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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Le monde avancera-t-il sans les politiques?

Dans sa grille d'été, chaque matin, France Info propose une histoire, racontée par Jean-Pierre Gauffre, et qui fait d'un fait d'actualité une bonne nouvelle pour les Français: et la chronique s'appelle "Il était une mauvaise foi". Deux exemples, pour que vous en compreniez le principe:

1- les vacances des ministres: " pendant trois semaines, on est tranquille. Enfin, théoriquement, parce que souvent, un ministre, ça emporte du travail en vacances et ça peut même avoir des idées… C’est là que ça devient dangereux. C’est quand le ministre, en retrouvant son bureau, se souvient des idées qu’il a eues pendant les vacances, en short et en tongs autour du barbecue avec ses copains. On va donc espérer qu’ils ne fassent pas trop de barbecues, mais plutôt des choses qui les mettraient sur la bonne voie pour la rentrée… Que Rachida Dati reste bloquée pendant quelques heures dans un ascenseur d’hôtel en surcharge, histoire de voir ce que ça fait de s’entasser à huit dans une cellule prévue pour trois qui sent le terrier de renard… Que Christine Boutin essaie de passer ses vacances avec 15 euros par jour, pour qu’elle voie ce qu’on peut s’acheter avec ça… Qu’Hervé Morin passe quelques jours à Bitche ou à Sarrebourg, pour imaginer comment ce sera rigolo, le soir après 8 heures, quand les militaires seront partis… Que Jean-Louis Borloo vienne se baigner dans les rivières du Tricastin pour voir s’il devient phosphorescent quand il en ressort… Que Xavier Bertrand réalise que 35 heures de vacances par semaine, ça passe beaucoup plus vite que 35 heures au boulot… ".

2- les Français, les vacances et le pouvoir d'achat: " Croyez-moi ou pas, mais c’est une excellente chose que de constater que les Français se serrent la ceinture en vacances… Ils font cet été ce qu’ils auraient dû faire depuis longtemps... Ça veut dire qu’on reste constamment sur le qui vive, qu’on ne se ramollit pas, qu’on garde l’esprit vif … On dit toujours cette phrase stupide : en vacances, on n’aime pas compter… Mais si, au contraire… Surtout si on est vacances en famille… Au restaurant ou au supermarché, regardez les prix et faites faire les additions par les enfants ou par mamie… Dans le premier cas, vous économiserez l’achat des cahiers de vacances, parce que ça leur fait travailler le calcul mental… Dans le deuxième cas, vous préviendrez l’apparition des maladies neuro-dégénératives chez mamie et dès son retour de vacances, elle voudra même participer à « Des chiffres et des lettres », où elle gagnera, augmentant ainsi votre pouvoir d’achat, tout en préservant les comptes de la Sécu… Malgré vos calculs, vous trouvez que c’est décidément trop cher et que vous n’y arrivez pas ? Dans ce cas-là, partez sans payer… On ne va pas non plus se priver de tout en vacances, sous prétexte que c’est cher… Mais alors, partez vite… Ce qui aura le gros avantage de vous faire faire du sport… Les vacances, c’est aussi fait pour ça… Et pour mamie, c’est excellent pour lutter contre l’arthrose… Elle fera non seulement « Des chiffres et des lettres », mais aussi « Koh Lanta », le saut à l’élastique dans « Fort Boyard » et le mur des champions d’« Intervilles »… Vous voyez que je vous ai déjà un peu remonté le moral par rapport à la cherté des vacances… C’est le principe même de cette chronique, vous démontrer chaque jour que les mauvaises nouvelles sont en réalité des bonnes… "

Et maintenant, je vous propose une autre histoire par laquelle j'aimerais revenir sur cette conférence de Mexico où des responsables des Nations Unies et quelques personnalités, parmi lesquelles Bill Clinton, ont discuté de la manière de gérer l'épidémie mondiale du SIDA. Inutile de revenir sur le constat (cliquez ICI pour lire l'article que j'ai déjà consacré au sujet). Le bilan dressé par l'un des intervenants de la journée de cloture de la conférence suffit: directeur du Fonds mondial contre le Sida, la tuberculose et le paludisme, Michel Kazatchkine a rappelé le bon bilan des actions menées par son organisation. Qu'il s'agisse des adultes séropositifs ou des femmes enceintes atteintes par le virus, on constate une nette hausse de leur prise en charge et un allongement de leur espérance de vie, dans les pays les moins développés. Cependant, moins d'un malade sur deux y bénéficie d'un traitement, tandis que le nombre de nouvelles contaminations n'y ralentit pas. Principale conclusion: les efforts faits sont notables mais insuffisants, en raison d'une participation financière des Etats membres du G8 nettement inférieure à leurs promesses. Bref, des belles paroles lorsqu'il s'agit de faire croire au monde qu'on est capable d'agir et, dans les faits, des budgets si serrés que les crédits annoncés ne peuvent être débloqués dans les délais.

Et il n'y a pas que l'argent qui ait fait défaut. Les chefs d'Etat ou de gouvernement, et les ministres des pays riches manquaient également à l'appel. D'ailleurs, les membres d'une des associations présentes à la conférence portaient des T-shirts à l'effigie de Roselyne Bachelot, avec ce message: "Disparue. Vue pour la dernière fois au terrain de pétanque de Pékin". Quelle belle image notre pays a-t-il ainsi donné au monde ! Mais, pour se rattraper, la ministre de la Santé, et son confrère des Affaires étrangères, ont fait parvenir un message très sarkozyen, lu par notre ambassadeur au Mexique (pays hôte de la Conférence). En gros, les ministres s'y félicitaient de l'engagement sans borne de la France depuis plus de dix ans, qui a fait de la lutte contre le SIDA une de ses prorités en matière de politique étrangère. Bref, une lettre d'auto-satisfaction, pour se donner bonne conscience... et pour se ridiculiser, personne ne pouvant riposter et provoquer le débat avec les auteurs - absents - de cette belle déclaration. Mais, en fait, on ne peut que se réjouir de l'absence de politiciens à ce rendez-vous: s'ils avaient été là, on aurait eu droit à cinq jours de discours du même ordre, sans qu'aucune décision concrète ne soit prise. Un peu comme à chaque nouvelle réunion du G8. Et, même si aucun projet durable ne pourra se construire sans un appui politique (qui peut, seul, péréniser le financement d'un système mondial amélioré), cette conférence aura débouché sur un consensus: il faut consacrer un maximum de l'argent mis sur la table à la prévention... sans perdre de vue la possibilité de financer un possible vaccin, relégué cependant à plus tard ! Espérons qu'avec cet épisode, dont on peut regretter la faible médiatisation, nos gouvernants aient pris conscience de l'importance d'un enjeu qui doit rassembler les efforts et les volontés de tous !!
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