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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Quelle politique familiale en Sarkozie?

Cela aura été le sujet principal de toutes les conversations et de tous les débats médiatiques pendant près d'une semaine: quelle politique familiale le chef de l'Etat veut-il mettre en place? Semaine à rebondissements au cours de laquelle tout et n'importe quoi a été annoncé par des ministres qui se contre-disaient les uns les autres. Suppression de la carte famille nombreuse de la SNCF d'après le secrétaire d'Etat aux transports, suppression sous sa forme acuelle mais incitation de l'Etat pour que la société de chemin de fer la remplace par un dispositif similaire et rajeuni, maintien en l'état de la carte dont bénéficie deux millions de personnes. Telle a été l'évolution d'un dossier qui s'est conclue par l'arbitrage de Nicolas Sarkozy. Enfin, le président a-t-il agi en président, mettant fin à un cafouillage gouvernemental de (très) grande ampleur. Enfin, le président a-t-il fixé un cap, considérant que la politique familiale devait restée de la compétence de l'Etat. D'autant plus qu'elle est efficace et que, contrairement à beaucoup de choses, ces prédécesseurs n'ont pas trop échoué sur ce point ! Quel changement ! Tout propos polémique mis à part, il est clair que cet épisode aura été le plus bel illustrateur d'une énième erreur de communication de la part du gouvernement.

Seuls les propos de Nadine Morano ont été assez clairs: "croyez-vous que Nicolas Sarkozy veuille mettre à mal la politique familiale, comme on veut nous le faire croire, quelques semaines après avoir créé un secrétariat d'Etat à la famille?". Le propos est juste. Mais, la secrétaire d'Etat en question n'avait, alors, que cet argument à la bouche, ne savant que peu préciser en quoi consisterait cette politique familiale. Faute d'un cap présidentiel clair, sans doute. Comme le confirme le début de cafouillage qui a suivi sur les allocations familiales: le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a encore bien failli provoquer un débat... sauvé de justesse par Mme Morano qui est venue, à tous les micros, expliquer le projet gouvernemental. Les allocations familiales seront réformées à la rentrée: désormais, une seule augmentation de leur montant interviendra pendant la scolarité d'un enfant (à 14 ans). Première raison invoquée: faire face aux réalités et apporter un coup de pouce aux familles à l'âge auquel un enfant coûte plus cher. Deuxième raison non invoquée, mais mise en lumière par les associations de défense des familles: en supprimant la première augmentation et en anticipant la seconde (qui devient la seule), le gouvernement va faire des économies. Vous avez dit rigueur?

Que dans un pays endetté, le gouvernement cherche à faire des économies dans tous les domaines, d'accord. Mais que cela soit l'occasion de mener des réformes profondes qui améliorent les systèmes mis en cause, en y restaurant une justice sociale parfois perdue. Ainsi, dans cette réforme réforme annoncée des allocations, pas question d'aborder la question d'un montant proportionnel aux revenus des bénéficiaires ! Alors qu'il y a là matière à débat. Deux camps vont s'opposer. Ceux qui, plutôt à droite, considèrent que toutes les familles ne participent pas au même niveau au financement de ce système (selon le montant de leurs cotisations salariales) et qu'il faut, en conséquence, donner à toutes les familles le même montant. Histoire de ne pas pénaliser deux fois de suite les familles les plus aisées qui ont pourtant les moyens d'élever un enfant. Et puis, il y a ceux, plutôt (très) à gauche, qui pensent que les familles les plus pauvres, qui en ont le plus besoin, doivent recevoir davantage. Entre les deux, on ne sait pas trop ce que pensent les responsables socialistes. Même si la majorité d'entre eux penchent pour la seconde option, il n'y a pas encore de message clair qui puisse être envoyé aux Français.

Si nous nous fixions comme objectif le maintien d'une égalité des chances entre tous les Français, nous choisirions de faire varier le montant des aides (allocations familiales permanentes ou allocation de rentrée scolaire) en fonction des revenus des familles. De telle sorte que l'écart qui existe déjà entre elles ne soit pas encore un peu plus creusé. Faute de quoi l'Etat n'aura pas garanti l'équité sociale. Mais, tout n'est pas si simple. Et plusieurs dérives seront à combattre. Il n'est bien sûr pas question de donner très peu aux plus riches et de donner beaucoup aux plus pauvres. Il serait alors dangereux de faire croire à certains de nos concitoyens, qui le pensent déjà, qu'il suffirait de faire deux enfants et d'avoir le RMI pour vivre correctement. Et, dans une démarche de responsabilisation et de réduction de ce que la droite appelle l'assistanat, il ne faut pas non plus que les montants maximaux soient trop élevés. Histoire que les familles comprennent qu'un enfant, tout désiré qu'il soit, représente un coût qu'il est de leur ressort de supporter. Faute de quoi les déficits chroniques de l'Etat ne sont pas prêts de se résoudre. Il faut donc faire preuve de cohérence, d'humanité mais aussi de responsabilité, dans un dossier sur lequel il manque, une fois de plus, un grand débat national !
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