Quelques brèves internationales

8 Mars 2008

Ces derniers jours, l'actualité internationale est particulièrement riche. L'un de mes principaux centres d'intérêt étant précisément ces "affaires étrangères", desquelles on peut tirer de nombreux enseignements nous permettant de rêver et de construire "un monde meilleur", je vous livre mes commentaires sur les évènements les plus récents.

- comme prévu, c'est donc le poulain de Vladimir Poutine, un certain Dmitri Medvedev (photo), inconnu il y a encore quelques semaines, qui deviendra, en mai prochain, le troisième président de la Russie moderne, succédant à celui qui deviendra son premier ministre. Homme providentiel, sans qui rien de bon ne serait arrivé à la Russie et extrêmement populaire (du fait, notamment, qu'il contrôle tous les leviers du pouvoir, à commencer par les médias), Poutine restera donc, en contournant la constitution (si obsolète !) de son pays, l'homme fort d'une puissance qu'il a ramené sur la scène internationale. Paradoxe: dans un pays où le président ne peut rester plus de huit ans au pouvoir, c'est la non-démocratie qui est la grande gagnante du scrutin de la semaine dernière, les irrégularités (admises par certains responsables de bureaux de vote) ayant poursuivi l'action de confiscation d'un scrutin auquel ne participaient pas les principaux opposants au président sortant, leur candidature n'ayant pas été validé par une Cour suprême aux ordres !

- ne parlons pas des réactions officielles qui ont accompagné ce triomphe: 70% des voix au premier tour d'une présidentielle, voilà de quoi susciter l'admiration des autres grands dirigeants de la planète. Le président français a même parlé de "résultat convaincant"... pour finir la rédaction de cet article, et ne pas m'emporter dans uen "colère saine", je ne ferais donc pas plus de commentaires. Ma grande déception étant qu'Angela Merkel n'a pas émis la moindre critique, elle qui semblait vouloir dénoncer certaines pratiques anti-démocratiques !

- de démocratie, il en est aussi question en Espagne, les espagnols étant appelés aux urnes ce dimanche pour désigner leurs députés et, par conséquent, le parti qui gouvernera leur pays pour les quatre prochaines années. Le scrutin s'annonce particulièrement serré, le sortant Zappatero ayant vu son avance fondre dans les derniers sondages, dans un pays "trop" catholique pour lui pardonner des réformes instaurant le divorce ou le droit à l'avortement. La situation de 2008 n'est pas sans rappeler celle de 2004: le sortant, populaire et assuré d'une réélection à quelques mois du scrutin, devait faire face à une baisse dans les sondages... lorsque les attentats de Madrid ensanglantaient les trains de la capitale espagnole, ruinant le volet "sécuritaire" de son programme. Rebelote, cette semaine: à deux jours du vote, l'ETA assassine devant son domicile un élu socialiste du Pays basque. Preuve, s'il était encore besoin d'en apporter, que les terroristes n'ont qu'un ennemi: la VRAIE démocratie !

- et ce n'est pas au Tchad que les démocrates et pacifistes, dont je fais partie, peuvent trouver leur bonheur: après la désastreuse affaire de l'Arche de Zoé, qui aura été une formidable aubaine pour le dictateur tchadien, celui-ci annonce que, grand démocrate qu'il est, il s'apprête à accorder une grâce présidentielle aux membres de l'association, condamnés dans ce pays et emprisonnés en France ! Le même genre de félicitations et de déclarations diplomates, qu'on peut supposer hypocrites (quoique?), qui ont accompagné la victoire de Medvedev, devraient pleuvoir dans les prochains jours...

- de félicitations, il est en revanche possible d'user à l'encontre d'Hugo Chavez et de Rafaël Correa, respectivement présidents du Venezuela et d'Equateur. Dénonçant le geste irresponsable et non concerté du président colombien, allant jusqu'à le menacer d'un conflit armé (ce qui éait tout aussi excessif que d'organiser des mouvements de troupe aux frontières des trois Etats) les deux élus, d'extrême gauche, ont contraint Uribe à modérer son discours belliqueux à l'égard des FARC qui, tout en restant des terroristes "de la pire espèce" (voir mon récent article sur Ingrid Betancourt), doivent être intégrés dans un processus démocratique... dans le seul intérêt de TOUS les otages.

- je termine ces brèves (assez longues, d'ailleurs) par les dernières nouvelles en provenance des Etats-Unis. Première chose: Buffalo et moi sommes de mauvais pronostiqueurs, aucun de nous n'ayant parier sur McCain pour être LE candidat républicain au cours de la présidentielle de novembre prochain. Face à lui, le suspense se poursuit entre un Obama toujours favori (et qui garde ma préférence !) et une Hillary qui a mis fin à onze défaites consécutives, en remportant deux gros Etats, particulièrement stratégiques... à tel point qu'elle évoque désormais la possibilité de faire d'Obama son vice-président. Faire une telle proposition, maintenant, révèle la crainte d'être battue et de vouloir "sauver les meubles" tant qu'il en est encore temps ! Attendons donc de voir si les démocrates choisissent d'écourter leurs divisions pour se rassembler derrière un ticket qui serait d'autant plus favori qu'il serait totalement inédit dans l'histoire du pays !