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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

La campagne commence maintenant !

A près de deux mois jour pour jour du vote des Américains pour l'élection présidentielle, qui désignera le successeur de George W. Bush, la campagne électorale a pris une nouvelle tournure, avec le début de sa seconde phase. Après celle qui consistait, pour chacun des deux camps (représentant les deux principales tendances politiques des Etats-Unis), à choisir le candidat à présenter, les deux prétendants ont été investis par les Conventions de Denver (pour les démocrates) et de St-Paul (pour les républicains). Le duel Obama-McCain trouvera donc son épilogue dans la nuit du 4 au 5 novembre prochain lorsque, si tout va bien, les premières estimations seront données par les médias. Le moment des deux conventions, qui ont donc entériné le choix faits par les électeurs et symathisants lors des primaires, était d'autant plus important qu'il s'agissait pour les deux candidats à la Maison-Blanche d'annoncer le nom de leur colistier qui devra, en cas de victoire, assurer la fonction de vice-président et, le cas échant, de président des Etats-Unis jusqu'au terme du mandat pour lequel le tandem aura été élu. Or, en observant les deux Conventions, on distingue deux styles différents.

D'un côté, chez les démocrates, le show avait pour but d'unir toute la famille démocrate derrière celui qui est désormais son candidat. Alors qu'une légère baisse des intentions de vote est observée depuis quelques semaines, dans la mesure où les soutiens d'Hillary sont prêts à voter pour l'autre camp pour entraver la réussite d'Obama, tout a été parfaitement orchestrée. Chaque intervenant avait un rôle à jouer, et chacun l'a tenu à merveille: Michelle Obama, l'épouse du candidat, a présenté son mari comme un Américain normal, qui connaît les problèmes concrets du peuple et, comme lui, se préoccupe de l'avenir et de la réussite de ses deux filles; Hillary Clinton a fait plus que le service minimum qui consistait à rabattre ses électeurs potentiels vers son ex-rival; Bill Clinton qui, contrairement à chacune de ses interventions publiques depuis son départ de la Maison-Blanche, n'a pas profité de l'occasion pour revenir sur son bilan et ses réussites, mais qui a fait d'Obama un présidentable prêt à exercer la fonction; enfin, le colistier Joseph Biden a tapé sur l'autre camp en critiquant les prises de positions d'un McCain qui essaie de se poser en rupture avec l'administration Bush, qu'il a soutenu à 90% ces huit dernières années.

Le fait qu'Hillary ait demandé aux délégués de désigner Obama par acclamation, c'est-à-dire par des applaudissements massifs qui symbolisent l'unité du parti derrière son candidat, plutôt que de poursuivre le vote, Etat par Etat, qui aurait montré que le scrutin a finalement été assez serré, est le premier symbole qu'il faut retenir de la Convention de Denver. Parmi les autres symboles, citons le choix de Biden qui apparaît comme un homme d'expérience, populaire et compétent; l'arrivée d'Obama avec une journée d'avance sur le programme officiel; la mise en place d'un dialogue à distance avec ses enfants, l'une d'elles lui manifestant son amour devant des millions de personnes (ce qui rappelle l'élection de Sarko à la tête de l'UMP: un choix ridicule pour la France mais qui, dans la vie politique américaine, semble normale !). Plus que tous ces détails, ce sont les choix qui ont construit la dernière journée de ce grand rendez-vous qui doivent aussi susciter l'intérêt: le discours de clôture, prononcé par le candidat investi dans un stade dont la capacité d'accueil était supérieure à celle de la salle prévue, avec un public nombreux et plus qu'enthousiaste, l'a été quarante ans, jour pour jour, après le célèbre "I have a dream" de Martin Luther King... de quoi tenter de placer ce discours dans la lignée des grandes déclarations qui ont compté dans l'histoire du pays.

Côté républicain, la Convention aura été beaucoup moins grandiose: non seulement elle a du être raccourcie d'une journée, en raison de la situation liée - dans la partie sud-est des Etats-Unis - au passage de l'ouragan Gustav, mais elle n'a pas recontré le même succès médiatique en France dans la mesure où elle ne concerne pas le candidat favori des Européens. L'objectif du show républician était clair: se démarquer de la politique, et du désastreux bilan, de l'administration Bush. Ainsi, l'absence de Bush à cette Convention a été plutôt bien accueillie: afin de ne pas reproduire l'inaction qui avai suscité la polémique à l'époque de Katerina, Bush a modifié son agenda pour suivre la situation créée par Gustav. Ainsi ne s'est-il qu'exprimé, par satellite, depuis la Maison-Blanche pour faire de McCain un bon successeur: "dans un monde dangereux, il nous faut quelqu'un qui ait tiré les conclusions les plus pertinentes du 11 Septembre" a-t-il ainsi dit. Manière détournée de dire, tout de même, qu'il faut aux Etats-Unis quelqu'un qui puisse continuer sur la même voie et prendre le même genre de mesure que lui: une sorte de rupture dans la continuité... Ce que propose d'ailleurs le candidat républicain qui veut, au moins sur la scène internationale, continuer ce qu'a fait l'actuelle administration, en allant parfois plus loin.

