Entre psychose et confiance, il y a la prévention

Cela fait plusieurs semaines que l'on entend plus parler de grippe aviaire (et, dans un sens, tant mieux), mais voilà que l'affaire refait surface en Turquie où trois enfants d'une même famille, entrés en contact avec de la volaille contaminée, ont succombé ces derniers jours: deux filles et un garçon de 14 et 15 ans sont en effet décédés dès suite de cette maladie qu'ils ont contracté, comme d'autres habitants du même village. Ces décès ont bien sûr une dimension tragique qui doit nous amener à rester vigilants, comme le recommandent les services vétérinaires, mais il confirme l'idée que ce virus n'est pour l'instant pas transmissible d'homme à homme, ce qui reste un signe positif dans ce tableau sombre.

Retour sur la psychose de septembre/octobre: la multplication des cas de transmission à l'homme en Chine et la propagation du virus par les volailles de l'Asie vers l'Europe et l'Afrique ont entraîné une réelle psychose, semblable à celle que l'on connut au temps de la vache folle. Mais cette psychose, qui a touché l'opinion publique française comme une traînée de poudre, s'est propagée par l'action d'un virus parmi les plus ravageurs: les médias. Ils se sont emparés du sujet, l'ont traité en sur-abondance, ne parlant plus que de cela (à l'exception notable de Marianne, qui, heureusement, ne fait rien comme personne): dans ces conditions, comment les Français auraient-ils pu échapper à un sentiment humain de peur?

Mais, il faut le saluer, les pouvoirs publics ont réagi comme il fallait le faire: comme pour la délinquance, prévention vaut mieux que répression, ici prévention par l'information vaut mieux que ne rien faire, ou trop en faire. Par excès de confiance, le gouvernement aurait pu ne rien faire: la France est un pays riche donc elle ne peut être sévèrement touchée, sauf que les oiseaux migrateurs (comme le nuage de Tchernobyl) ne connaissent pas les frontières. A l'inverse, le gouvernement aurait pu en faire trop: déclencher un énième plan d'urgence, alerter la population, engager des frais financiers considérables... pour accentuer encore un peu plus notre déficit. Restons donc avant tout vigilants !!