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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Vincent Humbert, mort pour rien?

Ce titre peut vous paraître choquant mais la mère de Vincent Humbert se pose cette question aujourd'hui, alors que le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer s'est prononcé hier pour un non-lieu général à l'égard de Marie Humbert et du docteur Chaussoy du centre hélio-marin de Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais). En septembre 2003, ils avaient, selon les chefs d'accusation, assassiné Vincent Humbert (photo) qui, devenu tétraplégique à la suite d'un grave accident de moto, souhaitait mourir plutôt que vivre toute une vie en fauteuil roulant ne pouvant ni se laver, ni se nourrir seul, et surtout parler normalement à ses proches (il avait développé un langage à l'aide de son pouce).

Par sa décision, le procureur demande qu'aucune instruction ne soit ouverte, et donc qu'il n'y ait pas de procès dans cette affaire, ce qui revient à admettre la cohérence du combat de Marie Humbert qui, depuis plus de deux ans, milite pour la reconnaissance du droit à l'euthanasie. A l'annonce de cette décision, la mère de Vincent, après avoir exposé son soulagement quant au sort du professeur Chaussoy, s'est désolée de l'absence d'un tel procès, qui aurait été pour elle l'occasion de défendre encore plus le droit d'une personne à disposer de sa vie... et de sa mort !

On peut se réjouir de la décision du procureur (qui, attention, n'est qu'un avis et n'interdit l'ouverture d'une information judiciaire), mais on peut également en être déçu. En effet, le Parlement a voté une loi dite Vincent Humbert sur le droit au laisser-mourir, qui réglemente très strictement les cas de figure dans lesquels cette procédure d'arrêt des soins est autorisée. Toutefois, comme la grande majorité des cas, cette loi n'est pas appliquée... car les décrets d'application n'ont pas été publié. Et ils sont sans doute loins d'être publiés car, malgré le courage relatif des parlementaires, le gouvernement reste fébrile sur cette question.

Le problème, non pas de l'euthanasie, mais du droit des personnes à décider de leur mort, devra être un jour abordé car c'est un problème fondamental... mais qui est d'autant plus complexe à aborder que ce genre de décision reste personnelle (et donc unique), par conséquent difficile à encadrer par une loi. Cependant, un tel encadrement reste possible par une loi qui définirait les cas pouvant bénéficier d'un arrêt de soin, les procédures à réaliser, les poursuites à l'encontre des personnes enfreignant ces règles... Il faudra du courage, mais surtout engager un grand débat national, et pourquoi pas demander aux citoyens, clé de voûte de notre démocratie, de se prononcer par référendum. C'est un sujet de société et une grand cause nationale pour laquelle nous devons nous battre, au nom de Vincent Humbert !

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