17 septembre: la droite, jalouse des primaires?

Les ténors de l'UMP le répètent en boucle: les primaires ne sont qu'un concours de beauté, où des personnes aux égos démesurés s'affrontent pour dégommer le sortant dont le courage et l'intelligence auraient pourtant permis d'éviter au pays de sombrer, telle la Grèce ! Au PS, les dirigeants seraient incapables de s'entendre: l'unité de l'Université de La Rochelle ne serait qu'une façade en attendant les déchirements. Et la primaire ne serait qu'une façon de faire croire au peuple que la gauche a des idées, alors que son programme est vide... Le lendemain, le ministre des Finances explique que le programme du PS risquerait de faire perdre à la France son AAA. Messieurs de la majorité, mettez-vous d'accord: le PS a-t-il un programme vide ou un programme non conforme aux canons libéraux des agences de notation?

Il est d'ailleurs curieux de constater que, cette année, le Campus de l'UMP a été l'occasion de montrer, devant les caméras, à quel point Jean-Pierre aime Nicolas et que leur dispute de la veille n'était qu'une mise au point !! Un grand moment de démocratie, même... car, comme chacun sait, l'UMP est un lieu de débat. Les désaccords sont exposés. Chacun peut s'exprimer. Mais, le chef tranche, quitte à enterrer une proposition de son gouvernement (ici: la taxe sur les parcs à thème que Sieur Raffarin a contesté pour défendre l'intérêt particulier de la circonscription qui lui garantit une confortable place sénatoriale). Messieurs de la majorité, mettez-vous d'accord: il serait normal qu'un débat interne secour l'UMP... mais pas le PS?

Jean-François Copé, qui a renoncé à la présidence du groupe UMP de l'Assemblée (qu'il jurait pourtant vouloir conserver pendant toute la législature !) pour prendre les rênes du parti, dénonce la guerre des egos socialistes. Trois questions à ce brave M. Copé, cumulard en chef et donneur de leçons: quand un parti de gouvernement compte dans ses rangs autant de personnalités marquantes et talentueuses, n'est-il pas normal de la départager? Préférait-il que le PS s'aligne sur la démocratie à la mode UMP, où le chef de parti est choisi par le locataire de l'Elysée? Quel système l'UMP devra-t-elle mettre sur pied quand, en 2017, les egos démesurés des talents droitiers (Copé, Bertrand, Fillon...) s'exprimeront en vue de la Présidentielle?

Au fond, ces primaires sont doublement utiles à la gauche. Pour donner au peuple de gauche le soin de choisir, dans la transparence et par le débat d'idées, un(e) futur(e) chef d'Etat. Pour exposer au grand jour la ringardise d'une UMP qui feint d'évoluer avec son temps... mais où le clientélisme et la peur de perdre un siège parlementaire sont plus forts que la capacité à se remettre en question ou à trouver des solutions efficaces aux problèmes de la France. Car, après dix ans de pouvoir, rares sont les indicateurs dans le vert !