L'actualité en bref (2)

Pour ce samedi, je retiens trois faits de l'actualité pour en donner un regard politique. Et tout d'abord, cette promesse non tenue (jusque là rien de neuf !) du candidat Chirac (là non plus rien de nouveau !), mais dont il n'est pas fautif... car c'est une décision européenne qui le met dedans. La présidence autrichienne de l'UE a officiellement rejeté la demande française d'application de la TVA réduite (5,5%) au secteur de l'hôtellerie-restauration... bref, ce pauvre Chirac, qui n'a pas oublié ce secteur en se battant comme il a pu, voit sa réputation (et sa popularité) se dégradait à cause de l'Europe. Cette affaire, outre la colère qu'elle déclenche chez les professionnels de ce secteur, donne de l'eau au moulin des "nonistes" à la constitution européenne: qu'est-ce que c'est que cette France qui perd sa souveraineté et ne plus décider elle-même des mesures fiscales qu'elle entend mettre en oeuvre pour relancer son économie? et de quel droit laisser à une Europe bureaucratique et "illégitime" (dont les responsables ne sont pas issus du suffrage universel) le droit d'interdire à un pays de prendre les mesures qu'il juge nécessaire à son équilibre économique? Ces questions ont leur légitimité et, si elles s'étaient posées avant le 29 avril, auraient causées des dégâts encore plus profonds (le Non aurait sans doute "gonflé"). Notre projet politique européen devra prendre garde à ne pas donner tout pouvoir à une commission qui paraît si lointaine aux citoyens... réfléchissons à une Europe proche de ses Eurocitoyens.

Soulignons par ailleurs la condamnation du "pyromane du Var", tel que les journaux l'appellent: cet employé municipal de 24 ans, accusé d'avoir allumé un feu de forêt en juillet 2003 qui avait blessé dix sapeurs-pompiers, était jugé par une cour d'assises... qui l'a reconnu coupable, et l'a condamné à une peine de douze années de réclusion. La peine paraît lourde, et elle l'est d'autant plus qu'aucun élément dans l'instruction ne vient prouver l'implication de cet homme ! Il est donc purement scandaleux de voir une justice française (déjà pas très en forme, par manque de moyens) rendre un tel verdict pour un homme qui clame son innocence ("Je clamerai mon innocence jusqu'à ma mort"). Mais pourquoi une telle peine? Tout simplement parce que la justice est sous pression... le ministre de l'Intérieur de l'époque, toujours locataire de la place Beauveau, avait alors promis que le coupable serait arrêté, poursuivi et condamné pour l'exemple. Promesse tenue (pour une fois)... mais à quel prix ! Au nom de l'exemple, et sans pour autant être sûr de la culpabilité de l'accusé, la justice condamne... quelle horreur ! A quoi sert la présomption d'innocence dans ces conditions? Il a bien raison de faire appel car, rappelons le, dans le modèle judiciare français, c'est à l'instruction d'apporter la preuve que l'inculpé est coupable... et non à ce dernier de faire la preuve de son innocence (comme dans le modèle anglo-saxon). Le modèle français, qui prend l'eau, est-il en train de couler? doit-on tout faire pour le renforcer, ou doit-on le remplacer par un modèle jugé "meilleur"? Attention, le défaitisme (la France qui tombe) nous fera plus de mal que de bien !

Enfin, une bonne nouvelle sur le front de l'environnement. Les rivages du Vidourle, qui était sorti de son lit au moment des inondations du Gard, sont actuellement en cours de consolidation à l'aide d'une toile 100% naturelle à base de coco. Double avantage: la prévention d'autres crues spectaculaires et l'emploi de méthodes naturelles. En effet, le matériau utilisé, servant à protéger les berges pour un an (avant des travaux de plus grande ampleur), est biodégradable (en trois ans). Une politique de prévention des crues, avec un strict respect de l'environnement: voilà un exemple de réussite à garder à l'esprit !