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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Le palais Bourbon, ou le cirque de la République.

Décidément, les séances de l'Assemblée nationale de ces dernières semaines sont à la fois mouvementées et passionnantes, car elle voit s'y affronter la démagogie, à coups de petites phrases "bateau" qui ne veulent rien dire, et qui n'ont surtout rien à faire dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Récit.... avec, hier, le zèle du ministre de l'Economie qui, avant d'entamer son exposer, s'est adressé aux députés socialistes qui le chahutaient en ces termes: "M. Glavany, M. Brard, on n'est pas chez les toutouyoutous ici"... super, non? Comme quoi on peut s'éclater à l'Assemblée... quelle misère de se donner ainsi en spectacle devant des millions de télesptectateurs ! Une fois cette parenthèse soulignée, le locataire de Bercy a repris son exposé pour tenter de démontrer que notre économie repartait, graphique à l'appui. réponse d'un député socialiste quelques minutes plus tard: "M. Breton, nous sommes trop loins, et nous n'avons pas vu sur votre graphique la courbe de l'investissement des entreprises, du nombre de licenciements économiques et boursiers, et du salaire moyen des grands patrons du CAC 40". Et toc !! Sauf qu'il est très mauvais pour notre démocratie de persister dans des débats aussi stériles, chaque séance de questions étant l'occasion de voir se concrétiser de telles attitudes.

Trois exmples pour la séance d'aujourd'hui: 1) la gauche, ou comment répéter les mêmes choses. L'opposition, PS, PC et radicaux confondus, ont droit à cinq interventions, dont aucune n'est consacrée à autre chose qu'au CPE. Pire: toutes rappellent les mobilisations, dénoncent un gouvernement sourd et de plus en plus bancal, réclament l'abrogation du CPE. 2) les ministres, ou l'art de ne pas répondre. Un député UDF, Nicolas Perruchot, déjà intervenu hier, a repris la parole ce jour pour réclamer une réponse à sa question de la vielle, qu'il a reposé. "Si un contrat CPE est signé aujourd'hui, que se passe-t-il?". Réponse de Gérard Larcher, dont les interventions sont par ailleurs de plus en plus courtes (faute d'arguments?): après une introduction de deux minutes sur le changement de personnel à la tête de la fédération des syndicats européens (allez comprendre), il répond "J'ai envoyé, avec Jea-Louis Borloo, aux dircetions des différentes branches professionnelles des consignes pour ne pas signer de CPE". Cette réponse, une fois de plus "à côté de la plaque", a même engendré une vive et bruyante protestation des députés UDF. Deuxième exemple croustillant du ministre de la culture, interrogé sur l'accélération du calendrier de mise en place de la TNT, qui répond (simplifions): "Trois mots d'ordre animent le gouvernement: courage, rigueur et fierté... et c'est ce que nous faisons pour proposer aux Français une diversification des programmes télévisés, et grâce à un programme qui respectera le calendrier"... mais aucune précision (c'était pourtant la question) sur les modalités de ce calendrier modifié !! 3) le premier ministre, ou le manque d'arguments. Il y a deux semaines, Dominique de Villepin ne répondait qu'aux exposés flateurs des députés UMP (qui ne posaient d'ailleurs aucune question, donnant au chef du gouvernement la parole pour deux minutes 30). Depuis hier, il répond aux députés de l'opposition, en employant à chaque intervention les mêmes arguments, purement démagogiques (alors que dans la même phrase, il dit vouloir s'en écarter). En dehors, des traditionnelles formules "Et vous qu'avez-vous fait pendant cinq ans" ; "Heureusement que notre gouvernement a le courage de réformer et de ne pas sombrer dans l'immobilisme" ou encore "Vous ce sont les paroles, et nous c'est l'action", le premier ministre n'a rien à donner aux télespectateurs qui recherchent, à travers cette retransmission, le moyen de mieux comprendre la politique du gouvernement.

La politique a donc de quoi dégoûter bon nombre de nos concitoyens, qui sombrent alors (et on s'en étonne !) dans l'abstentionnisme. En tout cas, réforme ou pas, immbilisme ou pas, le résultat électorazl sera sans doute le même: les français sanctionnent l'absence de réforme, mais aussi les mauvaises réfromes. Ce qu'ils veulent, ce sont des réformes profondes, de véritables changements qui sont élaborés par un consensus national, où toutes les attentes sont prises en compte: c'est ce que l'on appelle le dialogue social. Nuançons toutefois ce triste constat, en soulignant qu'il peut y avoir de bonnes interventions, notamment du côté UMP, les députés de gauche multipliant tour à tour les questions sur le CPE et ceux de la majorité n'ayant aucun intérêt à y revenir (et tant mieux...). Contre-exemple: Axel Poniatovski (UMP, Val d'Oise) a cru bon de revenir sur le sujet en soulignant (à juste titre) que la loi sur l'"égalité des chances" ne comporte pas que le CPE, mais s'est lancé dans un véritable cours de droit, expliquant ce qu'est une promulgation: on ne sait jamais, les Français sont peut-être c.. au point de ne pas l'avoir compris. Cependant, soulignons trois questions d'actualité pertinentes qui, enfin, se penchent sur des débats majeurs et des sujets auxquels nous devrons nous attaquer dans les prochaines années. Les voici pêle-mêle (car j'y reviendrai dans les prochaines semaines): la recherche et la perspective d'un vaccin pour le chinkungunya à la Réunion, le don d'organe et son inscription sur la carte Vitale 2 (avec photo), la mise en oeuvre à l'échelle européenne de l'interconnexion des casiers judiciaires.

Deux constats importants pour terminer. 1) Extrait de l'interview de Jean-Marie Le Pen, sur France Info lundi matin qui, comme il le fait depuis des décennies, a souligné l'illégitimité de l'Assemblée, qu'il considère comme l'un des reponsables de la crise sociale actuelle. Selon lui, l'Assemblée est aussi mal représentative des citoyens que les syndicats le sont des salariés, d'où l'affrontement de deux pouvoirs illégitimes. Il est certes vrai que les 18% des électeurs du FN, qui ont porté son président au second tour de la présidentielle, ne sont guère représentés dans l'hémicycle. Outre cette inégalité qu'il faudrait songer à corriger, il en résulte un décalage d'autant plus grand entre les électeurs et leurs représentants. 2) Article lu dans Marianne, à propos du Parlement irlandais: "Le gouvernement irlandais vient de décider une modernisation en profondeur de ses lois, abolissant des milliers de textes promulgués entre 1100 et 1800. Ainsi, une loi qui proscrit d'ajouter des crottes de mouton dans le café va disparaître, tout comme un édit de 1181 qui défend aux personnes de confession juive de posséder des armures. Les députés n'ont-ils rien d'autre à faire? Mais quelques-unes des anciennes lois resteront en vigueur, comme celle qui interdit de brûler les sorcières, ou celle qui prohibe les combats de tigres en public. Ouf !" Comme quoi notre Assemblée tient encore debout, même s'il ne serait pas inutile de penser à changer quelques points de notre constitution...

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