujet.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> 2- je partage aussi votre analyse d'une sur-médiatisation des constructions de logements. C'est d'ailleurs cete sur-médiatisation qui m'a conduit à en faire un article. Cela dit, cela a aussi<br /> bien des inconvénients (faire des Israéliens les méchants - ce qui est aussi réducteur qu'inexact) que des avantages (car l'opinion publique s'intéresse à un dossier qui ne mobilise guère nos<br /> dirigeants). Obama est au pouvoir depuis plus d'un an et l'administration américaine n'avance guère, si ce n'est déplorer les choix de Netanyahu... Lequel se retrouve, et c'est un fait, avec<br /> toutes les chancelleries occidentales sur le dos !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je note votre conseil de lecture. Mais, ma pratique de l'anglais ne m'incite pas à l'acheter... Je ne me sens pas de taille à lire un ouvrage abordant un sjet si délicat autrement que dans la<br /> langue de Molière. Mais, qui sait... si je trouve le temps !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bonne soirée à vous ! A très bientôt.<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Je partagerai en partie votre remarque : cette entreprise immobilière n'est sans doute pas la meilleure politique! Loin s'en faut. L'annonce était précisément faite (par le ministre en question)<br /> pour provoquer..et aller dans le sens des critiques à sens unique.<br /> <br /> Avec une pointe d'ironie, je dirais qu'il faudrait qu'Israel imite la stratégie politique de ses voisins palestiniens qui ne vont jamais de déclarations sur leurs choix préjudiciables!.. Mais<br /> dissimulent astucieusement tout cela derrière les mêmes imprécations habituelles (dans le style Al Aqsa en danger, ou les Israéliens mettent en péril la paix.. avec un peu d'habitude, on peut<br /> presque prédire la déclaration d'Abbas ou de Fayyad à l'avance ;-) )<br /> <br /> Vous savez, depuis que je commente vos articles, que je ne cherche ni à "convertir" ni à imposer une vision des choses. Simplement étant extérieur au conflit, sans famille dans l'un ou l'autre<br /> camp, ma sensibilité que j'espère objective, a nettement évolué en effectuant de façon approfondie des recherches sur la question..<br /> <br /> Et quel drame de se rendre compte à quel point nous sommes tous co-responsables de l'empoisonnement du conflit !<br /> <br /> Maintenant, personnellement, je préfère un partage de la terre et deux Etats sur des motifs valables et historiquement avérés, qu'une pseudo-paix sur des alibis fallacieux.<br /> <br /> C'est en substance ce que j'ai en tête, même si ces commentaires donnent l'impression d'une certaine révolte contre la pensée ambiante sclérosée.<br /> <br /> Un petit exemple. Comme vous le savez, le plan de partage de 1947 (refusé par les Arabes, tout comme l'établissement d'une frontière définitive lors des armistices de 1949..ce qui juridiquement<br /> hypothèque l'idée d'une "frontière de 1967" qui n'a aucune réalité légale..mais c'est un autre sujet) faisait de Jérusalem une ville internationale (une très large majorité était juive, le<br /> territoire internationalisé incluait Bethlehem à majorité arabe).<br /> <br /> Dix ans plus tard, soit autour de 1958 devait avoir lieu un référendum où la population devait décider de son avenir. Il ne fait aucun doute que la population aurait voté pour un rattachement à<br /> l'un ou l'autre des deux Etats. Et en substance, mathématiquement, Jérusalem (et Bethlehem) seraient revenus dans le giron de l'Etat juif.<br /> <br /> Ce qui explique l'attaque de la Légion arabe. De surcroît, la sionisme comme idéologie de libération pour les populations juives soumises aux discriminations / persécutions en Europe ou dans le<br /> monde musulman, Jérusalem est le coeur symbolique du projet de restauration ("l'an prochain à Jérusalem" dit depuis deux millénaires). Vous comprendrez aussi pourquoi les Jordaniens ont interdit<br /> l'accent au Mur occidental (et à tous les lieux saints juifs) entre 1948 et 1967. Et pourquoi le concept de "Jérusalem-Est" est vide de sens.