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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

La démocratie et la guerre

A la lecture du titre, et compte-tenu de l'actualité, vous ne serez pas surpris qu'il soit question, encore une fois, de la politique étrangère des Etats-Unis et, plus précisément, de cet Irak où l'adminsitration Bush a cru réaliser le coup qui alui assurerait une place dans l'histoire des Etats-Unis. L'actualité de l'Irak est d'autant plus intéressante cette semaine que trois faits permettent de mesurer l'enlisement -notamment politique- des USA au Moyen-Orient:
- la cap des 400 GI tués dans le pays depuis le début de la guerre vient d'être franchi... cap largement commenté alors que peu des citoyens du monde, américains ou non, savent combien d'Irakiens ont trouvé la mort. Réponse: environ 80 000 d'après le décompte d'une association;
- le cinquième anniversaire des premières frappes aériennes menées par les Etats-Unis sur Bagdad, marquant le coup d'envoi d'une "réussite stratégique" (cette expression pourrait sortir de la bouche de Bush) et d'un désastre politique, a été quasiment célébré par le gouvernement américain comme une nouvelle étape vers la victoire;
- et, bien qu'il ne s'agisse pas du premier sujet de préoccpation des Américains, les candidats à la Maison Blanche ont commencé à évoquer leurs position respective sur la méthode à utiliser pour solutionner ce qui reste le gros problème des Etats-Unis sur la scène internationale.

Il n'est donc pas question ici de revenir sur l'importation de la démocratie au Moyen-Orient: non seulement l'Irak n'était pas le pays le plus dangereux pour l'équilibre de cette région, mais l'échec américain (si l'on met de côté l'éviction de Saddam Hussein) n'a toujours pas permis la mise en place -même partielle- d'un début de résolution des tensions qui existent dans cette partie du monde. Aider les pays à construire de véritables démocraties en soutenant les forces intérieures qui en sont porteuses est la seule manière qu'ont les pays occidentaux pour espérer stabiliser les régions à risque, dont le Proche-Orient est devenu le symbole. La réunion de conférences, mettant autour de la table les acteurs locaux et les représentants des grandes puissances, est le préalable à l'instauration de la démocratie dans ces pays extrêmement fragiles. Ensuite, la communauté internationale ayant manifesté son intérêt et son envie de voir évoluer les choses, les acteurs locaux doivent se saisir de leur sort pour parvenir à construire de nouveaux modèles démocratiques. Pas question d'imposer ce que l'on appelle les "démocraties à l'occidentale". Nous ne devons qu'aider ceux qui sont aujourd'hui des opposants et qui ont les clés pour bâtir l'avenir de leur pays... un avenir sans terrorisme. Or, nombreux sont les exemples qui montrent que les terroristes craignent l'instauration de ces vraies démocraties, garantissant les libertés publiques et les droits de l'homme: les attentats ne sont jamais aussi violents et fréquents qu'à l'approche d'élections (Espagne, Maroc, Irak).

Apporter notre soutien à toutes les forces politiques de ces pays est donc indispensable: et, en l'absence d'une ONU vigoureuse et d'une Europe en pleine reconstruction, les Etats-Unis du successeur de Bush auront le premier rôle pour convaincre ceux qui sont au pouvoir de coopérer avec leurs actuels opposants, pour le bien de ceux qu'ils sont sensés gouverner. Et voilà que les programmes des postulants à la Maison Blanche sont intéressants:
- le sénateur noir, Barack Obama, a d'ores et déjà annoncé qu'il mettrait en oeuvre un plan de retrait des troupes américaines, les soldats étant rappelé progressivement à la maison sur un an et demi environ. Ce retrait s'accompagnerait de l'organisation d'une grande conférence régionale, à laquelle serait conviés l'Iran et la Syrie;
- rien de si détaillé et pas la moindre stratégie claire du côté d'Hillary Clinton, quelque peu piégée par son soutien initial à cette folle équipée;
- pour le candidat républicain, John McCain, qui pourrait choisir l'actuel commandant en chef des troupes alliées en Irak comme colistier, il faut poursuivre cette guerre pour la remporter même s'il faut rester encore un siècle sur place ! Chaque fois que le sujet est abordé, il parle de renforcer les effectifs, de mener des actions lourdes contre les terroristes, de multiplier les frappes sans jamais évoquer la formation des forces de sécurité irakienne, la résolution du problème politique interne à l'Irak ou la possibilité d'une collaboration avec les puissantes de la région. Bref, continuer sur la même voie, pour ne pas perdre la face... quitte à envoyer à la mort quelques milliers de GI et à risquer de voir se multiplier les bavures !

On notera que pour aucun des candidats l'appel à une force internationale de maintien de la

paix n'est évoqué: personnellement, je reste persuadé qu'il ne faut pas laisser l'Irak aux Irakiens, tant que la situation politique et les tensions ethniques n'auront pas trouvé de solutions. Le remplacement de la force d'occupation que représente l'armée irakienne par une force de maintien de la paix, s'accompagnant d'une conférence comme le propose M. Obama, semble être la meilleure solution. Solution à laquelle il serait également intelligent de réfléchir pour ce qui est du conflit en Afghanistan (photo) qui, bien que nettement moins médiatisé, n'en est pas moins un conflit loin d'être gagné: l'annonce de Nicolas Sarkozy d'envoyer de nouvelles troupes françaises sur place n'a pas provoqué le débat qui aurait du avoir lieu... Là bas aussi, les attentats se multiplient, les Talibans reprenant le contrôle d'une large partie du pays (ils déteinnent la seconde ville du pays) et le gouvernement de M. Karzaï n'a pas la force d'imposer à tout le pays son autorité. Quelle que soit l'impérative nécessité de lutter contre le terrorisme, il faut aussi s'assurer de la sécurité des populations civiles qui en sont les principales victimes. Ici, comme ailleurs, le sort de ces millions d'anonymes ne suscite aucun intérêt... alors que c'est sans doute le plus important !
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