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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

La surveillance made in Sarkozie: partout?

Voilà une décision signée Rachida Dati, laquelle semble avoir pris l'initiative sans être masquée par le président Sarkozy (ce qui est déjà très fort !), décision qui, en plus (et c'est plutôt chose rare en ce moment), devrait contenter tout le monde. Alors que le chef de l'Etat vait justifié son refus d'une amnistie présidentielle pour les détenus en faisant valoir qu'il ne devait pas s'agir d'une façon de réguler le taux d'occupation des prisons, la polémique avait rebondi sur la surpopulation carcérale et sur les conditions (inhumaines) de détention dans notre pays. Deux problèmes auquels on ne peut sérieusement répondre qu'en construisant de nouvelles prisons: dans le budget 2008, le ministère de la justice devrait bénéficier d'une augmentation de ses ressources pour procéder à ces constructions, le ministère en question devant également échapper aux suppressions de postes qui se profilent. La garde des Sceaux, qui avait déjà exprimé son envie de mettre sur pied un observatoire national des prisons, est donc allé observer chez nos voisins britanniques le fonctionnement d'un tel organisme qui semble y montrer ses forces. De retour à Paris, elle a fort logiquement annoncé aux sénateurs la création d'un poste de contrôleur général "des lieux de privation de liberté", ce qui englobe les prisons, mais aussi les cellules de garde à vue, les centres fermés, les centres de rétention ou les cellules d'hôpitaux psychiatriques.

 

Et la rumeur d'évoquer les noms de Robert Badinter (encore l'ouverture?), de Nicole Guedj et d'Arno Klarsfeld (pour les recaser quelque part?) pour occuper un poste qui ne pourrait être que de la poudre aux yeux: si on commence déjà à se focaliser sur le nom de cet inspecteur plutôt que sur les missions d'un organisme de plusieurs personnes, ça part mal. Autre petit bémol: ces inspecteurs des prisons n'auraient qu'une possibilité limiter de visiter ces établissements de manière imprévue... mais, soyons confiants car cette décision est une bonne nouvelle ! Autre surveillance à l'étude: celle des centre-ville des grandes agglomérations, par le biais de caméras (photo) que le président voudrait plus nombreuses. Si l'on en croit les statistiques mises en avant par les municipalités qui y ont déjà recours, parmi lesquelles des municipalités socialistes, ces caméras permettraient de faire diminuer la délinquance des quartiers couverts (d'où la volonté d'en implanter dans les seuls quartiers jugés "à risque") et d'augmenter le taux d'élucidation de délits qui sont ainsi filmés. Meilleure preuve de cette réalité: les auteurs des attentats dans le métro londonien en juillet 2005 et ceux des attaques manquées dans la capitale britannique dernièrement ont été identifiés grâce aux caméras présentes dans ces espaces !

 

Surveillance encore: la ministre des sports, également en charge de l'environnement, a annoncé, après une réunion des organisateurs du Tour de France, sa volonté de mener une lutte sans merci contre le dopage dans tous les sports. Contrôles inopinés et systématiques, sur tous les coureurs, à toutes les étapes, avant, pendant et après la compétition pour que plus aucun cycliste ne puisse espérer passer entre les mailles du filet. Il n'en demeure pas moins que certaines produits utilisés sont indétectables par les méthodes actuelles: comment expliquer autrement tant de suspicions sur des coureurs plusieurs fois contrôlés négatifs? Par ailleurs, tant que l'on osera pas toucher au porte-monnaie des sportifs, on n'arrivera à rien: quand on voit les sommes astronomiques perçues par tel ou tel champion, quels que soient ses mérites et ses efforts, on ne peut que mieux comprendre la tentation de vouloir faire toujours mieux.

 

Surveillance toujours: l'une des personnalités, membre du comité chargé de réfléchir à l'avenir de nos institutions, le constitutionnaliste Guy Carcassonne, vient de faire une autre proposition, audacieuse et plus qu'intéressante. S'en prendre au porte-monnaie des députés pour les obliger à plus d'assiduité: voir un projet débattu par une poignée de parlementaires ne ravit pas les électeurs... même si l'on comprend aisément que l'essentiel du travail parlementaire se fait en commission. Veiller à la présence des élus lors des réunions de commission et lors des débats et des votes dans l'hémicycle est déjà censé être fait: le réglement de l'Assemblée prévoit des sanctions qui ne sont guère appliquées ! Les détracteurs de ce projet mettent également en avant que le député doit être présent dans sa circoncription: certes, mais sur ce point, il est rare de voir les électeurs sanctionner leur député pour son absentéisme. Il serait donc logique qu'un gouvernement qui parle de travail et de mérite pour tous applique ce même refrain aux élus de la nation: il est des députés qui, au regard du nombre de leurs interventions (questions d'actualité ou propositions de loi présentées), mériterait de laisser leur place à des gens motivés et, pourquoi pas, plus représentatif de la fameuse diversité française.

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J
Badinter comme contrôleur général du système carcéral? Voilà une EXCELLENTE idée! Qui pourrait croire un seul instant que cet homme ne soit pas indépendant du pouvoir?<br /> Quant à ce qu'en diront le P.S et quelques autres, je m'en moque complètement ...
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