Rédigé par Aurelien Royer et publié depuis
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A moins d'un incroyable rebondissement, Barack Obama devrait être élu président des Etats-Unis le mois prochain. L'avance dont est crédité le candidat démocrate dans les dernières enquêtes d'opinion américaines, réalisées à la suite du premier débat entre les deux prétendants, est assez confortable pour que le sénateur de l'Illinois l'emporte le 4 novembre. Il est en effet assez peu probable que la crise économique, qui ramène les questions économiques, budgétaires et sociales sur le devant de la scène, ne reste pas en tête des sujets d'actualité d'ici au scrutin. Ainsi, la crise financière devient l'élément circonstanciel qui a fait pencher la balance du côté du candidat démocrate. Il ne reste que l'hypothèse d'un attentat de grande ampleur ou d'un drame extérieur, qui ramènerait les questions de sécurité et de diplomatie sur le devant de la scène, pour contredire cette "prévision". Hypothèse dont la probabilité est assez faible, quoi que non nulle: rappelons-nous l'attentat de Madrid, qui avait permis au socialiste espagnol Zapatero de remporter des législatives serrées.
Car, cette fois, le sondage publié hier est assea clair: Obama dispose de 8 à 15 points d'avance sur son rival dans les trois Etats-clés du scrutin. Cette enquête, réalisée à l'échelle des Etats fédérés - permettant d'avoir une vision conforme à ce qui sera le déroulement du vote du 4 novembre -, crédite le candidat métis de 51% d'intentions de vote en Floride, 50% dans l'Ohio et 54% en Pennsylvanie (contre, respectivement, 43%, 42% et 39% pour John McCain). Non seulement aucun candidat ayant un tel retard un mois avant le vote n'est parvenu à le combler suffisamment, mais aucun candidat n'a été président des Etats-Unis sans l'emporter dans au moins deux de ces trois Etats-clés. Et les chiffres parlent d'eux-mêmes: McCain est dans un situation très défavorable. D'autant plus que sa colistière ne l'aide guère à retrouver la confiance des électeurs indécis ou de ceux qui hésitent encore à voter vraiment pour Obama.
Il faut dire que, ces dernières semaines, la gouverneure de l'Alaska, Sarah Palin, a multiplié les gaffes lors d'interviews télévisés... gaffes qui révèlent aux électeurs américains qu'elle n'a pas (encore) les épaules pour gouverner le pays, en cas de défaillance du candidat républicain, si celui-ci était élu. Après son silence sur la doctrine Bush (définie en septembre 2002 et qui se résume à ce que l'on appelle la "guerre préventive") ou sa déclaration sur la possibilité d'une guerre claire contre la Russie, elle n'a pas su répondre à la question d'une journaliste qui l'interrogeait sur les décisions de la Cour suprême qu'elle ne partage pas... semblant montrer qu'elle ne les connaît pas ! Bref, si le choix de Mme Palin a permis à McCain de rassembler tout son camp, en recevant le soutien de la droite religieuse, la frange la plus conservatrice du parti, il n'est pas un gage de réussite. Quelque soient les mérites de cette femme, charmante - il faut le reconnaître -, ainsi que ses résultats en Alaska. Prochain danger pour les républicains? Le débat entre les deux colistiers, prévu la nuit prochaine: Sarah Palin devra affronter le non moins gaffeur, mais respecté et expérimenté Joe Biden. Ce duel étant le seul entre les deux prétendants à la vice-présidence, aucun droit à l'erreur n'est possible... même s'il restera à McCain deux occasions de refaire son retard, lors de ses deux prochains rendez-vous télévisés avec Obama.