Sous-développement africain: il y a URGENCE !

Suite à l'article consacré à la place de la Chine sur le continent africain (ci-dessous), voici trois exemples concrets qui illustrent la stratégie chinoise, qui peut ainsi se résumer: Implanter dans les pays africains main-d'oeuvre, conditions de travail et logique économique (libérale) chinoises, permettant l'importation de matières premières et l'exportation des produits chinois. Cet article s'inspire d'un dossier publié par Marianne fin juin, et dont la conclusion est on ne peut plus clair: Le nombre de Chinois d'Afrique est quatre fois supérieur au nombre d'Africains de Chine, illustrant une stratégie d'implantation dont le principal objectif est la stimulation de la croissance (à court terme), mais qui pénalisera les pays africians à long terme... et, les trois exemples qui suivent l'ilustrent.

1- en Algérie, presque tous les contrats de BTP sont remportés par des Chinois, grâce au versement de commissions illégales s'élevant à 20% du prix du contrat, les fonds transitant par l'Arabie Saoudite (la Suisse de l'époque françafricaine, selon Marianne). Le continent noir a-t-il besoin d'encore plus de corruption? Sur le chantier d'un centre commercial, qui sera le plus grand du pays, 400 ouvriers chinois travaillent 24h sur 24, se ralayant tour à tour pendant des périodes quotidiennes de 12h. Ces salariés, ayant droit à une journée de repos par mois, vivent dans des cabanes de 20m2 à huit (sur quatre lits superposés): des conditions de vie et de travail difficilement supportables spour les Algériens, qui ne sont donc plus concurrentiels. Le pays regorge d'environ 700 000 ouvriers chinois, dont les contrats sont rédigés et signés en Chine, dont les salaires sont versées aux familles restées en Chine: tout est sous contrôle chinois ! Enfin, Marianne rapporte le témoignage d'un syndicaliste algérien, voulant se plaindre auprès des autorités chinoises: il a donc essayé d'entrer en contact avec le syndicat officiel chinois, qui ne lui a jamais répondu, et qui a le monopole de la gestion des salariés, toute tentative de fondation d'un nouveau syndicat étant sévèrement réprimée.

2- au Sénégal, les rues de la capitale sont fréquemment envahies de manifestants, les représentants de commerçants protestant contre l'invasion chinoise qui les tue, les associations de consommateurs les défendant car les prix sont les plus bas (une mère de famille peut habiller un enfant pour 1,50€). Les prix sont cinq fois moins chers que ceux pratiqués par des Sénégalais, mais ces commerçants chinois (environ 150 familles à Dakar) violent les règles fiscales, important de Chine des pièces détâchées sur lesquelles les droits de douane sont réduits. Ces commerçants louent les rez-de-chaussée des maisons de familles sénégalaises, qui vivent dans les étages, et y installent un comptoir derrière ils sont retranchés, en compagnie d'étudiants africains. Lesquels ont réalisé leurs études en Chine, et assurent la traduction des échanges entre population locale et commerçant pour 60€ mensuels. L'arrivée de la Chine dans le pays est la conséquence de la politique du président Abdoulaye Wade qui, pour financer les projets pharaoniques de son rêve d'un Dakar 2020, acceptent toutes les conditions chinoises. Effacement de la dette sénégalaise à l'égard de la Chine et réduction sur les droits de douane sur les exportations en Chine... cachent des migrations de population massives, qui viennent accentuer les problèmes de chômage.

3- le Mali doit, quant à lui, faire face à une invasion de médicaments chinois: des Chinois ont profité des difficultés financières d'une plantation de thé dans le nord du pays pour l'acheter et le ruiner. Le thé malien, apprécié sur tout le continent pour ses vertus thérapeutiques, cède sa place aux tisanes exportées de Chine, vendues à des prix défiant tout concurrence dans les rues de Bamako. C'est la dure loi du marché... et ce seul exemple illustre à quel point la stratégie chinoise peut être néfaste pour le continent noir. La France doit lui venir en aide car la logique libérale chinoise n'a de visions qu'à court terme... nous avons le devoir de donner à l'Afrique des perspectives d'avenir, sur le long terme, et basées sur un réel effort de développement durable, équilibré ! L'aide aux pays pauvres doit être LA priorité absolue de toute politique française, car elle résoudrait plus de problèmes qu'on ne le croit.