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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Pas de pitié pour les meurtriers d'enfants !

Cet après-midi, dans un petit village d'Isère, se sont déroulés les obsèques du petit Valentin, mort à l'âge de 11 ans sous une quarantaine de coups de couteau. Au moins deux mille personnes, habitants du village de la grand-mère de l'enfant, mais aussi habitants de son village de résidence, étaient attendues pour ce dernier hommage. La messe d'enterrement devait être célébrée par l'ancien curé de la paroisse, aujourd'hui retraité, qui qui baptisa, enseigna le catéchisme et célébra la communion de la mère de Valentin qui, face à la surmédiatisation de cette affaire, qui a ému tout un pays, a fait preuve de beaucoup de sang froid, n'intervenant publiquement que pour mettre fin aux ragôts qui circulaient, à l'occasion de ce drame, sur sa vie de famille... comme si elle n'avait pas été assez bouleversée comme cela ! Cette affaire, un meurtre d'une rare violence, que la France doit affronter épisodiquement, est l'occasion de débattre d'au moins trois sujets.

1- dans ce genre de drame qui, au-delà de la famille endeuillée, touche pratiquement toutes les familles françaises, la médiatisation joue un rôle qu'on peine à qualifier de positif ou négatif. En ouverture de chaque journal télévisé du soir, un reportage, un témoignage, une conférence de presse du procureur et un correspondant en direct pour apporter les derniers éclairages permettent au téléspectateur de suivre quasiment heure par heure l'évolution de l'enquête. Bref, un "Julie Lescaut" tout ce qu'il y a de plus vrai avec, à chaque épisode, un rebondissement: le prélèvement du sang retrouvé sur la vitrine de magasins par la police scientifique, les résultats progressifs des tests ADN correspondants, l'interrogatoire des témoins, le lancement d'un mandat d'arrêt avec portrait-robot et l'arrestation des présumés coupables. D'un côté, cette médiatisation a du bon: c'est grâce au portrait-robot diffusé à la mi-journée, et relayé par les grands médias télévisés, que le couple de marginaux aujourd'hui mis en examen a pu être reconnu quelques heures plus tard. Mais, cette médiatisation a aussi du moins bon: ce sont les suscpitions portées dans un premier temps contre les parents de Valentin a facilité le lancement de rumeurs sur l'état de leur couple.

2- surtout, cette hyper-médiatisation a une conséquence à la fois bonne et mauvaise sur l'opinion: l'accumulation de détails et la participation de tous à cette enquête de la gendarmerie suscite l'indignation et l'écoeurement, l'émotion et la compassion du téléspectateur... dans un processus d'identification à la famille de la victime. Personne n'aimerait vivre la situation qui est celle des proches du petit Valentin et tout le monde comprend les sanglots dans la voix de tous ces voisins interrogés par les médias. Ces sentiments peuvent pourtant être à l'origine d'une sorte d'émotion collective qui est dangereuse pour la bonne poursuite de l'enquête et pour que la justice soit rendue sereinement. Loin de moi l'idée de considérer la colère de la famille du jeune garçon comme illégitime ! Elle a, bien évidemment, le droit de comprendre les raisons qui ont conduit à ce drame. Mais, pour être efficace, la justice a besoin de se démarquer de ces sentiments d'une opinion qui réclamera la peine la plus lourde contre l'auteur d'un meurtre aussi abominable. Je comprends d'ailleurs ceux qui, dans de pareilles circonstances et si elle était encore appliquée, se diraient prêts à soutenir la peine de mort contre le meurtrier de Valentin.

3- sauf que dans une démocratie, qui plus est patrie des droits de l'homme, la peine de mort n'a - heureusement - plus droit de citer. Parce qu'il faut croire en l'homme et faciliter la réinsertion (à défaut de repentance) de la part des criminels, la prison reste le meilleur outil de justice. Mais, parce que de tels crimes sont abominables, la justice française doit aussi s'interroger sur sa capacité à conserver à vie leurs auteurs: car, aujourd'hui, la perpétuité n'a aucun sens ! Et le meurtrier de Valentin risque, avec sa mise en examen cette après-midi pour "homicide avec préméditation et acte de barbarie", une peine de réclusion à perpétuité incompressible, d'après le procureur de la République chargé du dossier... Mais, avant d'en arriver là, et parce que nous sommes dans une démocratie, l'enquête va désormais devoir établir l'état mental du principal suspect et sa responsabilité dans l'acte qu'il a commis. La probabilité, d'après ce que l'on sait de sa personnalité et de son parcours ces dernières années, pour qu'il soit déclaré irresponsable est grande: dans ce cas, il sera interné en hôpital psychatrique pour y être soigné. Les malades mentaux auteurs de crimes, même s'ils ne sont pas incarcérés (ce que les familles des victimes supportent mal, ce qui est compréhensible), doivent avant tout être guéris de leur mal. Mais, dans le cas où il serait déclaré responsable de ses actes, il ne saurait être question d'avoir le moindre sentiment pour cet homme, ni pour sa compagne, poursuivie pour "non empêchement et non dénonciation de crime".
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L
Oui voila tu as saisis le problème de l'internement psychiatrique qui va bénéficié au meurtrier et non aux familles des victimes.<br /> <br /> Bonne continuation et à bientôt
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K
Je suis désolé, je vais être obligé de stopper mon blog.
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