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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

USA 2008: dernière ligne droite

Dans deux semaines, tous les électeurs américains auront voté et nous connaîtrons le résultat du scrutin présidentiel qui donnera la victoire finale au républicain John McCain ou au démocrate Barack Obama. Deux semaines, c'est le délai qui sépare les deux tours de l'élection présidentielle française, autant dire que nous entrons dans la dernière ligne droite... D'autant plus que la possibilité de voter par anticipation permet à ceux des citoyens américains qui veulent glisser leur bulletin dans l'urne de le faire dès aujourd'hui. Et, d'après les médias qui suivent cette campagne, il semble que la part des électeurs qui choisiront ce vote anticipé devrait être forte, approchant peut-être le tiers des inscrits, soit davantage qu'en 2004. Par ailleurs, force est de constater que cet élan de civisme, qui prouve que la campagne a intéressé les Américains, profite au sénateur de l'Illinois qui garde un certain avantage sur son adversaire. Mais, soyons prudents: il y a quatre ans, John Kerry était encore donné gagnant dans les sondages à trois semaines du vote qui a finalement donné une victoire nette au président sortant. Comme lors des scrutins précédents, trois facteurs vont donner l'avantage à l'un ou l'autre des candidats: le contexte général du vote (et le thème que les électeurs considèreront alors comme leur première préoccupation), l'ampleur des phénomènes habituels (comme le conservatisme des Etats ruraux majoritairement blancs, ou le choix des plus jeunes électeurs) et le profil des deux candidats (le facteur racial jouant, cette année, un rôle déterminant dans le choix des indécis).

Cette semaine, quatre mini-évènements, qui font partie des dernières informations de la campagne, ont fait l'actualité. A l'occasion d'une de ces émissions au cours desquelles une personnalité politique est confrontée à un journaliste - et à la réaction d'un public qui n'intervient pas directement -, John McCain a évoqué la possibilité de sa propre défaite: "J'ai eu une vie merveilleuse et je peux retourner en Arizona pour continuer à servir mes administrés au Sénat" a-t-il déclaré. Et l'ancien vétéran d'ajouter qu'il aime être en position d'outsider ajoutant, sur le ton de la plaisanterie, qu' "à chaque fois que j'ai été en tête, j'ai tout gâché". Puis le candidat républicain de rappeler qu'il a mené une campagne au cours de laquelle il a prouvé aux Américains qu'il avait un plan pour résoudre leurs problèmes et de se féliciter d'avoir le soutien d'anciens secrétaires d'Etat (dont Henry Kissinger). Parmi eux, Colin Powel, ancien chef de la diplomatie lors du premier mandat de George W. Bush, a annoncé son soutien à Barack Obama: ce républicain, qui a du justifier une guerre d'Irak à laquelle il était personnellement opposé, considère que le candidat démocrate a l'envergure d'un chef d'Etat et qu'il est le mieux placé pour réconcilier la nation américaine, sur les bases de la solidarité et de la paix sociale. Et, le jour même où Powel fait cette annonce, qui n'a semble-t-il pas surpris John McCain, une information venue d'Afghanistan venait confirmer que le pays est dans une situation suffisamment délicate pour y accroître la lutte contre le terrorisme: un attentat a fait seprt morts (deux soldats allemands et cinq enfants innocents) pendant qu'une humanitaire était assassinée en pleine rue, près de Kaboul.

Quant au quatrième "mini-évènement", il s'agit de la décision du sénateur métis de suspendre sa campagne pour se rendre au chevet de sa grand-mère maternelle, gravement malade. Celle-mà même qu'il a déjà mis en valeur lors de ses meetings, rappelant à son auditoire qu'elle a participé à son éducation, que sans ses sacrifices il n'aurait jamais pu mener d'études supérieures et que l'argent qu'elle avait mis de côté lui avait permis de réussir sa vie et d'en être là où il se trouve aujourd'hui. Le candidat démocrate pouvait ainsi mettre en avant son attachement à l'un des ciments de la société américaine: la famille. Avec la religion, c'est l'un des deux sujets sur lesquels aucun prétendant à la Maison-Blanche ne peut faire l'impasse... à moins de vouloir "auto-détruire" sa candidature. Et, en rappelant qu'il devait une partie de son éducation et de sa réussite universitaire à cette grand-mère, qui lui a permis de s'élever malgré ses origines modestes (le fameux rêve américain), il rappelle qu'il est attaché aux problèmes d'éducation et à l'avenir des jeunes Américains, dont cetains ne pourront pas fréquenter l'université si l'Etat ne développe pas davantage une politique d'aide, par des bourses d'étude. Un argumentaire bien rodé... qui trouve un nouvel écho, aujourd'hui, malgré les circonstances tragiques qui l'accompagnent. Ainsi, même si les sujets d'actualité internationale ne dominent clairement pas la campagne - alors que, de mon point de vue, ils devraient donner l'avantage au démocrate -, les préoccupations économiques, sociales - et sociétales? - des citoyens devraient permettre à Obama de maintenir une avance suffisamment nette sur son adversaire pour apparaître comme le favori du vote du 4 novembre. Mais la route n'est pas encore finie !

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