<br /> <br /> Depuis quelques semaines à peine, je dispose de photos aériennes de 1948 sur lesquelles on voyait Jérusalem : il n'y a aucune ville à l'Est du quartier musulman, tandis que la ville à l'Ouest,<br /> reconstruite par les pionniers juifs, y est étendue. Plus encore les "extensions" urbaines à Jérusalem Est sont l'université hébraïque etc. sur le mont scopus..<br /> <br /> C'est le plaisir de l'histoire : on est toujours apprenant !<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Ce n'est pas moi qui vous contredirai sur l'utilité de l'histoire pour comprendre les faits brûlants de notre actualité. Surtout en ce qui concerne le Proche-Orient où chaque époque a apporté son<br /> lot de complications. Aujourd'hui, le dossier est si épais et si complexe qu'aucune solution ne peut paraître simple. D'où la difficulté à trouver des terrains d'entente.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je profite de votre commentaire pour rebondir sur le statut de Jérusalem. Je l'avais évoqué à une époque: faire de cette ville, cosmopolite, une ville internationale, co-administrée par des<br /> citoyens des deux Etats voisins et sous un statut protégé de l'ONU, me semble une piste à explorer.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> En tout cas, vous reconnaissez que les programmes de construction de nouveaux logements israéliens dans une partie qui pourrait devenir la future capitale de l'Etat palestinien tant souhaité,<br /> n'est pas du meilleur goût... et contribue à complexifier encore davantage d'éventuelles négociations.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Le problème actuel, c'est que le gouvernement Netanyahu ne semble pas comprendre qu'en jouant les provocations, il est à contre-courant de tous ses partenaires. Et que cette attitude pourrait<br /> bien se retourner contre lui. Comment des politiciens en sont-ils arrivés là?...<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Troisième critique (je suis désolé de la longueur du commentaire, mais il me semble qu'il est important de préciser les choses). En quoi y a-t-il "colonisation" ? C'est évidemment une question<br /> controversée, et pour l'essentiel je vous invite à lire la série d'articles que je publie sur les années 1947-1949. Dans les prochains articles, vous aurez l'occasion de voir, images d'archives à<br /> l'appui, en quoi, en 1947 donc avant la guerre, l'Etat juif naissant représente une réalité concrète et qu'elle n'a dépendu ni d'un prétendu "pillage" des biens arabes, ni d'un "vol" des terres<br /> (vous serez surpris de voir le faible peuplement de la région et que les pionniers juifs ont fondé des villages, défriché, là où ils pouvaient, donc là où il n'y avait aucun autre village), ni des<br /> "compensations" allemandes d'après guerre, pour avoir une existence réelle, qui avait toute légitimité, pluralisme politique, institutions sociales et démocratiques...)<br /> <br /> Mais pour revenir à la question des constructions, je ne parviens toujours pas à saisir pourquoi c'est devenu subitement un obstacle à la paix. Les constructions d'habitations juives ont continué<br /> depuis 1993 et cela n'a empêché aucun pourparler de paix. Ensuite, les villages juifs, comme celui qui a "mis le feu aux poudres" sont situés dans des zones inhabitées de jérusalem nord et qu'elles<br /> ne menacent en rien la constitution d'un Etat arabe. Il est à l'inverse plus choquant que la loi palestinienne punisse de mort quiconque vend ou loue une parcelle de terres à un Juif. C'est une<br /> discrimination. Soyons clair. Alors qu'à l'inverse, rien n'empêche un Arabe d'être acquéreur de terres et de la cultiver en Israel. Par exemple, on a parlé des colonies de Gaza, comme le village de<br /> Kfar Darom. Or, les terres aux alentours ont été légalement achetées en 1930, un kibbouts s'y est établi sans préjudice pour les populations arabes (je dispose de photos d'archives du kibbouts) et<br /> les juifs ont dû abandonner leurs terres lors de la guerre de 1948..avant de revenir quelques décennies plus tard.