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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Quand le passé éclaire le présent

"Dis-moi, Steven ça te gênerait d'écouter mon cours?" interpelle le prof. "Non ! Je m'en fous. De toute façon, l'histoire, ça sert à rien. C'est dans le passé, c'est terminé. En quoi ça m'intéresserait, moi?" répond l'élève. Quel enseignant d'histoire-géo ne s'est jamais entendu répondre une telle affirmation, suivie du soutien unanime des cancres de sa classe? Et ledit professeur de prendre pour exemple la politique nazie et l'innommable élimination des Juifs d'Europe: c'est pour ne pas oublier ces victimes et inciter les citoyens à se rebeller par tous les moyens en cas de "récidive" que l'on enseigne ce moment de l'histoire. Les plus curieux des élèves, devenus grands, apprendront que l'histoire éclaire bien souvent le quotidien. Ce dimanche, à l'occasion des Journées du patrimoine (européanisées en 1991 sur un modèle français inventé par Jack Lang), j'ai pu visiter la Bourse du travail de Saint-Quentin (Aisne). Le bâtiment, qui sert aujourd'hui de QG aux antennes locales des syndicats français, date de la fin du XIXème siècle. Au moment où les ouvriers, se levant telle une classe sociale à part entière et désireuse de peser face au patronat capitaliste, formaient les premiers syndicats. La France se couvrait alors, dans les grandes villes, de Bourses du travail, vers lesquelles chômeurs et travailleurs se tournaient pour faire valoir leurs droits et toucher leurs indemnités. Et l'exposition présentée aujourd'hui de poser un constat simple: Saint-Quentin a ouvert sa Bourse quand la municipalité a basculé à gauche (radicaux-socialistes), alors que les équipes précédentes (conservatrices) trouvaient des prétextes à la non-ouverture de ce lieu du combat ouvrier. Le dernier panneau posait un autre constat: trois bâtiments du même type ont été, dans trois grandes villes, désaffectés puis détruits afin de céder leur place à des parkings ou un complexe immobilier. L'intérêt d'une telle info? Ces trois villes sont dirigées par une équipe UMP ! De là à conclure que la gauche accompagne plus facilement les grands progrès sociaux et préserve au mieux le patrimoine local (pas tant le bâtiment que le symbole qu'il peut représenter), il y a un pas facile à franchir.

 

Autre exemple: l'affaire DSK. Ce soir, c'est le grand soir. Non, pas celui de l'avènement d'une Révolution égalitariste, voulue par l'extrême gauche. Mais, celui de l'explication pour l'ex patron du FMI qui, après son retour à l'américaine (pour lequel les médias ont une grande part de responsabilité), devrait présenter ses excuses aux Français. Une majorité des citoyens exprime, dans un sondage, leur désir qu'il se retire de la vie politique, ne désirant pas que l'ancien favori de la présidentielle participe à la campagne, ni même à un éventuel gouvernement socialiste. Pourquoi un tel rejet? Sans doute parce que le comportement que les affaires Diallo et Banon laissent supposer n'est pas digne d'un homme d'Etat, auquel le peuple pourrait demander d'exercer un quelconque pouvoir. Là encore, le passé éclaire le présent: voyez l'interview que DSK avait accorder, en 2001, à Béatrice Schönberg sur le plateau du journal de France 2, alors que la justice venait de le blanchir partiellement dans des affaires qui l'avaient poussé à abandonner Bercy.

 

 

L'intérêt de cette vidéo? La conclusion en forme de "J'ai tiré les leçons de cette affaire et on ne me reprendra plus en train de mettre le doigt dans le pot de confiture" ne manque pas de sel. Certes, l'année 2011 n'a plus rien à voir avec des affaires d'argent et de trafic, mais concerne des questions de moeurs qui, aux yeux des Français, sont plus graves, moins pardonnables. Bref, en voyant cela, les Français n'ont pas envie de refaire confiance (et de passer l'éponge une nouvelle fois) à un homme incapable de se contrôler. En période de grave crise, tant économique que morale, les Français attendent de leurs élus une exemplarité absolue: aujourd'hui, qui peut encore souhaiter qu'un homme marié comme DSK, qui avoue une relation consentie avec une femme de chambre et une tentative pour embrasser une jeune femme qui pourrait être sa fille, joue un rôle dans la vie politique française? Quel que soit la teneur de ses propos, face à Claire Chazal ce soir, DSK est grillé ! A moins que le peuple français ne désire concurrencé la stupidité du peuple italien qui, malgré les frasques de son président du Conseil, ne se révolte pas contre ce dirigeant qui plombe la moralité publique et l'image du pays à l'étranger ! Car, les dernières révélations, publiées ce dimanche, ne manquent pas de piquant: dans des écoutes publiées chez notre voisin transalpin, Berlusconi explique qu'il a fait l'amour, en une même nuit, à 8 des 11 jeunes femmes qu'il aurait pu mettre dans son lit. Pire: à l'une d'elles, il aurait expliqué qu'à ses heures perdues, il joue le Premier ministre ! L'opposition de centre-gauche est outrée, appelant à sa démission. Mais, le peuple italien, mi-amusé, mi-lassé par ces révélations, ne bouge pas. Espérons que le peuple français n'en arrive pas là !

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