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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Une candidature présidentielle de Villepin vous séduit-elle? Bof !

49% des Français souhaient une candidature de Dominique de Villepin à la prochaine présidentielle, en 2012. Quel que soit le candidat socialiste, l'ancien premier ministre récolterait 10% des suffrages exprimés au premier tour, selon un sondage CSA pour Marianne (n°668 du 6 février, p. 18). Depuis sa relaxe dans l'affaire Clearstream, et alors qu'il sous-entendait lui-même vouloir revenir sur la scène politique pour "y servir la France et les Français", l'hypothèse d'une candidature présidentielle a refait surface. Premier ministre de Jacques Chirac, après le référendum raté de 2005, il apparaissait déjà comme un successeur possible à son mentor (auquel il devait une grande partie de sa carrière)... si Nicolas Sarkozy n'avait pas manifesté, si tôt et si clairement, son envie de prendre le parti et d'en être le seul candidat. Partant de ce constat, je vous ai donc, ces quinze derniers jours, posé la question suivante: "s'il est en capacité de se présenter, estimez-vous que cette candidature est une bonne chose?". C'était l'un des deux "sondages de la quinzaine". Et votre réponse est tout aussi nuancée que les sondages nationaux le laissent entendre: il ne s'agit, pour l'instant, que d'un léger frémissement... qui est loin de lui ouvrir les portes de l'Elysée. Huit votants ont participé à mon sondage et ce sont les indécis qui l'emportent finalement: trois d'entre vous (37%) estiment "qu'il ne sera pas candidat" tandis qu'un autre (12%) affirme ne pas avoir d'opinion sur le sujet. Parmi les sceptiques figurent aussi celui qui, en répondant pas la négative, considère que "son arrogance et le fait qu'il n'ait jamais été candidat à la moindre élection font qu'il n'est pas légitime". C'est l'argument utilisé par les proches de l'actuel président de la République, ce dernier estimant qu'un homme qui ne tire pas sa légitimité du suffrage universel ne peut s'y lancer, pour la première fois, lors d'un scrutin d'une telle ampleur.
 
Et pourtant, l'ancien premier ministre n'y voit pas d'inconvénient: alors que Bria affirme que "la prestance ne fait l'homme" et qu'aucun participant au sondage ne juge qu' "il a l'étoffe d'un chef d'Etat capable de dépasser les clivages et de défendre l'intérêt général", c'est sur cette carte là que Villepin veut jouer sa partie. Il estime que son activité passée, notamment au ministère des Affaires étrangères et à Matignon, témoigne de sa capacité à prendre des décisions, à mener une équipe ou encore à défendre l'intérêt supérieur du pays. Nul n'oubliera la position, courageuse et ferme, qu'il a tenue et défendue aux Nations Unies contre l'équipée irakienne du tandem Bush-Blair. Après deux années et demi de diplomatie sarkozyenne, qui a fait passer les grands principes par-dessus bord pour ne privilégier que l'aspect économique et commercial des relations bilatérales (avec la Libye, le Brésil ou encore les Emirats), M. de Villepin entend incarner une certaine image de la France et donner une ambition, sur la scène internationale, à notre pays. Ce que, du côté de la gauche, on n'est pas (encore) en mesure de proposer. J'ajouterais que, par opposition à l'actuel chef de l'Etat (et son actuel chef de gouvernement), M. de Villepin m'a laissé un assez bon souvenir sur la manière de gouverner: je ne veux pas parler du fond (et le pitoyable CPE... qu'il traînera comme un boulet) mais de la forme (et de sa conférence de presse mensuelle pour expliquer les projets gouvernementaux en cours). Une manière fort intéressante de rendre compte aux Français, sans esquiver les questions des journalistes, de l'action du gouvernement. Mais, finalement, son charisme et la vision qu'il semble incarner pour la France (même si on ne sait que peut de chose de son projet concret) suffisent-ils à en faire un bon candidat, une bonne alternative?
 
Pourquoi pas. Car, s'il est susceptible de permettre à une partie de l'électorat d'être représenter par quelqu'un qui ne fera pas seulement de la figuration (autrement dit, qui permettra à cet électorat de peser dans une majorité), sa candidature ne me semble pas inutile. Et, comme moi, deux autres participants (soit 37% dex exprimés) répondent par l'affirmative, estimant que "M. de Villepin représente une part de la droite républicaine qui ne se reconnaît plus dans l'action de Nicolas Sarkozy". Si j'ajoute à cela qu'acun votant n'a choisi l'option que "la droite française ne doit être représentée que par un seul candidat: s'il n'est pas majoritaire à l'UMP, il doit laisser Sarkozy"; j'en conclus qu'il n'est choquant pour personne qu'à droite, deux prétendants s'affrontent. Dans le commentaire que j'ai associé à ma réponse, j'effectuais ce raisonnement: "
Autant je suis favorable à ce qu'à gauche, il y ait moins de candidats parce que les tout petits prétendants n'y ont pas leur place. Autant je pense qu'un seul candidat par famille politique, c'est bien peu. En clair, entre 7 ou 8 candidats pour la seule gauche et un seul, il y a un juste milieu à trouver. Qu'il y en ait 3 (un socialiste, un écolo, un de la gauche radicale), c'est bien. La même règle peut alors s'appliquer à la droite, qui n'est pas monocolore". Sa présence au premier tour (celui du choix), pour permettre aux électeurs de droite et du centre, qui se reconnaissent dans ses accents gaullistes (et chiraquiens), d'être représentés, serait parfaitement légitime. "Ce qui n'empêche pas une alliance villepinistes-sarkozystes au second tour. Mais, dans un système démocratique, les électeurs
doivent avoir un choix suffisant diversifié... pour les détourner de l'absention, du vote blanc ou du vote sanction (type Le Pen) !
". Or, en observant les réactions des députés les moins sarkozystes (ceux qui alimentent le club Villepin, y compris pendant la "traversée du désert" de leur champion) sur les projets les plus controversés, toute la droite n'est plus unie derrière son champion.
 
