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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Et ils sont où, les Nobels?

Allumer sa radio. Entendre le correspondant de France Info à Jérusalem évoquer les tensions dans la bande de Gaza. Et, soudain, entendre, en fond sonore, le bruit d'une roquette tirée par les Palestiniens pour toucher les villes du sud d'Israël.

 

Alors que les caméras et micros du monde entier sont braqués vers le Proche-Orient, qui fait l'ouverture des journaux télévisés, les peuples israélien et palestinien vivent dans la peur. Peur de voir leur misère se généraliser dans les rues d'une Gaza-ville détruite par les raids de l'aviation israélienne qui font de jeunes victimes civiles innocentes. Peur des citoyens israéliens, victimes des décisions de leur gouvernement et contraints, en entendant les alertes, de gagner l'abri le plus proche en attendant que les défenses anti-aériennes ne détruisent les roquettes palestiniennes. Et, chaque jour, le décompte des morts se poursuit. Le nombre de bombes larguées et de dégâts matériels s'accroît. La tension monte: on choisit, dans les rédactions, de parler d'escalade... Mêmes causes, mêmes conséquences, mêmes limites. D'un côté, le gouvernement israélien mène des actions militaires, d'abord aériennes puis terrestres, visant à décapiter le mouvement Hamas en tuant ses responsables... sous des visées électoralistes que les journalistes en manquent pas de souligner, expliquant que le Premier ministre Netanyahu prépare le terrain d'une réélection au scrutin anticipé de janvier prochain. De l'autre, par vengeance, les extrêmistes palestiniens répliquent, enterrent leurs martyrs et promettent les portes de l'Enfer aux Israéliens.

 

Pendant ce temps, la communauté internationale cherche comment agir. Le jour même des premiers raids de l'Etat hébreu, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunissait. Depuis, silence radio. Preuve que Ban Ki-Moon n'a pas l'envergure suffisante pour stopper l'escalade. Preuve que l'ONU faillit, une fois de plus, à sa mission de préserver la paix en intervenant dès le début d'un risque de conflit. Mais, de ce côté-là, je n'attends rien: cela fait des années que cette instance, jugée illégitime par de nombreux Etats et bancale tant qu'elle ne sera pas réformée (dans sa composition notamment), ne pèse que sur les sujets consensuels comme la lutte contre les freins au développement des Etats pauvres.

 

Mais, dans cette nouvelle menace de conflit proche-oriental, il n'y a pas que l'escalade de la violence qui inquiète... Il y a aussi l'inaction de deux récents prix Nobel de la Paix, récompensés pour de mauvaises raisons. Que fait Barack Obama, fraîchement réélu, si ce n'est soutenir Israël dans son action militaire via sa représentante à l'ONU? Il fut un temps où le président américain a soulevé un immense espoir sur la scène internationale: le fameux discours du Caire, qui a servi à justifier son Prix, devait ouvrir une nouvelle ère des relations occidentalo-musulmanes; la rencontre Netanyahu-Abbas en septembre 2009 à Washington (photo) rappelait la rencontre Arafat-Rabbin devant le président Clinton.

 

Obama_Orient.jpg

 

Mais, après quatre ans à la Maison-Blanche, quel est le bilan du chef d'Etat américain? Un retrait programmé d'Afghanistan, certes. Des initiatives et des beaux discours, pleins de bonnes intentions: il en faut ! Mais bien peu d'avancées sur les gros dossiers diplomatiques. De ce point de vue, le tandem Obama-Clinton (qui n'existera plus en janvier, quand l'épouse de l'ex Président aura rendu les clés du secrétariat d'Etat) a échoué. Ce qui m'inquiète, c'est que les USA restent inaudibles... A moins qu'Obama ne comprenne que, libéré de l'objectif d'une réélection, il va devoir accélérer le mouvement pour que son second mandat ait plus de saveur et de succès que le premier ! Sur la scène mondiale, surtout.

 

Autre grand absent de ce dossier: l'Union Européenne. Récompensée cette année (2012) pour le succès d'un concept inventé il y a plus de 60 ans par des personnalités depuis longtemps décédées, l'UE ne pèse pas sur les affaires du monde. Ses trois dirigeants iront, le mois prochain, cherché le Prix Nobel de la Paix et s'auto-féliciteront d'être les héritiers de politiciens qui ont pacifié un continent longtemps déchiré par les guerres. En attendant, j'aurais beaucoup apprécié (mais, c'est mon côté euro-enthousiaste excessif qui ressort) que l'un de ses dirigeants (ou Mme Ashton dont, sauf erreur, c'est le boulot !) prenne enfin la peine d'exporter le concept de paix hors des frontières de l'UE. A quand une Union qui prenne des initiatives d'ordre diplomatique, qui interpelle les faiseurs de guerre des autres continents, qui monte au créneau chaque fois qu'un conflit menace d'enflammer une région et de tuer des innocents? Visiblement, ce sera pas pour 2012 !

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