<br /> <br /> Il n'y a aucun rapport avec la "colonisation" européenne et les expropriations aux dépens des autochtones. Les contrats existent encore, et dans l'article, j'en mettrais en illustration. Là encore,<br /> faut-il privilégier le droit (ottoman, puis britannique) ou l'idéologie ? Que des Juifs, parce que Juifs, soient interdits de vivre à "Jérusalem-Est" entre 1948 et 1967 me semble plus choquant. Les<br /> habitants juifs de la partie orientale ont été expulsés, leurs maisons pillées et incendiées, les synagogues dynamitées (plusieurs reporters de la revue Life ont photographié ces destructions que<br /> j'ai reproduites en article). Une partie des habitants a été retenue en otage par l'armée jordanienne (la légion arabe) mi1948 et n'a été libérée qu'en décembre 1948 dans un échange organisé sous<br /> l'égide de la croix rouge à Latroun, contre des soldats prisonniers de guerre (à nouveau, je dispose des images d'archives). Qui respecte le droit international dans ce cas ?<br /> <br /> Que les populations arabes ne souhaitent pas vivre dans un pays où les dirigeants sont juifs, c'est leur choix, mais ils doivent donner les garanties que le but est bien la paix et la coexistence !<br /> Or, les dirigeants palestiniens sont les derniers à souhaiter la paix et la fin d'une situation où le financement occidental (pour les populations et la propagande) et arabe (pour les dirigeants et<br /> l'armement) représente une manne qu'il serait idiot d'arrêter ! Avez-vous remarqué les voitures de luxe qui étaient garées à proximité du congrès du Fatah il y a quelques mois ? Et les villas des<br /> leaders arabes ? Bien sûr, les médias iront dans un "camp de réfugiés" (qui n'a rien d'un camp pour qui compare ces villes avec les camps en Afrique !!), pas filmer les magasins de produit de luxe.<br /> On parle de boycott à Gaza, mais 1-que fait l'Egypte ? 2-comment expliquer la profusion alimentaire, produit de luxe dont on peut voir sans difficulté sur internet les images ?<br /> <br /> Je vais arrêter ce (long) commentaire, en espérant que vous ayez suivi l'essentiel =)<br /> <br /> Les exemples sont très nombreux. La représentation du conflit est idéologique, et non basée sur la réalité. Vous savez, au moment où l'administration Us critique l'autorisation pour de futurs<br /> logements (ils n'existent que sur un plan!!), l'autorité palestinienne choisit d'honorer les pires assassins de l'histoire récente, ceux qui ont commis les attentats les plus sanglants en Israel,<br /> en donnant leurs noms à des places et avenues. Que diriez-vous si l'allemagne choisissait d'appeler une de ses rues "Himmler", l'autre "klaus barbie", ou les serbes une avenue "karadzic" ?<br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Bonjour Sacha !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Je m'attendais, bien sûr, à vous voir réagir sur ce sujet. Et je l'attendais avec impatience, tant vos éclairages m'apportent des éléments qui je ne maîtrise pas toujours suffisamment bien... et<br /> qui m'aident (ainsi que certains autres lecteurs, j'en suis sûr) à progresser.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Et j'entends par "progresser" entendre le point de vue de l'autre afin de changer d'opinion. Pas forcément radicalement. Mais, en nuançant ce qui nécessite de l'être. Ainsi, en ce qui concerne le<br /> Proche-Orient, la guerre de Gaza a-t-elle été un déclencheur en ce qui me concerne: me confronter à JSS m'a permis de comprendre, puis d'adhérer partiellement, au point de vue israélien.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Merci, donc, de vos précisions... qui me confirment que je suis loin de maîtriser, aussi bien que vous, tous les aspects du sujet. Cela dit, je considère toujours que les entreprises immobilières<br /> menées sur décision du gouvernement israélien dans la partie arabe de Jérusalem ne sont pas légitimes dans la mesure où elles se font sur des terrains qui, dans le processus de paix, sont<br /> destinés au futur Etat palestinien et non à Israël. C'est en cela que l'on peut parler de colonisation. Tout en affirmant qu'elles sont un frein au processus de paix, puisqu'elles en bafouent une<br /> des règles, pour l'instant, non écrites.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> C'est comme cela que j'interprète la situation actuelle. Mais on peut, évidemment, continuer d'en débattre... Au plaisir de vous relire !<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> <br /> Bonjour Aurélien !<br /> <br /> Comme vous savez, le sujet me tient plutôt à coeur, et j'aimerais réagir sur trois aspects de votre article.