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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Quand les pauvres meurent dans l'indifférence

Et non, je ne souhaite pas évoquer aujourd'hui le sort de ces sans-abris, de ces familles de travailleurs pauvres dont certaines sont contraintes de dormir dans la rue (comme le racontait à France Info une petite collégienne qui, avec ses parents SDF, dort chaque nuit dans le froid !). Je veux relayer une information disponible ce matin sur le site Internet de France Info qui évoque la progression de l'épidémie de SIDA en Papouasie indonésienne. Peut-être certains d'entre vous ne savent-ils pas placer ce territoire sur un planisphère. Et pour cause: c'est le genre de pays, dont le sort quotidien de la population passe totalement inaperçue dans nos pays... Tout simplement parce que cette situation est l'illustration même que la mondialisation, telle qu'elle fonctionne aujourd'hui, est la plus puissante machine à produire des inégalités, à l'intérieur des Etats et entre les Etats. Ainsi, même dans les pays occidentaux - les plus riches de la planète - l'écart se creuse entre les salaires des plus fragiles et ceux qui gagnent bien leur vie. Et, dans le même temps, l'écart de développement - qui prend en compte l'accès aux soins ou à l'éducation - se creuse lui aussi, au détriment de ces pays sans ressources qui, contrairement aux Etats dits émergents (Brésil, Russie, pays du Golfe), ne s'en sortent pas seuls. Or, dans un monde où la solidarité est en panne, les conditions de vie des habitants de ces pays - exotiques mais terriblement délaissés - ne cessent de se dégrader. Je vous laisse donc à présent lire cet article, et laisser vos réactions. Bon dimanche à tous !

 

" Loin des regards, le sida fait des ravages en Papouasie occidentale, où les plus affectés sont les indigènes, dont la plupart ignorent tout de ce virus et des moyens de l’éviter. A l’hospice de Wamena (photo: des sans-abris de cette localité) , au cœur de cette province indonésienne, Christina Mabele, 20 ans, est l’une des rares malades à connaître le mal qui la ronge et couvre son corps de plaies. Elle pourra peut-être sauvée, ce qui n’était pas le cas de l’une de ses amies, Juliana Halo. “C’était une copine de classe. Elle est morte hier”, confie la jeune femme. Immense territoire de forêts impénétrables et de hauts sommets, la Papouasie occidentale connaît l’un des taux d’infection les plus élevés au monde en dehors de l’Afrique. Plus de 2,4% de la population est infectée et le taux progresse rapidement, selon les experts gouvernementaux. Le virus frappe à la fois les villes et les régions les plus reculées où prédominent les indigènes Papous, victimes à la fois de la pauvreté, de l’isolement, d’un manque d’éducation et de leurs pratiques sexuelles. “ Au delà de ces montagnes, ils n’ont jamais entendu parler du VIH et du sida. Ils sont infectés mais ne le savent pas”, se désole Amos Alua, employé par l’ONG Yukemdi pour éduquer les tribus. Avec la main, il montre les immenses sommets boisés qui séparent la vallée de Baliem de zones qui ne sont accessibles que par petits avions ou des jours de marche.

 

Le monde extérieur commence à se mobiliser, comme en témoignent les dizaines de millions de dollars promis lors d’une conférence qui a réuni ce mois-ci gouvernement, institutions internationales et ONG à Jayapura, la capitale de la province indonésienne. Des campagnes de dépistage et d’information ont été décidées tandis que des parlementaires locaux sont allés jusqu’à proposer de poser une puce électronique sous la peau de patients porteurs du virus afin de prévenir sa propagation. Le principal défi est de lutter contre l’industrie sexuelle, actuellement en plein boom à cause du développement des mines et des plantations. Il attire des travailleurs de toutes les régions indonésiennes mais aussi des indigènes qui, après avoir fréquenté les prostituées, ramènent les infections dans leurs villages, explique Jack Morin, professeur à l’université Cendrawasih de Papouasie. Le virus peut alors se transmettre rapidement car l’utilisation du préservatif reste peu répandu tandis que certaines traditions n’interdisent pas aux Papous de multiplier les partenaires sexuels. “ Cette question est très sensible. Si vous l’évoquez, des responsables locaux politiques ou du clergé vont refuser d’en parler”, témoigne Helena Picarina, chargé du programme sida à l’ONG Family Health International. Le dossier est d’autant plus délicat que, pour certains indigènes, la montée du sida résulte d’une volonté des autorités indonésiennes d’affaiblir les Papous dans un contexte de persistance de revendications indépendantistes et de forte présence militaire dans la province. “Ce qui arrive n’est pas un hasard”, confie ainsi discrètement un homme à l’hôpital de Warema. Le gouvernement rejette de telles accusations et met en avant les efforts récemment annoncés pour lutter contre l’épidémie. “Tous les individus Papous sont précieux pour la Nation et c’est pour cela que nous les aidons” affirme le président de la commission nationale de lutte contre le sida ".

 

Affaire à suivre donc: en espérant que la conférence ici évoquée ne soit pas une des ces réunions, nées de bonnes intentions, mais qui ne débouchent sur rien faute d'un engagement financier réel de ce qui promettent ces sommes d'argent pourtant indispensables ! Peut-être l'annonce - qui devrait être officielle demain - de l'engagement de la première dame de France, Carla Bruni-Sarkozy, comme ambassadrice de cette cause, fera avancer les choses. Plus ce combat sera médiatisé, plus il pourrait aboutir à des résultats qui doivent donc occuper toutes les forces disponibles (plutôt que d'être jaloux, Douste-Blazy, président d'UNITAID, ferait mieux de se féliciter de ce renfort de poids !).

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