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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Réformer (et faire avancer) la France

Les conflits sociaux qui, depuis la mi-octobre et cette grève massive des cheminots, touchent actuellement notre pays sont une magnifique occasion d'évoquer la méthode Sarko du dialogue social, un des points sur lesquels le nouveau président était attendu, vues les critiques qu'il a distribué à Villepin à l'époque du CPE. Et, j'ai déjà eu l'occasion d'en discuter sur le blog "débattons"... mais je souhaite y revenir aujourd'hui: dans ces conflits sociaux, par lesquels les étudiants (bientôt les lycéens !), les salariés des transports et les fonctionnaires protestent contre les réformes du gouvernement, il est un élément clé qui peut expliquer l'importance de la contestation. Dans cette affaire, le gouvernement porte une grande responsabilité dans la mesure où la méthode utilisée et les efforts de communication n'ont pas été suffisants. Six mois après l'élection d'un président, qui ne s'appuie que sur la communication, c'est assez paradoxal... mais, en même temps, cela montre les limites ce que beaucoup appellent déjà la "méthode Sarko". Le chef de l'Etat, dans son obsession de montrer à l'opinion qu'il veut faire bouger la France, réformer tout (tout de suite), multiplie les projets de loi, noyant l'opinion dans un flot d'informations qui rend ces réfomres incompréhensibles.

Je reste persuadé que nombreux sont les étudiants qui ne savent même pas ce que contient précisément la loi Pécresse. Et c'est dommage pour le pouvoir en place, car une majorité des Français souhaite que des réformes profondes, de structure, soient mises en oeuvre ! Si majorité et opposition prenaient le temps d'expliquer aux citoyens que nous sommes le contenu de ces projets, ainsi que leur point de vue, alors les Français pourraient plus facilement trancher... car, on se trouve dans une situation où les Français ne soutiennent pas des cheminots qui bénéficient, c'est vrai, d'avantages, et qui, dans le même temps, réclament un débat plus transparent où toutes les données du problème seraient mises sur la table (une majorité de nos concitoyens comprennent aussi que les avantages des cheminots ne sont pas des privilèges, contrairement aux exonérations fiscales qui représentent des sommes bien plus considérables !). Les paysans du XVIIIème siècle étaient-ils contre les privilèges des nobles ou contre la démesure de ces privilèges?

Bref... revenons en Sarkozie, où seul le chef parle aux médias, saisit toute occasion pour dire tout le bien qu'il pense de ses réformes, ne laissant que peu de place à des ministres qui ne savent comment défendre le texte dont ils ont la responsabilité... si bien, qu'en face, les syndicats développent leurs arguments, critiquent tel ou tel point du projet... et font même des contre-propositions ! Personnellement, je n'ai été convaincu par Valérie Pécresse qu'au bout de quelques semaines de conflits dans les universités car, avant, seules les revendications des étudiants semnblaient audibles. Et, de mon point de vue, cela vient que fait que Sarko veut personnellement parler de tout ce qu'il entreprend mais dans les grandes lignes, ce qui ne donne aux ministres que l'occasion de parler du fond du texte, des détails les plus techniques et les moins compréhensibles pour l'opinion... sans jamais avoir un point de vue global sur le problème !

Enfin, et peut-être surtout, la France a un énorme handicap: le réflexe de la lutte du "bon" contre le "méchant", chaque "camp" cherchant à s'identifier comme le bon, qui défend les intérêts de la majorité contre les profiteurs... et, faute de syndicats représentatifs, les salariés ne sont que peu écoutés. Toute réforme sociale devrait, sans qu'il soit besoin de le faire inscrire dans la loi, se dérouler ainsi: le président fixe les objectifs et le principe de la réforme ; le ministre concerné reçoit tous les partenaires sociaux et leur soumet son projet ; des discussions (régionalisées?) permettent d'amender le projet en créant de nouvelles mesures, en en corrigeant ou en en supprimant d'autres ; les députés et sénateurs examinent le projet de compromis pour l'adopter ou le refuser.

Je le répète: je préfère mille fois un président qui préside en fixant le cap et l'esprit des réformes (ce qui ne l'empêche pas d'être plus actif que Chirac !) qu'un président qui gouverne et fait le travail de tout un gouvernement en annonçant toutes les semaines de nouvelles mesures ponctuelles dans tel ou tel domaine. Un candidat à la présidentielle qui n'a, dans son programme, aucune mesure concrète mais qui est capable de fixer un cap auquel il se tiendra (comme l'a fait François Bayrou) est mille fois préférable à un candidat qui annonce quelques centaines de mesures ponctuelles, qui ne lui permettraient pas de justifier, trois ou quatre ans après les élections, les décisions qu'il serait amener à prendre. Un président qui noue la confiance entre tous les partenaires, qui organise des débats (preuve de la vigueur de notre démocratie) et qui cherche un compromis acceptable par la majorité, quitte à rendre l'objectif moins ambitieux, voilà un homme qui, selon moi, pourrait vraiment "réformer la France".

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J
Je ne partage pas votre point de vue. Je crois plus volontiers que la France est profondément conservatrice et qu'il est donc TOUJOURS très difficile de la faire bouger.<br /> Souvenez vous : quand les socialistes étaient au pouvoir e qu'ils ont voulu réformer, ils ont eu, eux aussi, d'énormes difficultés ...<br /> Pour corroborer mon point de vue, je rappelerai que la France est périodiquement confrontée à des mouvements sociaux importants. C'est du à sa nature profondément frileuse. Comme, pendant ce temps, le monde bouge, la France rattrappe son retard par des explosions (1936, 1968, etc ...)
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A
Je ne dis pas que la France est un pays facile à réformer mais je critique la méthode, pas assez consensuelle, de notre président pour mener les réformes indispensables dont le pays a besoin sur les bases d'un dialogue social efficace... je rappelle qu'une majorité de Français a adhéré aux réformes voulues par Sarko (même si ce n'est pas mon cas) mais aussi qu'une majorité de Français, actuellement, et pas tous électeurs de Sarko, réclame ces réformes.