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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Le cas Dati: polémique et débat de fond

L'un des rares membres du gouvernement a résisté à l'ultra-présence de l'hyperprésident, qui joue (presque) tous les rôles, est la garde des Sceaux, Rachida Dati, sans doute la ministre la plus audible en ce moment, quand on constate le silence étonnant de certains de ses collègues, tels Michèle Alliot-Marie, Xavier Bertrand, Bernard Kouchner, ou quand on voit la stupidité de certaines interventions, dont on se passerait bien, comme celles de Christine Lagarde, la ministre de l'économie, qui nous invite à s'inspirer du rap ! Bref, en dehors du commissaire Hirsch, on entent assez peu les ministres, y compris le premier d'entre eux. La ministre de la Justice, ayant hérité d'un porte-feuille régalien mais aussi "casse-gueule", est en première ligne pour mettre en oeuvre les promesses du président élu, et recevoir les critiques qui se portent habituellement sur le système judiciaire français. Représentante de la "diversité française", femme, jeune, sans expérience ministérielle, elle est le symbole si souvent mis en avant par Sarko de la fameuse ouverture à la diversité qui caractérise son gouvernement.

 

Elle cumule aussi les "handicaps": elle est une femme placée à un poste de très haute responsabilité (ce qui est encore, quoi qu'on en dise, un "handicap": la mentalité du monde politique n'évolue pas aussi vite qu'on le prétend). Par ailleurs, dans les banlieues de la région parisienne et dans les milieux racistes (disons-le clairement), on ne la considère pas à sa place ! Pourquoi confier autant de responsabilité à une Francçaise, née de deux parents étrangers, de surcroît maghrébins? C'est vrai que l'on touche là au fond du problème... Et, quand l'on apprend que deux des frères de la ministre sont approchés par la justice, l'affaire ne peut que rebondir sur la ministre, les éditorialistes et parlementaires s'empressant de dénoncer les hypothétiques accusations qui pourraient peser sur elle: mais, qui a eu la bonne idée de sortir cette histoire le jour de la présentation du projet de loi par la garde des sceaux?

 

Bref, les socialistes le répètent: ils ne l'attaqueront pas sur les démêlés de ses frères (tant mieux !), ils ne s'en prendront pas à son manque d'aisance à la tribune (là aussi, le fait de l'évoquer n'est pas frocément bien venu...) et ils ne feront que dire combien ils sont hostiles aux mesures du projet (tant mieux !). Et il y a de quoi, comme j'ai déjà pu le dire sur ce blog, en montrant qu'il fallait non s'attaquer à la récidive mais donner à la justice d'appliquer pleinement ses décisions, dès la première condamnation (comme a pu le dire Ségolène Royal pendant la campagne présidentielle). D'autant plus que la justice des mineurs dispose déjà de nombreux moyens: un arsenal important visant à éviter la prison existe, des centres fermés aux travaux d'intérêt général. Or, le projet prévoit de condamner à des peines de prison les mineurs récidivistes, considérant qu'une sanction lourde est plus dissuasive. Et, dans le même temps, la ministre annonce que les bracelets électroniques devront être privilégiés pour éviter un engorgement des prisons: où est la cohérence?

 

Allez ! Pour finir, relevons cette nouvelle en provenance d'Inde: une femme accède à la présidence de la République indienne, un peu plus de quarante ans après l'arrivée au pouvoir d'Indira Gandhi (photo), première femme à occuper le poste de premier ministre (de 1966 à 1977 et de 1980 à 1984). L'arrivée à la plus haute fonction d'une femme est modérément accueillie: pour les uns, c'est un grand progrès et une source de fierté, tandis que pour d'autres, c'est une fausse bonne nouvelle, le président ne disposant pas d'autant de pouvoirs que le chef de gouvernement. Elue avec 66% des voix, parce que membre et candidate du parti au pouvoir, elle a du faire face à une campagne électorale particulièrement pénible, ses adversaires dénonçant sa parenté avec un homme accusé de meurtre (son frère, là encore !). Il n'y a donc pas qu'en France que l'on peut assister à de telles bassesses !

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