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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Un Mondial réussi !

Le Mondial tant attendu de rugby s'est achevé sur un bien belle finale qui a vu la victoire d'une Afrique du sud, dominatrice... seule équipe à n'avoir perdu aucun match pendant l'ensemble de l'épreuve, elle confirme la domination de l'hémisphère sud sur la planète rugby. Domination relative au regard des défaites de la Nouvelle-Zélande, grande favorite, et de l'Australie, seule équipe à avoir, jusque-là, inscrite deux fois son nom au palmarès de la Coupe du monde de rugby. Ce Mondial, à défaut d'avoir été une franche réussite sportive pour une équipe de France ambitieuse (sa quatrième place reflète assez bien ce qu'elle vaut), aura été une véritable réussite médiatique et financière. Médiatique au regard des audiences réalisées par TF1, les téléspectateurs français n'ayant boudé aucun match important: l'équipe de France n'a pas eu, et heureusement, le monopole des bons scores d'audience...  de très bonnes équipes ont aussi attiré les foules. Le taux de remplissage des stades, l'un des plus importants pour une telle compétition, a de quoi donner quelque satisfaction aux organisateurs.

Réussite également économique, l'argent drainé par un tel évènement constituant une manne que bars, hôtels et municipalités vont pouvoir se partager. On se souvient du point de croissance supplémentaire, engendré par le Mondial de football en 1998 (on ne sait pas s'il s'agit de ce point-là que Sarko entendait aller chercher !). Il n'en demeure pas moins que les professionnels du secteur du tourisme ont multiplié par deux leur chiffre d'affaires sur les mois de septembre et octobre, grâce, notamment, à la présence de centaines de milliers d'étrangers, plus dépensiers que les Français. Nombreux sont ces fans, en grande majorité des hommes de moins de 50 ans (d'après une étude réalisée par le Comité du tourisme des Bouches-du-Rhône), à avoir économisé pendant quatre ans (le délai entre deux Mondiaux) pour se payer l'entrée à plusieurs rencontres de leur équipe nationale, ainsi qu'un séjour de plusieurs jours (voire plusieurs semaines) en France.

Et ce phénomène ne profite pas (heureusement) qu'aux grandes villes, dans lesquelles les memorial.jpgmatchs avaient lieu: des villages ont aussi pu bénéficier de l'effet Mondial, à l'image de Villers-Bretonneux, à une dizaine de kilomètres d'Amiens, dans la Somme. Des supporters australiens y nt en effet séjourné, pour allier tourisme sportif (être à proximité de plusieurs stades, en l'occurence Paris, Saint-Denis, Lens et Cardiff) et tourisme culturel. La région Picardie étant la première région de France en terme de monuments historiques, elle est aussi (et surtout) la principale région qui a "accueilli" les combats des deux guerres mondiales. C'est donc ici que Néozélandais et Australiens viennent visiter les cimetières militaires où leurs compatriotes sont enterrés, ainsi que les nombreux musées consacrés à ces conflits, parmi lesquels le Mémorial de Villers-Bretonneux (photo), en l'honneur des soldats australiens qui ont libéré le village pendant la Grande guerre.

Pour ce qui est du résultat sportif, on retiendra trois principales conclusions de ce Mondial: d'abord, la chance que représente cette nouvelle victoire pour l'Afrique du sud, qui peine encore à refermer la plaie de l'Apartheid. Déjà, la victoire sud-africaine en 1995, quelques mois seulement après les premières élections libres de l'après-Apartheid, constituait une formidable occasion pour ce pays meurtri de se resouder. Aujourd'hui encore, les Sud-Africains avaient besoin de cette victoire pour célébrer une nation, toujorus faible malgré un décollage économique certain. La deuxième conclusion concerne les révélations de ce Mondial: l'Afrique du sud compte, dans ses rangs, le meilleur buteur (Percy Montgomery) et le meilleur marqueur (Bryan Habana), ce dernier étant devenu, aux côtés de l'ancien président andela et de l'actuel chef de l'Etat Mbeki, le symbole de l'union nationale sud-africaine. L'autre révélation de cette Coupe du monde étant l'équipe d'Argentine, équipe dynamique et opportuniste, qui mérite largement se troisième place... en attendant d'intégrer l'un des trois championnats régionaux (Tournoi des six nations, dans l'hémisphère nord, ou le Trinations au sud).

Enfin, en ce qui nous concerne, ce Mondial constitue une page de l'histoire du rugby français, le sélectionneur Bernard Laporte troquant sa place, qu'il occupait depuis huit ans, pour le fauteuil de secrétaire d'Etat aux sports, rattaché au ministère de Roselyne Bachelot. Si le style Laporte a souvent créé la polémique, ses résultats ne sont pas mauvais (loin de là): il a emmené deux fois la France en quatrième position d'une Coupe du monde (quatrième meilleure nation du rugby, c'est tout de même satisfaisant) et quatre fois à la victoire dans le Tournoi des six Nations, dont deux fois avec Grand Chelem. Il est donc clair, qu'en dehors des trois nations de l'hémisphère sud, la France est, avec (derrière?) l'Angleterre, l'équipe incontournable de l'hémisphère nord ! Seule ombre au tableau: les deux derniers mois de sa carrière d'entraîneur, ses choix et initiatives étant en partie responsables d'une performance inférieure aux attentes... mais, derrière ces choix, c'est toute l'identité française (en matière de rugby qui est en question).

D'une part, la reconduction des quinze joueurs ayant battu la Nouvelle-Zélande, pour affronter l'Angleterre en demi-finale aura sans doute été une grosse erreur. Certes, pour battre les All Blacks, il fallait jouer à leur propre jeu afin de les destabiliser: à cet exercice, les quinze joueurs sélectionnés ont tenu leurs promesses. Mais, pour jouer l'Angleterre, cette nation que l'on connaît si bien, et qui nous a battu à deux reprises pendant les deux derniers Mondiaux, fallait-il garder cette stratégie? Fallait-il garder le même effectif, alors que depuis le début de la compétition on vantait les talents des trente joueurs? Ces questions resteront sans réponse... mais elles ont le mérite de rappeler que la France ne gagne rien à jouer comme les autres... qu'elle garde son identité !! Le message, au secrétaire d'Etat et au chef de l'Etat, est lancé. L'affaire de la lettre de Guy Moquet, lue aux joueurs avant le première défaite contre les Pumas argentins, est une nouvelle illustration de cette thèse: Laporte aurait du chercher à mieux dynamiser un groupe tout à fait capable de l'emporter, plutôt que de courtiser le président !

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