Ca bouge à gauche...

Dans le cadre de la rubrique "vers 2007", que je consacre aussi bien à des propositions concrètes qu'à l'évolution de la campagne, ou plutôt de la pré-campagne de cette année pré-électorale. Le point, donc, aujourd'hui, sur la situation à gauche, alors que l'actualité est chargée. Commençons, bien sûr, par Ségolène Royal qui, pour se différencier des autres présidentiables socialistes, se rend partout où les autres ne sont pas. Son récent tour de France a un goût de campagne, d'autant plus marqué que ces étapes se font dans les bastions socialistes, où de grands discours sont prévus, avec bain de foule et un petit verre... Mais, sur le fond, le phénomène Ségolène ne se dément pas, la présidente de Poitou-Charente restant la mieux placée pour représenter son parti, aussi bien dans l'opinion que chez les sympathisants socialistes. Son programme est en cours de constitution, à l'aide du blog "Désirs d'avenir", mais le ton est tout de même donné: pas une phrase où elle ne parle de la famille, les grandes valeurs républicaines, de l'ordre et de la justice. Et c'est ce qui fait sa différence, faisant même dire à certains observateurs qu'elle est économiquement de gauche (contrairement aux Strauss-Kahn et Lang), et moralement de droite. C'est sans doute ce mélange inédit (les autres sociaux-démocrates étant plus libéraux à tous les points de vue) qui fait son succès: elle empiète sur certains thèmes du ministre de l'Intérieur, garant de l'ordre et des libertés.

Mais, il n'y a pas qu'au PS que les choses bougent. Forte de son succès au référendum sur la constitution euroépenne, la gauche "anti-libérale" se met elle aussi en ordre de bataille et commence ses consultations. Là aussi, pas question d'un programme commun pour le moment (il faut dire que la proximité idéologique est plus flagrante ici). Lors d'un dîner parisien, les principaux chefs de mouvement auraient parler d'une candidature unique, pour représenter l'autre gauche qui veut, comme le FN, sortir d'un système UMPS vieux de plus de vingt-cinq ans... affaire à suivre ! Enfin, premier parti à avoir officiellement engagé des primaires, les Verts ont voté pour choisir leur candidat, et départager au cours du premier tour les cinq candidats, dont les deux grands favoris se sont bien sûr imposés. Le parti écologiste a fait le choix de l'expérience: c'est donc un duel d'anciens ministres qui se profilent entre Dominique Voynet et Yves Cochet, ce dernier appelant déjà à voter pour lui, pour donner aux Verts une vraie chance. "Mon discours est novateur car réaliste" a-t-il d'ores et déjà dit en substance... Bien qu'arrivé en deuxième place, il faut donc souligner la nouveauté de son discours. Résultats du second tour attendus fin mai.