<br /> <br /> Tout d'abord la caricature. Elle illustre pour moi parfaitement l'apriori idéologique que, depuis les années 1970, les médias -européens en particulier- ont développé et asséné..<br /> <br /> Première critique, le journal "d'actu" publie une caricature qui n'est pas "d'actualité" ! On reconnaît clairement Sharon et Arafat. Ni l'un ni l'autre ne sont à la tête des gouvernements<br /> respectifs. C'est supposé un lien de continuité, et surtout une pérénité des positions! C'est idéologique et non le fruit d'une analyse. C'est comme lorsque France 2 diffuse des archives de 2005<br /> pour les faire passer pour de l'actualité 2010. C'est dérangeant de dire que la réalité ne correspond pas au mythe de l'israélien qui refuse la paix..<br /> <br /> Seconde critique, l'image du bulldozer. Je pense que le caricaturiste avait plus en tête la "démolition" des maisons tenues par des arabes que la colonisation (qu'il aurait représenté autrement,<br /> je pense). Or, là encore, pour quelqu'un qui recherche à confronter les sources et à se faire une opinion, on est en plein délire. Je m'explique. La "démolition" intervient dans deux cas de<br /> figure, 1- un assassin dont on peut, à tort ou à raison, considérer qu'il a manifesté son refus du vivre-ensemble (comme plus de 1.5 millions d'arabes en Israel), 2-une politique d'aménagement du<br /> territoire. .<br /> <br /> A titre personnel, ma propre famille a été expropriée dans les années 1960 dans le cadre de politiques urbaines. Et dans ce cas, familles arabes ou juives peuvent être concernées. .<br /> <br /> J'aimerais évoquer enfin un troisième cas, celui des constructions illégales. De même en france, si vous construisez un bâtiment sans permis de construire, il sera détruit par l'autorité. En état<br /> de droit cela se passe comme cela, c'est une des règles de l'urbanisme qui permet que ce qui est dans le cadastre soit appliqué. .<br /> <br /> Imaginons que je fasse construire un garage à 500m de chez moi, sans autorisation, et que la municipalité décide de raccorder au gaz les maisons qui se situent derrière le garage, de telle sorte<br /> qu'il faille passer par le terrain où j'ai construit illégalement le garage, et finalement il faille le démolir. Imaginons que je fasse venir les médias, que je pleure devant la caméra en disant<br /> qu'on détruit toutes les économies d'une vie, que c'est contre moi, et non à cause de l'alibi d'une conduite de gaz, etc (j'essaie de faire le parallèle avec le proche orient). C'est pathétique à<br /> souhait, les médias diffusent, et la municipalité hésite : passer pour des démolisseurs sans conscience, ou rappeler que dans un Etat de droit, il y a des règles à respecter pour le bien de tous<br /> (ne pas priver d'autres du raccordement au gaz). Qui a raison ? Dernier cas, en Israel, quand vous construisez une extension (un étage par exemple) d'une maison déjà existante, vous ne payez pas<br /> d'impôts sur le foncier tant que les travaux ne sont pas finis. Cela explique pourquoi de très nombreuses maisons arabes donnent l'image d'être en constant travaux..<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Concernant la caricature. J'ai oublié de préciser (mais, chacun l'aura compris) que le Palestinien a les traits d'Arafat... c'est évident !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Cela dit, l'Américain n'étant le portrait-robot ni de Bush ni d'Obama (et l'Israélien ne me fait pas vraiment penser à Sharon), on peut penser que le caricaturiste a dessiné les trois personnages<br /> en les schématisant à l'extrême... pour les rendre reconnaissables d'un public peu initié aux acteurs actuels du conflit.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Pour garder l'exemple du Palestinien: en le représentant, tel Arafat, avec ses vêtements et son keffieh, il devient facile à identifier. De même, l'Américain, qui n'a pas les traits d'un<br /> président passé ou actuel, est identifiable à son costume et son chapeau... Le fait, donc, que vous y voyiez Arafat et Sharon ne fait pas de cette caricature une représentation erronée de<br /> l'actualité récente !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Mais, chacun son interprétation.<br /> <br /> <br /> <br />