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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

L'économie française ne va pas dans le mur...

2009 aura été une année particulièrement difficile pour la France, son gouvernement et... ses habitants ! L'une des années les plus sombres de ces dernières décennies, au cours de laquelle tous les indicateurs se sont mis, successivement et durablement, au rouge. Une année qui aura mis à plat tous les efforts des gouvernements de droite pour redresser la barre. Et, pour Nicolas Sarkozy, c'est un drame qui pourrait lui coûter sa réélection. Certes, en 2007, l'ampleur de cette crise n'était pas prévisible, bien que la crise elle-même l'était. Les ingrédients d'un krach (gouffre sans précédent entre économies réelle et virtuelle, ampleur de la spéculation boursière, creusement des inégalités, etc) étaient tous présents: depuis les années 1980, et le triomphe du néolibéralisme, auquel sont associés les noms de Margaret Thatcher et de Ronald Reagan, l'individualisme, la course au profit à court terme et l'appétit des puissants ont progressé si vite qu'ils ont durablement fragilisé les bases de l'économie "normale", celle qui fait vivre des millions d'individus. Je voyais récemment un documentaire sur l'ostalgie (la nostalgie de l'Est) qui touchent les habitants de l'ex-RDA pour qui le système communiste avait au moins l'avantage de ne pas détruire la vie de ceux qui, momenténament, se retrouver sur le bord de la route. Et un père de famille d'expliquer que le système de protection sociale était si développé que les chômeurs gardaient leur dignité... Evidemment, le communisme n'a pas que des bons côtés et son bilan global est loin d'être positif. Mais, dans nos économies libérales, où les parcours professionnels sont accidentés et précarisés, le chômage est une période d'extrême fragilisation. Avec une augmentation de plus de 25% du nombre de demandeurs d'emplois officiels (de la catégorie A), la France doit faire face à une situation explosive: de moins en moins d'actifs qui cotisent, de plus en plus d'inactifs à indemniser... si la vapeur ne se renverse pas, le système lui-même risque d'exploser.
 
Or, partout dans le monde, le système français est vanté pour sa capacité à protéger les individus, le principe de solidarité permettant de mettre à l'abri les plus vulnérables. La crise venue, notre Président s'est aperçu que notre modèle social avait servi d'amortisseur et qu'il permettait de réduire les conséquences de la dégringolade en cours. Loin de vouloir le remettre en cause, contrairement à ce qu'il disait quand il était candidat, le chef de l'Etat en est venu à inventer les bons et les mauvais déficits, ceux qu'il est toléré de creuser parce qu'ils représentent des investissements dont la rentabilité n'est pas immédiate, et ceux qu'il faut combattre pour éviter le naufrage. L'argumentaire du gouvernement, évidemment relayé par notre ministre de l'Economie, est bien huilé: la France s'en sort mieux que les autres, elle a été moins durement touché et devrait s'en sortir plus vite que ses partenaires (qui sont en fait, dans la grande bataille mondiale, ses concurrents). Normal: il y a un capitaine dans la cabine de pilotage et, en plus, il sait où il va. La preuve? On parle, dans les couloirs de Bercy, d'instaurer une taxe sur les chiens, qui existent dans nombre de pays européens. Partant du principe que la France es le premier pays européen (et le deuxième au monde, derrière les Etats-Unis) en nombre d'animaux domestiques par habitant, les experts du ministère pensen pouvoir récupérer un milliard d'€uros. Cette mesure est la preuve absolue que la France est bien gérée: elle cherche, chez ses voisins (ses partenaires), les meilleures recettes pour combler son déficit. Après le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant en retraite (qui ne permettra qu'une maigre économie sur les dépenses de l'Etat, puisque le solde devrait augmenter les salaires de ceux qui restent), la taxe carbone (dont on nous promet qu'elle sera intégralement remboursée sous forme de chèques ou d'exonérations fiscales), voilà donc une nouvelle taxe. Il faut bien mettre du carburant dans le paquebot France pour qu'il continue à avancer !
 
Le problème (et vous l'aurez peut-être compris), c'est qu'on peine à comprendre le cap économique fixé par le chef de l'Etat. On est tous sur le même bateau. Mais, on ne sait ni où on va, ni même comment. Les décisions prises le sont pas à coup, sans aucune cohérence. Dernier exemple en date: le plan pour les agriculteurs. Plutôt que de recevoir les syndicats à l'Elysée, Sarko a dépensé je ne sais combien pour visiter une exploitation, expliquer qu'il est du côté de ceux qui se lèvent tôt et qu'il ne comptait pas laisser les agriculteurs dans la m... Son plan? Une enveloppe exceptionnelle de 650 millions, des prêts d'un milliard d'€uros et une régulation mondiale (le mot magique !) ont été promis par le président, en visite dans le Jura. Bref, on va masquer, pendant encore quelques temps, les symptômes du mal qui touche la France rurale. Pas question de s'attaquer aux vraies causes, de faire en sorte que les exploitants vivent de leur travail (et non des subventions)... cela supposerait de redresser les prix de vente et de limiter la spéculation sur certains marchés porteurs. Une politique anti-libérale ! Que dis-je, communiste ! Déjà qu'on a bien failli voir appliquer une taxe exceptionnelle sur le résultat des banques qui, en moins d'un an, ont déjà reconstitué leurs forces pour rembourser les aides de l'Etat. Eh bien, oui: à l'Assemblée, en fin de semaine dernière, les députés (dans des rangs encore une fois clairsemés) ont adopté un amendement socialiste par 44 voix pour et 40 contre. Mais, le vote a été annulé car Jean-François Lamour s'est, paraît-il, trompé de bouton... ce qui oblige la chambre d'enregistrement a revoté pour que la mesure, rejetée par sa majesté élyséenne, soit finalement repoussée ! En effet, avec l'erreur d'un seul député, l'écart de quatre voix est faussé... puisque 44-1=43 et 40+1=41 !! Heureusement, le député de Paris a reçu le soutien de... Gilbert Montagné, qui confirme qu'on est pas à l'abri d'une erreur de bouton. C'est la version présentée par Nicolas Canteloup sur Europe 1... et qui a bien fait rire ceux qui étaient dans le studio.
 
Bilan des courses: la France ne va pas dans le mur... puisqu'avec le brouillard dans lequel on se trouve, et sans connaître notre trajectoire, le mur, on ne le voit pas !! CQFD. Et n'oubliez pas que, sur ce sujet de l'économie, trois nouveaux sondages sont en ligne depuis dimanche. Alors, exprimez-vous !
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