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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Au bonheur des riches

C'était le titre de l'édition de vendredi de "Libération" qui publiait, à cette occasion, une étude menée par des universitaires de l'Ecole d'économie de Paris sur l'évolution des revenus (et non du pouvoir d'achat) des Français, lors des dernières années (1998-2005), selon leurs tranches de revenus. Et la conclusion est sans appel (et, sans surprise !): les revenus des Français ont progressé proportionnellement au niveau de revenus considéré. Autrement dit, les plus riches se sont plus vite enrichis que les moins riches: en chiffre, cela donne +8,7% pour les 10% de Français les plus riches et +4,6% pour les 90% les moins riches. A priori, ces deux données peuvent ne pas choquer, mais en regardant dans le détail des 10% les plus riches, on atteint des progressions vertigineuses: +11,3% pour les 5% les plus riches, +19,4% pour les 1% les plus riches, +32% pour les 35 000 foyers les plus riches et (attention au choc !) +42,6% pour les 3 500 foyers les plus riches !! Quelles conclusions peut-on tirer de cette étude? 1- en considérant l'évolution des revenus et celle de l'inflation, on voit pourquoi les foyers les plus modestes ont l'impression de travailler autant pour gagner moins. 2- contrairement à ce que répètent les ultralibéraux déclinologues, la France n'est pas ce "pays que la droite aime caricaturer comme le dernier îlot d'Europe occidentale qui incite nos belles fortunes à s'exiler" (Libération). Et cela va même se poursuivre dans la mesure où le bouclier fiscal à 50% et l'abaissement des droits de succession ne devraient pas bénéficier prioritairement aux 90% les plus pauvres.

A la lumière de ces études, on ne peut donc que constater que les inégalités se creusent en France, les chiffres confirmant que "les riches, c'est fait pour être très riches, et les pauvres très pauvres" (tirade de Louis de Funès, dans le film "La folie des grandeurs", alors qu'il joue un ministre des finances du roi d'Espagne). Mais, cette étude, au-delà des chiffres qu'elle nous procure, et qui ne fait que confirmer ce que l'on sait, soulève de nombreux débats, comme celui de la fameuse "valeur travail", à propos de laquelle une lectrice de Marianne parle ainsi, dans le courrier des lecteurs: " Certains disent qu'il faut rétablir la valeur du travail. Mais qui l'a supprimée? Pour nous, les travailleurs, le travail est notre gagne-pain, c'est ça, la valeur du travail. Mais où en est-elle, cette valeur, pour les patrons? Un ouvrier qui commet une faut grave se fait licencier sans indemnité. Un patron qui commet une faute grave et pousse l'entreprise à la faillite se voit attribuer 10 000 ans de SMIC. Est-ce à dire qu'un patron vaut 10 000 ouvriers? Est-ce à dire qu'un ouvrier ne vaut que 0,0001 patron? Qui a rabaissé la valeur du travail? A qui doit-on demander de rétablir la valeur du travail? Pas aux ouvriers, que je sache ! Nous voulons bien travailler plus pour gagner plus, encore faut-il que notre patron nous laisse notre travail ".

Dès lors se pose la question: comment faire progresser le pouvoir d'achat des salariés? Voici deux pistes de réflexion, sur lesquelles vous pouvez vous exprimer, en laissant un commentaire !! 1- la baisse du coût de travail. Le principal levier qui peut être utlilisé est celui du poids des cotisations qui pèsent sur l'heure de travail (comme le souligne le projet de défiscalisation des heures supplémentaires): l'objectif de cet allègement étant de faire baisser le chômage, les économies réalisées par l'employeur sur les cotisations patronales pouvant se répercuter par l'embauche d'un nouvel employé, surtout si les nouvelles embauches sont encourgées par des allègements plus importants. Cette mesure, qui permet, à salaire brut égal, de faire progresser le salaire net, ne diminuerait pas les rentrées d'argent pour la Sécu, puisque les cotisations payées sur les nouveaux emplois créés remplaceraient les baisses de cotisations sur les emplois existants. Seule limite: cette mesure n'engendrerait pas de nouvelles créations d'emplois dans les PME/PMI. 

2- la maîtrise de l'inflation. 1er juillet oblige, les tarifs de la SNCF, de France Telecom, de la consultation médicale, etc. vont encore augmentés, engendrant un poids supplémentaire sur les revenus, sans que ceux-ci n'augmentent en conséquence, pour l'instant... L'Etat a toutefois la possibilité d'agir sur les prix en réformant la TVA pour un faire un outil "anti-délocalisations" et surtout un levier grâce auquel les productions françaises seraient désormais moins chères, c'est-à-dire plus compétitives mais aussi plus attractives pour les foyers modestes. Une mesure symbolique, mais importante, prise cette semaine par la Commission européenne, va dans ce sens: le prix des communications téléphoniques d'un pays européen à un autre va baisser, passant de 3 à 4€ (selon les pays et les opérateurs, actuellement) à 0,5€ la minute. Voilà une mesure qui permet d'augmenter le pouvoir d'achat de la majorité des consommateurs, et pas seulement celui des plus grosses fortunes (même si une attention particulière doit aussi leur être portée).

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