"Comme en 1981, la droite s'essoufle donc derrière un leader dont les thèses et la prestance sont contestés par son propre camp. Un camp qui se fissure entre les soutiens fidèles du pouvoir en place et les partisans d'une alternative: mais, cette division servirait-elle la gauche?" Rien n'est moins sûr, si l'on regarde de près les résultats du sondage (pré-cité) publié par Marianne. Outre que l'ancien premier ministre reçoit la sympathie de 17 à 20% des électeurs de l'extrême-gauche (sans qu'ils n'aillent jusqu'à voter pour lui), on apprend que Nicolas Sarkozy resterait en tête du premier tour avec un score proche de celui qu'il réalisa en 2007. Alors que, dans le même temps, son challenger socialiste n'atteindrait pas celui de Mme Royal: Martine Aubry obtiendrait 19% et DSK 22%. On en conclut donc que M. de Villepin mord sur le centre-gauche, amputant François Bayrou de nombre de ses électeurs (le président du MoDem n'est crédité que de 10 à 12%), tandis que Cécile Duflot ferait décoller les Verts (8 à 9%), dans le sillage des performances d'Europe Ecologie. Bilan des courses: comme son mentor, Dominique de Villepin sait faire de beaux discours. Chirac agissait à droite (avec des mesures libérales qu'incarne le CPE) mais parlait avec un coeur bien à gauche. Villepin sait, ainsi, susciter l'intérêt des hommes et femmes de gauche, attachés aux thèmes qu'il développe: citons, en vrac, la nécessité de préserver notre modèle social solidaire, de lutter contre toutes les formes d'inégalités, de renforcer l'égalité des chances au profit des plus vulnérables, de défendre une vision pacifiste des relations internationales et de construire une Europe qui protège et qui sache proclamer, haut et fort, sa défense des droits de l'homme. Un discours pas si éloigné de ce que dit Sarko... mais bien peu compatible avec son action concrète. D'où son credo de jouer la carte de l'anti-sarkozysme qui, en ce moment, est porteur ! Et le fait qu'il ait "tissé un réseau d'élus fidèles, créé un club et parcouru la France". Et parions qu'il continuera, malgré l'appel du Procureur. A suivre.

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B
<br /> <br /> Salut Aurelien<br /> <br /> Il est clair que pour gagner les élections et rassembler un maximun de monde<br /> La limitation dés le départ du nombre de candidats est impératif<br /> Une personne mécontente de droite fera soit une abtention ou un vote FN<br /> Je ne crois pas à un vote Modem à cause de son affiliation PS<br /> Et il est d'autant plus périlleux aujourd'hui<br /> Que si le futur candidat ai opté publiquement pour l'entrée de la Turquie (comme De Villepin)<br /> Il risque de mettre en périls son parti en favorisant l'extreme droite<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> Un petit mot, Bria, sur le nombre de candidats à une présidentielle. Il faut, à mon sens, éviter deux extrêmes:<br /> <br /> - la position, actuellement défendue par l'UMP pour les régionales, d'une union large dès le premier tour dans les deux camps. Car les électeurs doivent avoir accès à un choix suffisamment<br /> attractif pour qu'ils se déplacent aux urnes.<br /> <br /> - la tendance qui viserait à ce que chaque parti, chaque mouvement, chaque communauté, chaque lobbie ait un représentant pour, à l'inverse, donner le plus de choix possibles aux électeurs. Qu'il y<br /> ait trop de candidats (au-delà de 10) brouille l'esprit des citoyens. Comment choisir, quand on est de gauche, entre 8 candidats qui ont des points communs et des divergences finalement<br /> minimes?<br /> <br /> Pour cela, il faut que les dirigeants nationaux comprennent qu'une présidentielle vise à élire... un président. Autrement dit, un chef d'Etat, futur chef des armées et de la diplomatie, chargé de<br /> réprésenter notre pays à l'étranger et de fixer un cap à l'intérieur. Pas un chef de parti ou de majorité qui met en oeuvre des propositions. L'élection de Sarko a perturbé cette vision<br /> puisque ce dernier est un président-premier ministre, chef de majorité !<br /> <br /> Exemple concret. A gauche. Pour une présidentielle, PS, PRG et MRC peuvent se retrouver sur une seule candidature présidentielle à condition que les deux partis non représentés obtiennent une place<br /> non-figurative aux législatives qui suivent. 2002 fut l'excès: avec, respectivement, Jospin, Taubira et Chèvenement. 2007 fut le bon dosage: avec Mme Royal obtenant le soutien de Taubira et<br /> Chevènement, qui ne se présentaient plus personnellement.<br /> <br /> <br />