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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

McCain-Obama: second round

Après le débat de Saint-Paul, il y a près de deux semaines, et après le "duel des seconds rôles" entre Sarah Palin et Joe Biden la semaine dernière, voilà le deuxième et avant-dernier débat de la campagne présidentielle américaine. Les deux candidats à la Maison-Blanche se sont retrouvés hier soir (la nuit dernière, en France), à l'université de Belmont de Nashville (dans le Tennesse), pour leur seconde confrontation. Et le climat est cette fois différent: après son assez bonne prestation et à la faveur de la crise financière, le sénateur de l'Illinois dispose désormais d'une avance plus que confortable dans les sondages, l'écart entre les deux prétendants se creusant. Par ailleurs, considérant que le moment était venu "où il nécessaire de tomber les gants" (dixit Mme Palin), les deux camps se livrent à des coups bas, les attaques "traditionnelles" des sports télé ayant laissé leur place à des petites phrases assassines et des accusations plus ou moins réelles et réalistes. Se sentant en difficulté, McCain fait désormais le pari de transformer le vote en un référendum pour ou contre Barack Obama, espérant démasquer ce qu'il appelle le "vrai Obama"... Curieuse stratégie. Car, à y réfléchir de plus près, c'est justement ce qui, dans le contexte actuel, permettrait d'avantager la candidaure du démocrate. Lequel en profite pour asséner, d'une phrase efficace: "Le sénateur McCain et son équipe misent sur le fait qu’ils peuvent vous distraire avec des propos diffamatoires plutôt que de vous parler de l’essentiel. Ils préfèrent démolir notre campagne plutôt que de remettre ce pays debout. C’est ce que vous faites quand vous êtes déconnectés, sans idées, et que vous manquez de temps".

Le débat de la nuit dernière s'annonçait donc particulièrement tendu entre deux candidats sans doute impatients d'en découdre. Les deux visions qu'ils proposent ayant été désormais clairement exposées, ils ne peuvent que continuer sur la même voie... et jouer la déstabilisation. Dès lors, sur la forme (j'aime à commencer par ce point qui, dans un vote d'une telle importance, joue - à mon avis - un rôle non négligeable, notamment auprès des indécis), l'un d'eux a-t-il pris l'avantage? Je pencherais plutôt pour une égalité: d'un côté, comme lors du premier débat, Obama a montré qu'il était capable d'apporter des réponses aux attaques nombreuses et incessantes d'un McCain qui a multiplié les phrases du genre "il a voté x fois pour ce projet" ou "il s'est opposé x fois à cette idée que, moi, John McCain, j'ai combattu de toutes mes forces"; mais, d'un autre côté, le sénateur de l'Arizone a semblé plus à l'aise dans cet exercice. Et c'est d'ailleurs ce que les spécialistes annonçaient: McCain apprécie ces jeux de questions-réponses avec de "vraies gens", ce qui lui rappelle le contact du peuple et du "pays profond". Et à ce petit jeu, il est vrai qu'il a mieux occupé l'espace central du plateau, bougeant beaucoup, se tournant vers ses interlocuteurs et n'hésitant pas à donner une petite tape sur l'épaule d'un membre du public, pendant qu'Obama bougeait tout autant... sur sa chaise pour suivre son adversaire du regard.

Mais, ce qui frappe dans ce débat, c'est le fait que, sur le fond, le téléspectateur n'a rien appris de nouveau. Chaque candidat a défendu son programme, ses idées et ses propositions. Seule différence avec le premier débat: les questions étaient celles d'Américains, et non celles d'un journaliste. Ce qui n'en faisait paspour autant un rendez-vous passionnant ! Sans compter que les querelles sans intérêt sur les votes passés des uns et des autres sont autant d'occasion de décrocher... En revanche, après une heure et quart de bonnes paroles, les deux candidats ont du répondre à une question originale, posée par un Internaute: "Que ne savez-vous pas?". Autrement dit, quelles sont vos incertitudes? Et, là, les deux réponses - en quelque sorte la conclusion pour chacun des deux débatteurs - apportent une dimension supplémentaire à cette campagne. Barack Obama lance un appel: "Elisez-moi pour faire revivre le rêve américain pour les générations à venir", citant son propre exemple, comme celui-ci d'un enfant issu d'une famille modeste et qui, sans les bons de nourriture ou les bourses d'enseignement, n'aurait pas pu fréquenter les meilleures uiniversités du monde. De son côté, le sénateur McCain lançait: "Elisez-moi pour que je puisse servir encore une fois mon pays, comme je l'ai si souvent servi", rappelant son engagement personnel dans l'armée américaine et rappelant que la sécurité du pays devait être défendue par un homme d'expérience, pour faire face aux défis de demain, que nous ne connaissons pas encore aujourd'hui... Bref, là encore, deux visions radicalement opposées: un jeune métis qui se regarde vers l'avenir et se préoccupe de la réussite du pays et de ses enfants face à un ancien vétéran qui veut faire de sa carrière passée un tremplin vers plus de responsabilités.
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L
Je ne suis pas fan de Obama et je ne déteste pas Mccain, mais de poserais juste la question : <br /> Comment peut on élire un type qui n'y connait rien en économie à la tête de la premiere puissance mondiale, certes, mais en pleine tourmente!?
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