Pour un débat européen sur la fin de vie

Vous en avez forcément entendu parler ! Du cas, très médiatisé, de cette femme atteinte d'un cancer des sinus, qui la dévisage et la rend progressivement aveugle... faisant de sa vie un enfer. Perte d'autonomie, douleurs atroces (que l'on retrouve dans toutes les formes de cancer), crainte de sombrer dans un état psychique de démence et de devenir un fardot pour se proches... autant de circonstances qui expliquent le choix de cette femme d'en finir avec la vie. Elle ne demande pas d'être euthanasiée, mais supplie les hommes politiques français d'autoriser une forme encadrée de suicide assisté ! D'où la médiatisation d'un combat qui n'est pas sans rappeler celui du jeune Vincent Humbert, qui a ému le pays il y a déjà plus de quatre ans... et qui n'a pour l'instant pas porté ses fruits. Et dire qu'il a permis à une large partie de la population de changer d'avis sur un sujet forcément difficile. Et dire qu'aucun homme politique n'a encore eu le courage de proposer l'adoption d'une loi moins floue et minimaliste que celle(s) qui existe(nt) ! Le dernière loi, datant de 2005, autorise le "laisser-mourir" qui consise à ne plus traiter un patient, en phase terminale de la maladie qui le tue progressivement, en interrompant les traitements qui le maintiennent en vie.


Cette disposition est inutile pour deux raisons:
- elle ne prend pas en compte la volonté du patient, mais dépend essentiellement de l'avis de la famille, qui accepte ou non de stopper l'acharnement thérapeutique;
- l'existence de dispositifs plus avancés dans d'autres Etats européens ne peut qu'inciter les patients les plus déterminés, car les plus atteints, à se rendre dans ces pays, avec l'aide de leurs proches, pour mettre fin à ce qu'ils vivent comme un calvaire.
Je sais qu'il peut sembler illégitime aux proches de personnes se trouvant dans cette situation que d'autres personnes, non concernées par ce qui est aussi un calvaire pour eux, de proposer que ces mourants aient la possibilité de "partir en paix" alors qu'ils sont évidemment attachés à leurs parents, qu'ils ne veulent pas voir mourir ! 

Dès lors, deux questions se posent:
- le respect de la dignité humaine ne doit-il pas aussi profiter aux malades qui, comme cette femme dont l'histoire a été médiatisée à sa demande, ne veulent pas être la victime d'une maladie dont ils savent qu'elle les entraîne vers des jours atroces? Pourquoi ne pas permettre à ces personnes, conscientes de leur sort et douées de raison, de faire le choix de ne pas laisser la maladie les détruire et détruire leur famille?
- même si le débat est difficile, est-ce une raison pour ne pas l'évoquer?
Ainsi, le but de cet article est-il de proposer qu'un débat soit lancé... au niveau européen, pour que les écarts de législation qui existent aujourd'hui soient comblés. Il ne serait bien sûr pas question d'autoriser l'euthanasie (ce qui ouvrirait la voie à de nombreuses dérives, dont témoigne la caricature ci-dessus à partir de laquelle vous pouvez consulter le site dont elle est extraite). Il n'est pas non plus légitime de se contenter d'une situation actuelle qui, en France, ne correspond plus aux attentes de la société.

Proposer à nos partenaires européens de parvenir à un texte commun, qui serait forcément consensuel, et qui donnerait toujours plus de sens à une Europe n'attendant que de retrouver la confiance de ses citoyens... qu'elle ne retrouvera qu'en faisant des choix, audacieux, sur ce qui fait leur quotidien ! Ainsi, pourquoi ne pas autoriser ce que certains appelent le "suicide assisté", consistant à injecter un produit provoquant la mort du patient, dans des cas strictement encadrés par la loi, la justice et la médecine. La lucidité et la volonté du patient étant alors au coeur d'une décision qui ne pourrait devenir finale que dans les services spécialisés des grands centres hospitaliers. Une sorte de juste milieu à trouver... car c'est la voie de la sagesse. Comme dans le cas des OGM où il ne faut ni interdire ce que la science mettra encore quelques années à mettre au point, ni ne baser ntre agriculture uniquement sur ces semences qui n'ont pas la confiance d'une large part de l'opinion. Comme dans le cas, enfin, d'une politique réfléchie de l'immigration qui ne serait ni une immigration zéro (engendrant les drames de l'immigration clandestine, qui font régulièrement la une des journaux), ni une immigration non maîtrisée (qui n'apporte rien aux pays de départ des migrants) !

A vous, maintenant, de vous emparer de ce délicat sujet et de poster vos avis... peut-être avez-vous des solutions, des idées, des pistes de réflexion, qui permettraient de faire avancer un débat qui est, de mon point de vue, nécessaire.