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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Leçons d'exemplarité

Comme vous le savez, je rentre d'un superbe week-end passé dans l'une des plus belles régions de France: l'Auvergne ! Malheureusement, je n'ai pas eu le temps de visiter le Bourbonnais, la région de Moulins, dans l'Allier, qui recèle des trésors du patrimoine français qui méritent le détour. Le mariage auquel j'ai assisté était magnifique et, comme 99% des mariages célébrés en France (je ne connais pas la proportion exacte), il comportait une cérémonie religieuse. Et le moins que l'on puisse dire est que les gens (usons de ce terme sans doute trop générique) ne sont plus très respectueux de l'église, non en tant qu'institution (car je n'ai pas mis une majuscule !), mais en tant que lieu de culte et de recueillement. Certes, en France, le taux de croyants baisse régulièrement. Ceux qui fréquentent ponctuellement les églises, comme moi, peuvent s'en apercevoir tant le nombre de ceux qui participent activement à la cérémonie (en chantant ou en communiant) chute. Cependant, lorsque l'on participe à une messe de mariage (ce serait la même chose pour un baptême ou un enterrement), on a le devoir, en tant que citoyen de la République laïque française, d'avoir un minimum de tenue. Que ce que dit le curé ne vous intéresse pas. Que vous considériez que cette foi en Dieu est tout aussi ridicule que les déclarations qui sont faites par les croyants, c'est votre droit. Mais que certains manifestent aussi visiblement un mépris profond pour ce qui se passe est tout simplement scandaleux. Deux exemples concrets. Pendant la cérémonie, deux jeunes hommes, visiblement non croyants, ne trouvaient rien de mieux à faire que de discuter sans même chuchoter pendant les chants, allant même jusqu'à négocier le prix de vente d'une moto ! Autant sortir de l'église, attendre que la cérémonie soit finie et ne pas déranger ceux qui, dans l'assemblée, souhaitent au moins écouter les chants, les lectures et l'échange des consentements.
 
Autre exemple: à l'occasion d'un concert de deux chorales dans une église, il y a quelques semaines, j'ai eu l'occasion de voir des parents d'élèves (une des deux chorales était celle d'un collège) téléphonaient dans l'église. Portable à l'oreille, ne cherchant même pas à déranger le moins possible l'auditoire, la conversation devait être urgente au point de ne pas attendre quelques secondes. Le temps de sortir de l'édifice. Je pensais que la moindre des politesses était, lorsque l'on entre dans un lieu de culte, d'éteindre son téléphone. Dès lors, que faut-il conclure de ces deux attitudes? Que j'ai eu la malchance de me trouver, deux fois de suite, dans le même lieu que quelques malotrus? Que de tels personnages sont les exemples types d'une société où le respect des lieux, des personnes et des croyances s'effrite? J'aurais plutôt tendance à pencher pour la seconde option. Les exemples ne manquent pas, en effet, pour montrer qu'il existe un décalage flagrant entre les habitudes de nos parents ou grands-parents et celle des enfants d'aujourd'hui. Le degré de violence que l'on atteint dans certains établissements scolaires ou la montée des incivilités de toutes sortes seraient-ils les symptômes d'une société du "plaisir personnel à court terme"? Je le crois. Et cela ne me réjouis pas. Mais, sachons raisons garder: de tels agissements sont le fait d'une minorité. Heureusement. Sauf que cette minorité est de plus en plus nombreuse. Et que les moyens dont dispose cette majorité silencieuse et respectueuse, qui se fait marcher sur les pieds si elle ose la moindre critique, sont de moins en moins efficaces. Les enseignants constituant un bel exemple !
 
Et, puisqu'il est question d'exemplarité dans cet article, j'aimerais changer de sujet. Et évoquer les comptes de l'Etat, qui ont été au centre de l'actualité en fin de semaine dernière. Depuis vendredi, la nouvelle est très commentée: la Cour des comptes a rendu son premier rapport sur les dépenses de l'Elysée, distribuant bons et mauvais points à la gestion sarkozyenne. Du côté des bons points, soulignons une gestion plus transparente, le paiement directement par la Présidence de services qui étaient jusque-là pris en charge par d'autres administrations (des ministères notamment), ou encore la diminution du nombre de conseillers autour du Président. Il s'agissait d'engagements de N. Sarkozy. Ils les a respecté et met en oeuvre sa politique de dégraissement de l'Etat aussi bien dans l'éducation qu'au Château. Il a donc le soucis de la cohérence et de la transparence. C'est une excellente chose, et il faut le reconnaître. Tout comme le fait d'avoir rembourser les frais privés qui avaient été couverts par les comptes de l'Elysée: il s'agit sans doute des frais engendrés par ses vacances privées, souvent accolées à des voyages officiels (Egypte, Etats-Unis, Brésil). Qu'il fasse d'une pierre deux coups pour réduire les frais, tant mieux. Qu'il rembourse, avec son argent de poche quelque peu gonflé en début de mandat, ses activités non présidentielles, c'est encore mieux ! Et quant, en plus, la présidence affirme vouloir céder trois résidences dont Sarko et ses prédécesseurs ne sont pas servi, tout en faisant des efforts quotidiens pour réduire les factures (les ampoules basse consommation semblent se généraliser), on applaudit encore une fois.
 
Cela ferait presque passer inaperçu le fait que l'Elysée doit payer des amendes à EDF et GDF pour des impayés. Réglées hors délais, les factures d'électricité et de gaz ont été gonflées... preuve d'une gestion pas encore totalement efficace? En tout cas, du côté des mauvais points, on soulignera l'explosion des dépenses de voyages et de réception. Certes, crise oblige, la Garden Party du 14 Juillet dans les jardins de l'Elysée a connu une cure d'amaigrissement cette année, avec moins d'invités et de petits fours. Mais, la fête de 2008 ayant connu une explosion des dépenses, on est revenu au point de départ. Tels les commerçants qui augmentent les prix de leurs articles avant le début des soldes pour faire croire aux bonnes affaires. Il reste donc à l'Elysée encore quelques efforts à faire ! Mais, le plus intéressant dans cette histoire, c'est l'attitude des médias, selon qu'ils penchent plutôt à droite ou à gauche. Duel intéressant: Le Figaro / Libération.  Dans son édition de vendredi, que j'ai lu dans le train qui m'emmenait en Auvergne, le premier affirme que "Séguin salue les efforts de gestion de l'Elysée", s'arrêtant longuement sur les bons points et rappelant que le budget de l'Elysée ne représente qu'une infime partie du budget de la nation. Quant à Libé, il affirme que "la Cour des comptes invite l'Elysée à regarder à la dépense" prenant pour exemple les voyages aériens du chef de l'Etat. Lorsque celui-ci emprunte un vol commercial, comme Mr Tout-le-monde, il est tout de même suivi par l'avion de la présidence qui effectue l'aller-retour à vide, au cas où... afin que le président puisse contourner une grève sauvage, ou un retard important dû à des problèmes techniques. Bref, dans ces cas, le coût est double pour l'Etat. Et les sages de la Cour des comptes suggère de n'effectuer les déplacements qu'avec l'avion présidentiel, ce qui permettrait d'économiser le prix des billets Air France. Bref, c'est l'histoire du verre à moitié vide et à moitié plein: et vous, que retenez-vous de ce rapport? Des efforts à poursuivre ou peut encore mieux faire? L'Elysée, malgré un bugdet proportionnellement modeste, doit-il être 100% exemplaire?... et tracer la voie dans une société qui ne l'est pas forcément? A vos claviers !

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