Mais, ce qui était le plus attendu lors de ce renez-vous, c'est bien sûr le choix du colistier. Et, sur ce point, McCain a réalisé un véritable coup médiatique et politique: il a annoncé, le jour de son 72ème anniversaire, le nom de "son Obama" (comme disaient les observateurs): en l'occurence, Sarah Palin (photo), gouverneur du lointain Etat de l'Alaska depuis un an et demi. Tout aussi peu connue du grand public qu'Obama avant les primaires démocrates, elle allie la féminité (histoire de rallier encore plus facilement les démocrates déçues de l'élimination d'Hillary), la jeunesse (à 44 ans, elle est de la génération du candidat démocrate) et, chose fondamentale pour un candidat républicain, le conservatisme pur et dur. McCain avait ce handicap d'être trop centriste: en choisissant une femme, croyante, opposée à l'avortement, adhérente de la Ligue pour les armes (l'un des lobbies pro-républicain les plus puissants du pays) et favorable à la peine de mort, McCain peut ainsi attiré à lui les électeurs les plus conservateurs, qui font du programme religieux la première des priorités. Sauf que l'on apprenait hier que la fille de Mme Palin était enceinte à 17 ans, alors qu'elle n'est pas mariée au père de l'enfant: pour quelqu'un qui prône l'abstinence sexuelle avant le mariage et qui refuse toute éducation sexuelle à l'école, cela fait désordre...

D'autant plus que les démocrates ne manqueront pas d'attaquer le duo républicain sur deux autres points sensibles:
1- alors qu'Obama promet d'investir dans un plan de développement des énergies renouvelables, son adversaire prône la mise en place de nouveaux forages dans le golfe du Mexique et... en Alaska (une région sous-exploitée au potentiel, paraît-il, non négligeable !);
2- McCain vient par ailleurs de se priver d'un des arguments phare de sa campagne. Contrairement à un Obama qui parie sur son programme, le camp républicain - suivant l'exemple de ce que pouvait faire Karl Rove, qui excellait dans la calomnie des adversaires politiques de Bush, que celui-ci soit candidat au poste de gouverneur du Texas ou à la présidence -  multiplie les spots centrés sur Obama en essayant de le critiquer. Son inexpérience dans la gestion des questions internationales était largement critiquée. Désormais, avec une colistière gouverneure depuis si peu de temps, alors qu'Obama est sénateur depuis plus de trois ans, McCain ne peut plus jouer cette carte, au risque de se voir rétorquer que sa potentielle vice-présidente n'est pas plus prête à diriger les Etats-Unis, en cas de décès, démission ou destitution !
Reste désormais à savoir si la campagne restera orientée en fonction de telels caractéristiques ou si les candidats font le choix de la confrontation d'idées. Si l'un, McCain, semble plus à l'aise dans le premier exercice, Obama semble impatient d'en découdre sur le second plan, considérant que les révélations sur Mme Palin étaient du ressort privé et ne concernaient qu'elle ! Peut-être le premier point marqué par le candidat démocrate lors de cette campagne...

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L
Personnellement je voulais Hillary Clinton mais bon il en a été autrement! J'ai ensuite longuement hésité entre les deux candidats car aucun ne me plais! Mais bon, quitte à choisir, je préférerais que ce soit Obama, mais sans grande joie je dois bien l'avouer!<br /> <br /> J'ai entendu ces derniers jours que Obama avait 60 jours pour dépenser 300 millions d'euros et Mccain 200 millions d'euros et ce, pour tenter de rallier le maximum de voix... <br /> J'en reviens toujours pas...
Répondre
A
<br /> Et, oui, que veux-tu, une campagne présidentielle américaine, cela se gagne avec de l'argent... Il faut dire que Bush fils a donné l'exemple: il est l'illustration parfaite de l'homme politique lié<br /> avec des tas d'entreprises privées, notamment du pétrole, et avec leurs patrons... qui n'ont pas hésité à investir quelques millions de dollars dans sa campagne. Car, il s'agissait bien là d'un<br /> investissement: l'argent dépensé garantissait le vote d'une loi ou l'abrogation d'une autre, en retour !!<br /> <br /> <br />