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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Le premier ministre s'en va, vive le premier ministre !

Après la passation de pouvoir entre Chirac et Sarkozy, c'est une autre passation de pouvoir qui a eu lieu ce matin, à l'hôtel Matignon: Dominique de Villepin, moins de deux ans après son arrivée, deux jours après l'acceptation de sa démission, a transmis sa fonction à François Fillon, ancien ministre et l'un des plus proches collaborateurs de Sarkozy lors de la campagne électorale. Comme il existe un gouffre entre Chirac et Sarkozy, les deux protagonistes n'ont pas le même profil, exception faite de leur fidélité à leur président et de leur volonté de servir la France: tandis que le premier a forgé sa carrière dans l'ombre de son mentor, le second a subi les hauts et les bas d'une carrière politique plus traditionnelle, gravissant les principales fonctions électives et subissant parfois des échecs, dont le plus rude aura été celui des régionales de 2004 lorsqu'il perd les Pays-de-la-Loire.

Le choix de François Fillon ne faisait plus aucun doute dans les derniers jours: son engagement auprès de Nicolas Sarkozy, au lendemain de son éviction du gouvernement en 2005, le plaçait comme le favori parmi les premier ministrables, ayant en commun avec Nicolas Sarkozy la passion du sport... et c'est tout ! C'est parce qu'ils sont complémentaires que ces deux hommes pourraient bien réussir leur pari: au dynamisme affiché de Sarko répond le calme et l'écoute qui caractérisent Fillon, au parfait citadin conquérant acharné qu'est Sarko s'oppose le provincial, premier de la classe et discret travailleur qu'est François Fillon. Pour le nouveau président, ce premier ministre apporte d'autres gages plus politiques: il incarne une "rupture" revendiquée face à l'ère Chirac (en 2005, il n'a pas eu de mots assez durs pour manifester son amertume), il est un gaulliste social récemment converti au blairisme (qui s'attaque notamment au tout-Etat), en en faisant un bel exemple de ce que Marianne appelle le "néoconservatisme à la française".

Dans le discours qu'il a prononcé, sur le perron de Matignon, après la passation de pouvoir, le nouveau premier ministre, en dehors de l'hommage rendu à son prédecesseur, dont la passion de la France et la volonté de servir son pays ont été nettement soulignés, a repris les grandes lignes de la méthode qu'il entent appliquer. En cela, pas de réelle rupture: il fera, en tant que chef de gouvernement, comme il a fait quand il était ministre des affaires sociales. La réforme des retraites, qui est le premier des succès qu'il revendique sur son tableau de chasse, sert ainsi de référence: Fillon est, de l'avis général, considéré comme un fin négociateur, qui écoute attentivement les partenaires sociaux, prend la décision finale et surtout ne se laisse pas intimider par la rue. Il y aura en revanche rupture sur deux points: d'une part il n'entend pas remanier son gouvernement, ni même démissionner, à chaque fois que des manifestations seront organisées (il avait condamné les reculs et les remaniements de l'ère Raffarin) ; d'autre part, il place son action dans l'urgence, considérant, comme Sarkozy, que les réformes importantes doivent être réalisées dès l'été... en profitant d'un état de grâce qui pourrait ne pas durer !

Enfin, après l'installation du matin, le petit-déjeuner et le déjeuner avec le président, il va consacrer le reste de sa journée à affiner la composition d'un gouvernement présenté comme unique: quinze membres (ce qui fait, avec lui, quatorze ministres dont huit hommes et six femmes) pas totalement répartis de façon paritaire. Quant à l'ouverture promise, elle sera une réalité (ce qui est une bonne nouvelle dans la mesure où les postes occupés par des centristes ne seront pas attribués à des UMP qui ne cherchent que les honneurs). Ainsi, je reste persuadé que, dans un domaine qui suppose un conscensus national (les Affaires étrangères), le choix d'un ancien adversaire, populaire et charismatique à l'intérieur comme à l'extérieur, apparaît pertinant... Kouchner, c'est quand même autre chose que Douste-Blazy !! A la place des socialistes, j'attendrais de voir avant de (toujours) critiquer.

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D
D'ailleurs, comme le déclare M. Fillon lui-même, c'est M. Chirac qui a fait de lui "le directeur de cabinet de M. Sarkozy".<br /> <br /> On peut en effet espérer que les talents d'habies négociateurs qu'il a montré dans le passé seront de nouveau à l'oeuvre. Dans tous les cas, il ne devrait pas chercher l'affrontement, en refusant la négociation, comme son prédecesseur M. De Villepin lors du CPE (ce qui a ruiné, on s'en souvient tous, tous ces espoirs pour l'élection présidentielle. <br /> <br /> Je pense en effet que les Socialistes n'ont pas intérêt à critiquer pour critiquer pour le moment, cela pourrait être contr-productif. Ils paraitraient pour être sectaire au moment même où M. Sarkozy vient de faire preuve d'ouverture.<br /> <br /> Pour l'instant, il n'y a eu qu'un seul "couac" gouvernemental : M. Hirsch semblait ignorer que le programme de M. Sarkozy contenait un article sur une franchise concernant le remboursement des soins. Il n'y a donc pas, au vu de cet unique couac, de quoi fouetter un chat.<br /> <br /> <br /> Buffalo
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