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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

21 septembre: sous le débat, l'espoir?

Il y a bientôt une semaine, les six prétendants à l'Elysée débattaient devant les caméras de France 2. L'émission, orchestrée par David Pujadas (autrement plus efficace qu'un Jean-Pierre Pernaut ou une Laurence Ferrari !), a atteint ses objectifs. Les courbes d'audience montrent que les Français attendent de l'opposition une alternative à un sarkozysme qui les dégoûte chaque jour un peu plus. Que ce soit individuellement ou par le débat, chaque candidat a pu montrer son originalité et le sens de ses priorités. Certes, cette première confrontation (il en reste deux, sur des médias moins écoutés - Europe 1 et BFM TV) fut largement centrée sur la crise et ses conséquences: il faut dire que l'état de notre économie, la façon de relancer la machine à produire et à partager, ou encore le chemin à suivre pour désendetter le pays sont des sujets fondamentaux. 2012 se jouera essentiellement sur la capacité des candidats à sortir le pays d'une crise multiforme qui n'en finit pas, et contre laquelle l'équipe sortante semble bien impuissante. Il faut dire que les recettes libérales, qu'elles soient appliquées en Grèce ou en France, ne montrent aucun résultat; pire: elles aggravent le problème... l'austérité provoquant une croissance molle incapable de relancer la croissance. La consommation n'est pas stimulée. Les salaires stagnent. Les prix augmentent. Et quoi qu'en dise la "propagande" gouvernementale, s'appuyant sur des statistiques officielles (comprenez incontestables), la précarisation des Français est en marche. Le risque, pour les socialistes, est de promettre monts et merveilles pour gagner une élection (presque) "imperdable", tout en sachant que les marges de manoeuvre budgétaires seront quasi inexistantes.

 

Or, les candidats ne tombent pas dans le piège. A l'instar d'une Martine Aubry, plutôt à l'aise sur ce point, ils expliquent que le préalable à toute augmentation des salaires est la relance de l'économie. Avant d'engager toute nouvelle dépense, l'Etat doit regagner les marges de manoeuvre anéanties par la politique sarkozyenne. Mieux: Manuel Valls affirme vouloir consacrer tout nouvel €uro retrouvé au désendettement de la France. La réduction du déficit public (de l'Etat, mais aussi des collectivités et organismes de solidarité) devient, pour lui, la priorité n°1: le débat a ainsi permis de le comprendre. Autre aspect positif: soucieux de ne pas se déchirer, les candidats ont su souligner leurs divergences (qui se limitent, pour l'essentiel, aux thèmes jugés prioritaires) tout en rappelant qu'ils sont engagés par ce programme socialiste, qui leur sert de base de travail: une fois désigné(e), le (la) candidat(e) en appliquera l'esprit tout en le complétant par les mesures qu'il (elle) aura soumis au vote des sympathisants... et que sa désignation aura légitimé. C'est d'ailleurs sur ces mesures additionnelles que les électeurs peuvent différencier les prétendants: outre le style, la personnalité et le parcours de chacun, il est en effet des mesures qui séparent F. Hollande de M. Aubry. La maire de Lille a ainsi pu expliquer que les contrats de génération (une entreprise embauche un jeune qu'elle forme par l'intermédiaire d'un sénior) n'atteignait pas les objectifs qu'on pouvait en attendre et qu'elle préférait les contrats dits d'avenir pour les jeunes. Autre exemple: l'ex première secrétaire a su expliquer que l'objectif d'un 50% d'énergie nucléaire en 2025 devait s'inscrire dans une optique de long terme vers la sortie du nucléaire... mettant en avant la gestion des déchets radioactifs, le risque pour l'environnement et la santé, alors que son rival corrézien semblait se satisfaire d'une décision de moyen terme (en gros, à l'horizon de deux quinquennats), sans réfléchir à long terme.

 

Utile, ce débat l'a donc été pour deux raisons. 1- Il m'a permis de cerner, enfin, les différences qui pouvaient exister entre les prétendants. Car, en écoutant chacun d'eux, séparément, lorsqu'ils sont invités à la télé ou à la radio, je ne parvenais pas à comprendre la ligne que chacun proposait. Grâce à cette confrontation et à un questionnement opéré par les mêmes journalistes, je peux identifier les priorités des uns et des autres. 2- Il témoigne de l'embarras dans lequel la droite peut se trouver. Ayant appris par coeur le texte soufflé par l'Elysée, Jean-François Copé a répété au moins 3 fois qu'il déplorait qu'en 3 heures, aucune proposition concrète ne soit sortie du débat... Et le mandat unique des parlementaires ou encore l'inéligibilité à vie des politiciens condamnés par la justice, proposés par Mme Royal, n'est-ce pas concret? La mauvaise foi de l'UMP confirme une chose: la droite est jalouse que les projecteurs se braquent vers l'opposition et que celle-ci puisse intéresser les Français. Les prochains débats devraient permettre d'aborder d'autres thématiques majeures (l'école, l'environnement, la politique européenne, le sort des agriculteurs, la décentralisation...). A ce moment, les profils des prétendants seront plus clairs et nous pourrons choisir celui (ou celle) qui conduira la gauche au pouvoir. Personnellement, mon choix n'est pas encore fait. Mais, mes préférences évoluent. Mes attentes aussi... La suite au prochain épisode !

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S
<br /> <br /> L'espoir est grand pour ceux qui ont le coeur à gauche : enfin un débat démocratique et agréable à écouter où les candidats se  sont respectés et ne se sont pas coupé la parole, ni invectivé<br /> dans une foire d'empoigne comme les députés, hélas, ont l'habitude de le  faire à l'assemblée nationale!...<br /> <br /> <br /> Un débat sans reliefs? à écouter les commentaires des journalistes. A croire que seuls les coups de gueule les intéressent... J'ai trouvé au contraire que cela a aidé les Français à comprendre<br /> les différents points de vue... Pour ma part, cela m' a permis de choisir mon candidat, en fonction de mes propres idées et convictions...<br /> <br /> <br />  5 millions de mes concitoyens ont suivi le débat. Cela me réjouit... Tiens La France serait encore de gauche même si j'entends par ci, par là qu'elle vire à droite invariablement... Elle y<br /> croit encore!... Il faudrait que les Français optimistes s'expriment et que leur voix soit plus forte que celle des pessimistes et râleurs...<br /> <br /> <br /> J'avais lu quelque part qu'une population optimiste était plus généreuse envers ses concitoyens, votait davantage à gauche tandis qu'un peuple en pleine crise se refermait sur lui même et votait<br /> à droite. C'est un peu caricatural mais il y a du vrai là dedans : la crise certes bien réelle a bon dos et sert d'arguments fallacieux à une droite incapable de donner un nouveau souffle au<br /> pays...<br /> <br /> <br /> Cependant, je suis agacée : les médias semblent mener l'opinion publique comme ils le désirent et ne respectent pas une objectivité parfaite sur le traitement des candidats PS aux primaires.<br /> <br /> <br /> Ségolène Royale en prend plein son grade encore et pourtant, son pacte avec la nation et ses engagements en matière d'économie et d'écologie me semblent dignes d'intérêt... On lui reproche son<br /> apparence artificielle, mais ce n'est pas l'apparence que l'on doit juger  mais les solutions qu'elles proposent...<br /> <br /> <br /> <br />
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