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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Un socialisme d'alternative (suite)

Invité de France Info à la mi-journée, Pierre Moscovici, le député du Doubs, et ancien candidat au poste de premier secrétaire, finalement rallié à la motion du maire de Paris, est revenu sur la crise financière et économique actuelle, proposant une vision que je trouve intéressante. Et que je vous résume, ici, en quatre points successifs: à vous, ensuite, de me faire part de vos avis sur ces propos et de me dire si vous y voyez ou non la marque d'un socialisme d'alternative.

1- à propos de l'abstention des députés socialistes lors du vote, hier soir, du plan de sauvetage des banques européennes, celui qui a défendu à la tribune la position du groupe s'en est de nouveau expliqué. Pour lui, cette affaire révèle deux choses: d'une part, que la majorité des députés socialistes étaient favorables à cette abstention et que la discipline de parti, en ces temps de compétititon en vue du Congrès, s'imposait comme une nécessité; d'autre part, que les députés socialistes n'ont pas voulu entraver l'adoption de ce plan, sans pour autant voter clairement "pour". Et même si, à titre personnel, il affirme que voter "pour" ne l'aurait pas empêché de dormir, il refuse que la majorité et le gouvernement se vante d'avoir réussi une union nationale qui n'aurait pas signifié l'approbation de la politique économique - dans laquelle ce plan s'inscrit - qui est menée depuis plus d'un an;

2- à la critique de Manuel Valls, défenseur d'un vote en faveur du plan de sauvetage, qui considérait hier qu'il n'y avait pas d'hommes d'Etat au sein du PS, M. Moscovici considère au contraire qu'en s'abstenant, les députés socialistes ont montré qu'ils avaient conscience de la nécessité d'appliquer le plan (et donc de ne pas en entraver l'adoption), de l'enjeu qu'il représente. Et le député du Doubs de considérer que le propos de son collègue, un de ces "quadras" défenseurs de la motion de Ségolène Royal, était un peu trop sévère, voire déplacé dans le contexte de l'avant-Congrès;

3- pour ce qui est du plan de relance en lui-même, Pierre Moscovici reconnaît l'engagement personnel important de Nicolas Sarkozy, dont l'activisme a incontestablement permis de parvenir à un règlement européen de cette crise financière, venue d'outre-Atlantique. Même s'il considère le plan comme nécessaire et équilibré, au point de ne pas le rejeter, il n'en considère pas moins que, dans les premiers temps de la crise, la réussite du président français a été entachée d'une attitude plus brouillonne. En commençant pas convoquer un G4 (réunion des quatre pays européens membres du G8), qu'il juge illégitime, il considère que la méthode Sarko a ses limites. Plutôt que de réfléchir en petit comité, entre grandes puissances, il fallait tout de suite négocier à l'échelle du continent pour trouver des solutions communes, sans mettre de côté aucun de nos partenaires [Note personnelle: j'ajouterais que cette méthode, qui a fait perdre un peu de temps à la réalisation de ce plan européen, ne doit surtout pas continuer à s'imposer au niveau mondial. Car, c'est une des leçons à tirer de ce épisode: les grandes puissances ne doivent plus disposer d'un pouvoir trop grand, en imposant à ceux qui, au final, ne comptent pas des solutions qui ne garantissent pas l'intérêt du plus grand nombre. Le PS devra en avoir conscience au moment de proposer une alternative au sarkozysme];

4- enfin, profitant de l'occasion pour évoquer le budget 2009, qui repose sur quelques incohérences (que j'ai souligné dans mes commentaires à un article de Lewalis sur son blog: pour le lire, cliquez ICI), le député socialiste a dénoncé une politique qui ne permet ni l'efficacité économique (dénonçant les effets insensibles du Paquet fiscal), ni la justice sociale (en ne protégeant toujours pas les plus fragiles des ménages français). Et l'ancien ministre d'annoncer que les socialistes proposeront, au moment de la discussion de la loi de finance, un contre
-budget... histoire d'être constructifs, de ne pas seulement critiquer et de proposer une alternative. Ce qui annonce un vote "contre" du prochain budget, avec une contre-proposition: de quoi répondre aux critiques de Jean-François Copé.

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