Les atouts du MoDem selon JFK

Lundi soir, à la toute fin du JT du 20 heures de France 2, le message visible derrière David Pujadas indique: "Jean-François Kahn, invité des 4 vérités" (l'émission politique de Télématin). Un rendez-vous à ne pas manquer ! Car, l'ancien directeur de l'hebdomadaire Marianne, et désormais tête de liste MoDem dans la région Est pour les prochaines européennes, ne perd pas une occasion de se faire remarquer, en usant d'humour et de dérision pour faire passer un message clair. J'ai été visionné l'émission sur le site de France Télévisions (vous pouvez, vous aussi, la voir en cliquant ICI) et je n'ai pas été déçu. Le style JFK est décidément très à mon goût. Les petites phrases impertinentes, avec son léger sourire et un rire non moins caractéristique, font le charme de cet orateur qui n'hésite pas, malgré son engagement actuel, à contre-dire François Bayrou sur certains points. Et l'ancien journaliste d'avertir qu'en cas de résultats décevants, s'il venait à être le seul élu de la liste MoDem dans l'Est, il céderait sa place à la n°2, militante du parti... considérant que sa personne devait permettre de faciliter le débat d'idées. Les places et les honneurs? Il s'en fiche (un peu).
 
Son programme? Il est simple et pertinent. Il part d'un constat, lucide: il y a vingt ans, une société qui avait placé l'Etat au centre de tout (le communisme) a fait faillite; aujourd'hui, une société qui a placé l'argent et la recherche du profit au centre de tout (le capitalisme) est en train de faire faillite. Il faut donc inventer un autre modèle, humaniste en cela qu'il place l'homme en tant qu'individu au centre de tout. Et pour y parvenir, il ne fait pas hésiter à prendre ce qu'il y a de meilleur dans les deux idéologies qui s'affrontent: le libéralisme et le socialisme. Bref, ici, Kahn fait du pur Bayrou: ne pas se laisser enfermer dans le schéma traditionnel droite/gauche; forger, au centre de l'échiquier, une pensée qui tire son originalité de sa capacité à ne pas stigmatiser, de manière trop caricaturale, ces deux familles de pensée. Et, disons-le clairement: sur le fond, il a tout à fait raison:
1- "pour défendre des idées nouvelles, il vaut mieux être dans une formation nouvelle": pour lui, le MoDem a un avantage considérable à exploiter par rapport à ses deux principaux concurrents. Il s'agit d'un parti de "militants qui en veulent", débarassé de ses "notables poussiéreux", qui dictent leur loi par leur avidité de pouvoir, puisqu'ils ont déserté pour se fondre dans le sarkozysme;
2- il faut en finir avec les habitudes politiciennes entre des partis qui font semblant de se haïr devant les caméras et qui finissent pas s'entendre à Strasbourg. Rassembler des personnes venues de tous les horizons politiques (socialistes, gaullistes, démocrates-chrétiens) pour bâtir, collectivement, une autre société plus juste et humaine ne doit plus être une utopie;
 
3- enfin, concernant les Européennes, il considère que l'UMP "se fout de notre gueule" (il ne finit pas la phrase, dans l'entretien en ligne !): après avoir tapé sur les socialistes et le MoDem en leur reprochant de ne pas parler d'Europe et de ne s'en prendre qu'à Sarkozy, le parti présidentiel sort ses affiches sur lesquelles trône... Sarkozy ! Avec pour seul message: quand l'Europe veut, l'Europe peut. Ne serait-ce pas mettre notre président au coeur du scrutin? Sans compter que, dans leurs interventions, les principaux candidats UMP, Rachida Dati notamment, ne se gênent pas pour taper sur Bayrou... qui n'est pas candidat à ce scrutin. Bref, on s'en prend aux personnes plutôt qu'au projet, que les vrais candidats du Modem développent dans leurs réunions publiques. Faites ce que je dis, pas ce que je fais ! Ou la stratégie incohérente d'une majorité présidentielle (Nouveau Centre compris) minoritaire, qui plafonne à un peu plus d'un quart des intentions de vote.
Et de conclure sur le fait qu'il ne "peut pas ne pas parler de la France", car l'avenir de notre pays est intimement lié à ce qui se passe au Parlement europén. Mêler enjeux purement européens (qui n'intéressent pas encore les Français, faute de pédagogie suffisante sur le fonctionnement de l'UE) et nationaux semble indispensables pour mobiliser l'électorat et éviter le vote sanction (qui ne ferait pas avancer les choses). C'est dit et, à une semaine du vote, c'est loin d'être inutile !
 
Enfin, je profite de cet article politique pour lancer un appel: vous avez jusqu'à demain, dimanche, pour participer au "sondage de la quinzaine" actuellement en ligne. Même si le thème ne passionne guère les foules, vous avez sans doute une idée sur le sujet. Alors, n'hésitez pas à vous exprimer et bonne fin de journée !