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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Les Cent jours de Sarko

Pour ceux qui ne l'auraient déjà entendu, nous célébrons aujourd'hui le centième jour de l'accesion de Nicolas Sarkozy à l'Elysée (précisément, de sa prise de fonction officielle). Et, comme le faisait remarquer un journaliste, ce matin sur France Info, les "Cent jours" du président se sont mieux déroulés que ceux de l'empereur, à qui nous devons l'expression et à qui on compare fréquemment Sarko ! L'occasion, pour les journalistes et blogueurs, de disserter sur ce que Marianne appelait il y a deux semaines le "Sarko style".. ce qui est d'autant plus intéressant, en ce moment, que deux faits d'actualité permettent d'en discuter. Hier, le chef de l'Etat, après ses trois réunions de lundi, a assisté aux obsèques du marin pêcheur tué après le naufrage de bateau de pêche, au large de la Bretagne, venant témoigner à la famille du défunt l'émotion de tout un pays... comme c'est le cas à chaque catastrophe de ce type. Sarko est donc partout, parle toujours, à la place de ses ministres et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il dit ce qu'il fait, qu'il fait ce qu'il dit et qu'il instaure avec les Français un monologue par lequel il nous informe de toutes SES décisions.

Voilà un président qui gouverne... pendant que son premier ministre fait office de doublon, le chef du gouvernement (sans cravate ni veste !) remplaçant aux Antilles un chef d'Etat déjà occupé ailleurs. François Fillon remplit sa mission à merveille: il fait preuve d'écoute, il rassure les producteurs qui viennent de perdre plusieurs milliers d'€uros de chiffre d'affaires et il promet des indemnisations rapides. Dommage que le secrétaire d'Etat à l'outre-mer soit déjà passé quelques jous auparavant: on a donc pu constater, par cet exemple, à quel point certains ministres étaient transparents (le pauvre Estrosi n'a pu que dire sa tristesse devant les désastres causés par l'ouragan Dean).

 

Après avoir consacré un article à la diplomatie sarkozyenne, à l'époque de l'affaire libyenne, je profite de cet article sur la méthode Sarko pour l'appliquer à la diplomatie, à l'occasion, cette fois, de la récente visite de Bernard Kouchner à Bagdad (le ministre des affaires étrangères, ici aux côtés du président irakien, Djalal Talabani, était d'ailleurs hier soir l'invité du 20 heures de France 2). Avec cette visite, une semaine après la rencontre informelle Bush-Sarkozy, se confirme le tournant opéré par le nouveau chef de l'Etat en matière diplomatique, les années Chirac (froideur dans les relations transatlantiques et retour toujours glorieux sur l'épisode onusien de 2003 à propos de la guerre en Irak) étant désormais closes: Sarko souhaite opérer un rapprochement avec un Bush, dont il est idéologiquement proche, afin de participer à un règlement concerté du conflit irakien. Certes, la France avait raison de refuser toute participation à une offensive armée dans la région... mais doit-elle, dans le contexte actuel, ne pas aider les Américains à se sortir d'une situation qu'il ne maîtrise plus?

Vue la situation du pays, quatre ans après le début des opérations, il serait stupide de ne pas essayer quelque chose: peut-être la personnalité de Bernard Kouchner, bien vu en Irak parce qu'ancien gouverneur du Kosovo (pour gérer l'après-guerre), permettra-t-elle d'avancer sur la voie d'une grande conférence internationale sur le Proche-Orient ! Même si cette hypothèse ne semble pas encore à l'ordre du jour (d'après Kouchner, hier sur France 2), la méthode employée y ressemble: il ne s'agit pas d'une visite surprise et éclair (bref, qui ne sert à rien !), comme ont pu le faire et continuent à faire les officiels américains, mais d'une visite de quelques jours consacrés à l'écoute et au dialogue. Chaque communauté a pu s'exprimer, donner ses opinions sur la situation et avancer des solutions... sans qu'il n'y ait le moindre esprit de vengeance (du moins, on peut le supposer). Bref, sur la forme, cette visite est intéressante et, sur le fond, elle pourrait bien apporter la solution que tout le monde attend depuis bien longtemps, à savoir un dialogue apaisé entre tous les responsables de la région. Seule une grande réunion, d'envergure internationale (on peut, au passage, regretter que ce ne soient pas les Nations Unies qui en aient pris l'initiative), dans une capitale arabe, et abordant tous les dossiers chauds proche-orientaux (notamment les conflits israélo-palestinien et libanais), a une chance d'aboutir à un vrai résultat...

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