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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

"Région Ecologie", ou la surprise du chef?

Regarder-le, notre cher Président, serrant la main de Cécile Duflot, la figure montante de l'écologie politique en France (photo). Sur ce cliché, que vous n'avez pas pu rater, Nicolas semble plus préoccupé par les personnes amassées au pied de l'escalier du perron de l'Elysée (les photographes !!) que par la jeune secrétaire nationale des Verts. Et, pour cause, ce qui compte le plus à ses yeux, c'est la belle photo le montrant avec celle qu'il croit être une prise de guerre, pouvant affaiblir le PS. Le choix des thèmes de campagne (sécurité, immigration, impôts), par l'Elysée, pour les prochaines régionales, ne fait que le confirmer. Depuis qu'il tire les ficelles, le chef de l'Etat n'a qu'une obsession: affaiblir son opposition pour continuer à tracer sa route. Avec Villepin sur le bas-côté, la droite est (presque) toute unie derrière lui: seul l'électorat le plus conservateur et extrême risque de ne pas le suivre jusqu'au bout. A part cela, aucun adversaire ne le menace à l'intérieur de l'UMP, tous les prétendants avides de pouvoir étant dans les starting blocks pour s'emparer de l'Elysée... en 2017. De toute façon, quel qu'ait été le locataire de l'Elysée, leur but était de diviser le camp adverse pour mieux régner. Hier, Mitterrand renforçait le FN pour fragiliser le RPR (qui parvenait à se diviser lui-même, notamment en 1995). Depuis deux ans, via les médias amis et ses porte-flingues, Sarko a installé le cailloux Besancenot dans la chaussure d'un PS qui, lui aussi, parvient à se diviser tout seul.
 
Mais, le président a changé son fusil d'épaule, en partant d'un constat: Olivier Besancenot, malgré son NPA, ne parvient pas à faire décoller la gauche radicale au point de gêner le PS. Les européennes ont, au contraire, montré que ce sont les Verts qui compliquent la tâche de la rue de Solferino. Or, avec les résultats des deux dernières législatives partielles (où les Verts réalisent au moins 15% des voix au premier tour, terminant en deuxième ou troisième place), l'analyse se confirme et l'un des moyens de reprendre les Régions à la gauche est de la diviser, en exacerbant la rivalité qui existe désormais entre écolos et socialistes. Sauf que ce n'est pas si simple. Comme le dit très justement la première secrétaire du PS, Martine Aubry, les Verts ne sont pas un ennemi mais un partenaire des socialistes. Et vice versa. Si l'écologie politique revendique l'abandon (et le dépassement) du combat traditionnel entre la gauche et la droite, il n'en demeure pas moins que le coeur des Verts balancent plutôt à gauche. La preuve: lors de la législative partielle organisée dans la circonscription des Yvelines (jusque-là détenue, solidement, par Christine Boutin), la candidate des Verts, arrivée en 2ème position derrière le suppléant sortant, Jean-Frédéric Poisson, a réalisé autour d'elle l'union de toutes les oppositions à l'UMP, du MoDem à la gauche radicale... frôlant de 5 petites voix un siège au Palais Bourbon. De même, après un premier tour dominé par l'ex-judoka David Douillet, à Poissy, le candidat des Verts appelle à soutenir le candidat socialiste, qui l'a devancé pour barrer la route à l'UMP. Finalement, la guéguerre entre écolos et socialistes consiste surtout à savoir qui terminera deuxième, derrière l'UMP, pour conduire l'opposition à la victoire au second tour. C'est ce qui s'est passé ces dernières semaines...
 
