8 Janvier 2006
L'un des arguments de la droite actuelle est de nous dire que la France "vit au dessus de ses moyens", pour reprendre une formule désormais connue de tous et, en conséquence, que les Français sont des fainéaints, qui travaillent de moins en moins, et sont parmi les moins travailleurs des Européens. En parallèle, l'un des héritages de la gauche française a été la notion de "progrès social" et "d'acquis social", si bien que toute mesure qui paraît à certains (de droite notamment, relayé par la presse) trop sociale est tout de suite qualifiée d'acquis social. Parmi ceux-ci figurent le RMI, instauré par le gouvernement Rocard (photo) au cours du second mandat du président Mitterrand, pour donner à tous les moyens de vivre avec un strict minimun.
Alors, le diagnostic est-il bon? Les Français ne travaillent-ils pas assez ? C'est peut-être, et sans doute vrai ! Et cette réalité, la gauche doit se la mettre dans le crâne et se préparer (en cas de retour au pouvoir - ce que l'on ne peut que souhaiter) à mettre en place des réformes qui risquent de ne pas être populaires mais qui, pour notre économie et sa compétitivité dans une économie mondialisée, sont nécessaires... Dans son devoir de vérité, ce qui en plus redonneraient aux Français confiance en la politique, la gauche doit savoir faire des sacrifices.
La politique du temps de travail doit donc être menée avec réflexion: revenir sur les 35h ne serait sans doute pas inutile, la plupart des patrons (ces grands méchants loups!) le réclamant, le seuil des 36h étant facile atteindre (plus qu'une heure par semaine, ce serait gagner près de 50h par an). Ce réajustement, qui pose des problèmes à certaines branches (comme l'hopital - Lionel Jospin ayant reconnu à demi mot cette "erreur"), s'accompagnerait de mesures compensatoires, comme une réelle augmentation des salaires, supérieures à l'inflation, ainsi que l'octroi d'une sixième semaine de congès payés (un acquis social...)
Nous avons dèjà eu l'occasion d'en parler: la politique sociale devrait reposée sur des principes, dont un contrôle organisé (et non un flicage rentable) des chômeurs fournirait l'exemple. La politique sociale, à tous les niveaux, doit en effet reposer sur le principe de la Solidarité entre les générations (retraite), entre les salariés (chômage), mais aussi entre tous les individus: créer une cotisation sociale ET patronale à taux très faible (plus symbolique qu'autre chose) pourrait permettre de développer les centres d'accueil pour sans abri et augmenter les minima vitaux (comme le RMI) pour ne laisser personne sur le bord de la route, au nom de l'Equité !!