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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Brève: une politique du logement inefficace

De logement, il en est triplement question ce matin. D'une part, parce que l'INSEE a rendu public ses chiffres sur l'évolution des prix pour le mois d'octobre, l'inflation ayant reculé de 0,1% par rapport au mois précédent (je ne sais pas s'il faut parler de "déflation" ou d' "inflation négative": le gouvernement nous le dira sans doute prochainement...). Parmi les prix qui ont augmenté figurent les produits alimentaires, tandis que le pétrole et les prix de l'immobilier - tant neuf qu'ancien - connaissaient, eux, une baisse plus marquée (1,7% pour l'immobilier). C'est donc l'une des consèquences prévisibles de la crise financière qui se ressent désormais dans les statistiques: non seulement la possibilité de contracter un crédit pour l'achat d'une maison a diminué, alors que les prix des logements baissent, du fait d'une distorsion entre l'offre (en augmentation) et la demande (en recul). Et, dans un sens, tant mieux: on voit où le principe sarkozyen "faire de la France un pays de propriétaires" a conduit les Etats-Unis, où les banques ont essayé de tirer profit de cette course à la propriété ouverte à tous les ménages, même les moins solvables. Double conséquence: d'une part, les foyers les plus modestes ont perdu leur toit; d'autre part, l'accession à la propriété pour les classes moyennes inférieures est considérablement réduit. Dès lors que l'accession à la propriété est donc moins facile, tous les regards se tournent vers le logement social, notamment les immeubles collectifs qui permettent aux familles modestes d'y louer un appartement à "loyer modéré".

Or, le palmarès des 18 métropoles françaises de plus de 150 000 habitants a été publié, la semaine dernière, dans l'Express avec l'objectif de constater si ces communes tiennent (ou non( leurs engagements en terme de construction de logements sociaux, afin de se conformer à la fameuse loi SRU. Celle-là même que les sénateurs ont refusé d'assouplir en intégrant, comme le voulait la ministre Christine Boutin, l'achat d'un logement social par des primo-accédants dans le fameux quotat des 20%. Or, si l'on connaît l'ampleur de la tâche en région parisienne, on est heureux de constater qu'en province, dans les grandes capitales régionales, les objectifs sont soient déjà atteints, soient en passe de l'être. Ainsi, sur les 18 villes examinées, 8 disposaient déjà de plus de 20% de logements sociaux avant l'adoption de la loi SRU dont elles sont donc exemptes (Lille, Reims, Strasbourg, Le Havre, Rennes, Angers, Nantes et Saint-Etienne). Huit autres communes, visées par la loi, s'apprêtent à franchir le seuil étant certaines de remplir, avant l'échance prévue de 2020, leurs objectifs: Paris, Dijon, Lyon, Bordeaux, Montpellier (qui va 30 fois plus vite que nécessaire pour les atteindre), Grenoble (15 fois plus vite), Marseille et Toulouse (5 fois plus vite). Seules deux villes, dirigées en l'occurence par l'UMP - même si ce n'est en rien une indication fiable -, sont à la traîne: Toulon a été excusée, officiellement pour "raisons techniques" (à vous de comprendre ce que cela signifie) et Nice (photo) qui, elle, a été épinglée se voyant infliger un "constat de carence". Cette sanction, qui s'accompagne d'une lourde amende financière (de l'argent qui ne pourra donc pas servir à combler le retard !), devrait inciter Christian Estrosi, le nouveau maire de la ville, à remplir son engagement (pris lors de la campagne des dernières municipales) de construire 5000 logements sociaux au cours de son mandat.


Mais, au-delà des chiffres et du palmarès, c'est le rôle des acteurs, que ces données permettent de souligner, qui est intéressant: les grandes villes, soumises à la loi SRU, doivent prévoir, dans leurs budgets, des ressources financières pour lancer la construction de tels logements. Bref, dans ce dossier, la commune a un rôle évident à jouer et, en cas de défaillance, c'est elle qui est la première visée... Alors que, dans le même temps, l'autre grand acteur, l'Etat, est à son tour épinglé par un rapport de l'ANRU (Agence Nationale de la Rénovation Urbaine), sorti aujourd'hui et que son premier rédacteur est venu commenté ce matin sur France Info. Après avoir souligné les efforts des gouvernements successifs, de Jean-Pierre Raffarin et de Dominique de Villepin notamment (autrement dit lorsque Jean-Louis Borloo était en charge du dossier - lui qui a été si félicité pour sa politique urbaine à Valenciennes), le représentant de l'Agence a déploré le constant désengagement de l'Etat dans le financement de ces projets. Nul besoin d'annoncer des nouveaux plans ou des nouveaux financements, si c'est pour ne pas les réaliser, prévient-il, rappelant que les trois derniers gouvernements (depuis 2002 donc) n'ont jamais mis leurs actes en conformité avec leurs belles paroles. Et, après le plan "Espoir banlieue", qui intégrait un doubel objectif de construction de logements et d'aide sociale aux habitants de ces quartiers, on pouvait espérer que les choses changent. Visiblement, à la fois par les retards observés dans le lancement des chantiers (de construction ou de démolition) et par le manque d'argent engagé par un Etat endetté devant faire face à une crise économique forte, le sarkozysme peine à trouver des solutions... et à symboliser, dans ce domaine, la rupture avec ses prédécesseurs !
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