... et c'est aussi ce qui devrait se passer lors des prochaines régionales. Car, après quelques hésitations, les verts ont décidé de présenter des listes autonomes au premier tour du scrutin de mars prochain. La direction nationale le souhaitait sans l'imposer. Ce sont les militants du parti, région par région, qui en ont convenu. Finalement, partout, des listes "Région écologie" (appellation qui n'a rien d'officielle) seront présentes, y compris en Poitou-Charente où les écolos ont longuement hésité à s'allier avec Ségolène dès le premier tour en espérant une victoire immédiate (sans second tour)... qui aurait accentuer les divisions au sein du PS, l'ex-candidate pouvant s'enorgueillir de réussir là où la direction échoue. Mais, finalement, Mme Royal aura donc un(e) adversaire écolo face à elle. Jusqu'à ce que les deux listes fusionnent en vue du second tour (comme ce sera le cas partout ailleurs). Le but des écolos? 1- profiter de la dynamique qui leur est favorable pour obtenir davantage de responsabilité dans les exécutifs nationaux. Avec un score élevé au premier tour, ils obtiendront sans doute plus de postes qu'en les négociant à l'avance; 2- contraindre les socialistes à clarifier leurs positions sur les questions environnementales, dans la mesure où l'affaire "taxe carbone" a quelque peu brouillé les pistes; 3- dans certaines régions, ravir la présidence de l'exécutif au socialiste sortant en terminant en seconde position lors du premier tour... ce qui, par exemple, en Ile-de-France, ne serait pas tout à fait impossible. Quoi qu'il arrive, parce qu'ils partagent le même bilan que les socialistes dans 20 des 22 régions françaises, les Verts participeront aux majorités des Conseils régionaux qui resteront à gauche.
 
Et, bien sûr, présenter des listes autonomes sert, dans le cadre du débat démocratique, à donner aux électeurs soucieux des questions environnementales l'occasion de choisir l'original à la copie. Cécile Duflot est clair sur ce point: les Verts veulent continuer dans le même sens la politique menée en région depuis 2004, mais entendent le faire d'une autre manière. Leurs listes porteront un message et des modes d'action différents, sans forcément se distinguer des autres listes de gauche en ce qui concerne les objectifs à atteindre. Par ailleurs, fidèles à leur envie de dépasser le clivage droite-gauche, des discussions sont en cours dans plusieurs régions (dont ma Picardie) pour constituer des listes uniques Verts-MoDem, dès le premier tour, en suivant la voie voulue par Daniel Cohn -Bendit, les héros des européennes. Tous les militants verts n'y sont pas favorables. Mais, dans certaines de nos contrées, ce sera l'occasion pour les centristes de rebondir, après l'échec des européennes... surtout qu'ils se présentent, pour la première fois dans le cadre régional (en 2004, l'UDF existait encore, faisant alliance avec l'UMP), devant les électeurs. Sceptique, Jean-François Kahn, candidat du parti bayrouiste dans l'Est en juin dernier, n'est pas favorable à cette alliance: sur plusieurs points, les centristes ne partagent pas les visions des écolos, ou plutôt leur non-vision, en matière de politique sociale par exemple. En tout cas, à l'heure où l'écologie est en plein dans l'actualité (et pas seulement sur Jes6 !), les Verts devraient surfer sur la vague de Copenhague (ce sera le sujet mon "article écolo", demain) d'autant plus facilement que les préoccupations durables s'inscrivent très bien dans les compétences régionales (transport, développement économique, lycées, etc). La bataille s'annonce passionnante.
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B
<br /> Salut Aurelien<br /> <br /> Si tu pense qu'il à continuer à tracer sa route tout en affaiblissement l'opposition<br /> C'est p'tre vrai mais ce résultat à aussi déçu bons nombres d'électeurs dont je fait parti<br /> Je sais qu'il va pas se représenter aux prochaines élections, c'est certain<br /> Aux derniéres nouvelles la candidature de Martine Aubry se dessine pour être la candidate du PS<br /> Elle risque de se confronter face à JF Coppé qui m'inspire guére<br /> Aujourd'hui trops de contraintes pour ne plus espérer à quelques chose de bon<br /> Si cette crise à bon dos d'une certaine maniére à un adopter de nouveaux principes<br /> Le pays à besoin de plus de fermeté dans les directives qu'elle pense être juste<br /> Et le probléme de l'écologie fait tache à tant d'autres priorités que nous sommes confrontés<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Bonjour Bria,<br /> <br /> Intéressant ce pronostic sur un duel Aubry-Copé en 2012. On prend les paris... mais je n'en suis pas persuadé.<br /> <br /> Personnellement, je dirais plutôt que Sarko se représentera. Et, côté socialiste, je ne pense pas que naîtra la candidature de Mme Aubry. Peut-être Ségolène (pas sûr !). Mais, il y a tellement<br /> de prétendants...<br /> <br /> <br />