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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Dupontel sur France 3: tête de con

C'est le buzz du moment: l'acteur et réalisateur Albert Dupontel a fait parler de lui, cette semaine. Il était l'invité du 18/30 de France 3 (le nouveau rendez-vous de la rédaction nationale, en ouverture d'un 19/20 rallongé, depuis la rentrée) pour parler de son dernier film. J'entends l'information, hier, sur France Info: Dupontel est parti en pleine interview, plantant un Laurent Bignolas pris à son propre piège. Et la chaîne de diffuser un extrait où le cinéaste dénonce le fait que son intervieweur n'ait pas vu le film sur lequel il l'interroge: "merci de votre accueil et au revoir !" conclut-il. Au départ, je me dis: en voilà un qui a du cran et qui a osé rentrer dans le lard d'un de ces journaleux ("de m..." comme dirait notre ami blogueur Jacques Heurtault, dont je salue le retour) qui ne fait pas correctement son métier. Après l'affaire Mitterrand, voilà donc un artiste qui met les points sur les 'i': comment médias et commentateurs en tout genre (comme les blogueurs) peuvent-ils critiquer (positivement ou négativement) une oeuvre, littéraire ou cinématographique, sans l'avoir lu ou vu? Il a parfaitement raison ! Tous ceux qui osent attaquer, à coups d'amalgames le ministre de la Culture, sans avoir compris son livre dans son intégralité ont commis une faute politique impardonnable. Celui qui prétend interroger Dupontel sur son film sans l'avoir vu commet donc une faute médiatique tout aussi insupportable. Mais, pour être sûr de bien comprendre l'affaire, je ne me suis donc pas contenté d'un extrait sonores de quelques secondes diffusé à la radio. J'ai donc été visionné, sur Dailymotion, le passage en question: et le voici ("Dupontel quitte le plateau de France 3" - par meloon).


Et, après visionnage, ma position a changé. Avant même de commencer l'intrerview, Laurent Bignolas s'est excusé auprès de l'artiste pour ne pas avoir vu personnellement le film (ce qui n'est pas banal, dans ce métier, où Laurence Ferrari, interviewant Frédéric Mitterrand a avoué s'être contée de n'avoir lu que les passages incriminés). Sous-entendu: d'autres journalistes, qui confectionnent avec lui le journal de France 3, l'ont vu. Faut-il rappeler que le présentateur, celui que nous voyons à l'écran, n'est que l'interprète de toute une rédaction, de dizaines de personnes qui travaillent autour de lui pour fabriquer le journal? Soyons clairs: M. Bignolas ne peut pas tout lire, tout voir, tout faire. C'est ce qui fait le charme du métier de journaliste: être capable, avec la plus grande impartialité, de relayer à l'antenne un travail collectif de plusieurs heures. Je n'ose imaginer que, dans la rédaction nationale de France 3, il n'y a pas un journaliste spécialisé dans les questions culturelles et cinématographiques, qui a vu le film et qui a, pendant peut-être une heure, préparé avec Laurent Bignolas l'interview d'Albert Dupontel. Si les présentateurs devaient lire tous les livres et voir tous les films de leurs invités, ils n'auraient pas assez de 24 heures dans une journée !
 
Détestable a été la réaction, visible à l'antenne, de Dupontel. Ses réponses en un mot (n'est-il pas capable de faire une phrase), le ton de sa voix (qui trahissait peut-être son agacement) et le contenu de son propos donnent de lui l'image d'une tête de con !! Il a joué, en quelques secondes, le rôle de l'artiste que je déteste par dessus tout: avec un air supérieur, son couplet "je mérite bien mon salaire" m'insupporte. Ces artistes, payés des millions pour prendre du plaisir et donner du rêve aux pauvres, me mettent en colère. Certes, c'est probablement un bon acteur, qui a réalisé là ce que certains qualifieront de coup de maître. Il a le culot de se priver de quelqus minutes de promo pour son film pour défendre une opinion défendable. Mais, au final, son argumentaire se retourne presque contre lui.
Mon verdict? Ayant témoigné publiquement ses regrets et disposant de circonstances atténuantes, M. Bignolas est acquitté ! Et il l'est d'autant plus, à mes yeux, que la nouvelle formule du 19/20 (qu'il porte à l'écran mais qu'il n'a pas, à lui seul, imaginé et mis en oeuvre) est réussie. Le point complet sur l'actualité du jour, avec des directs partout en France, mêlant politique, économie, international et culture mérite une bonne note... Je ne suis pas un fan de France 3 (dont les éditions régionales, qui reprennent les infos nationales adaptées au plan local, faute d'informations intéressantes, ne m'attirent pas du tout). M. Dupontel (dont je n'irais pas voir le film) n'a fait que saboter le travail de toute une équipe !
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