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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Le message de Sarko l'Européen

Quelles que soient les raisons pour lesquelles Nicolas Sarkozy a voulu intervenir sur l'Europe de Lisbonne, que les 27 sont en train de construire, la prise de parole du chef de l'Etat, quelques jours après l'adoption du nouveau traité par le Parlement, est suffisament importante pour que l'on s'arrête sur le fond de ce dossier, sur le message qu'il a tenté de faire passer, dimanche soir. Même s'il s'agissait pour le "monarque républicain" (expresion qui est en train de prendre tout son sens) d'essayer d'éclipser les "intrigues de cour" (expression de Laurent Joffrin) qui secouent son ancien fief en attirant l'attention sur un dossier de politique extérieure, comme pouvait le faire Louis XIV avec ses guerres, il n'en demeure pas moins que les Français s'intéressent à l'avenir d'une Europe qui apparaissait en panne depuis le 29 mai 2005. Pour cet article, je vous propose de publier des extraits de cette allocution (cliquez sur l'image ci-dessous pour accèder à la page de téléchargement du texte de l'allocution), chacun étant suivi de mon commentaire personnel... j'attends les vôtres: postez vos commentaires pour que ce débat primordial sur l'Europe de demain surpasse les dfficultés de l'UMP à Neuilly !

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1- la justification de la négociation d'un nouveau traité: "Dès lors que le projet de Constitution européenne se trouvait écarté, on ne pouvait en rester là. Il fallait débloquer un système de décision qui ne correspondait plus aux exigences d’une Europe à 27 et qui la paralysait. Et il fallait en même temps faire en sorte que soit respecté le choix des peuples qui avaient accepté de ratifier la Constitution comme de ceux qui l’avaient refusée. Un traité simplifié, ne conservant que les dispositions institutionnelles qui avaient paru recueillir un consensus assez large pendant la campagne du référendum était une solution qui permettait de dépasser les oppositions entre partisans et adversaires de la Constitution. Il s’agissait d’abord d’être efficace en instituant les règles qui donneraient aux peuples européens les moyens de décider ensemble. C’était vital pour l’avenir de l’Europe et pour sa capacité d’agir". Etant co-responsable de la situation politique européenne, étant un des piliers de l'UE et devant dans quelques mois en assurer la présidence tournante, il est bien évident que la France se devait de proposer une solution à nos partenaires européens, même si ceux-ci avaient décidé de la rejetter ! Il apparaissait tout aussi évident que ce nouveau traité devait être basé sur ce qui faisait l'unanimité aussi bien en Europe que dans la classe politique française: l'orientation économique de l'UE ayant été au coeur du débat lors du référendium, il fallait axer ce texte sur les questions institutionnelles qui sont le préalable pour donner à l'Union cette capacité d'agir, que réclament les peuples européens.

2- le choix de la voie parlementaire: "Pour convaincre tous nos partenaires d’accepter ce nouveau traité simplifié que nous leur proposions et qui n’était plus une Constitution, il fallait qu’en cas d’accord nous nous engagions à le faire approuver par voie parlementaire. Si cette condition n’avait pas été remplie, aucun accord n’aurait été possible. J’ai dit pendant la campagne présidentielle que c’est ce que je ferais si j’étais élu. Cela faisait partie, mes chers concitoyens, du mandat que vous m’avez confié en m’élisant Président de la République. Cet engagement que j’avais pris solennellement devant vous, je l’ai tenu". Cette Europe de demain, nous ne pouvons la bâtir seule: voilà encore quelque chose qui paraît évident... Que le chef de l'Etat mette en oeuvre l'une de ses promesses de ces campagnes, on ne peut que s'en réjouir. Mais, je reste persuadé qu'une adoption de ce traité par voie référendaire par tous les peuples européens, le même jour, aurait eu beaucoup plus d'efficacité pour relancer une Europe que l'on ne peut construire sans les peuples. L'Europe a râté une grande chance. A cause de la frilosité de nos dirigeants, qui veulent, soi-disant pour le bien de leurs peuples, penser une Europe dont les bases actuelles ne répondent pas aux attentes de ceux-ci. Sarko, aussi, a râté une grande chance. Celle de convaincre nos partenaires de faire confiance à ces Européens qui, majoritairement, veulent bâtir ensemble leur avenir !

3-
 Ce que confirme la suite de son intervention, où il analyse les causes du "Non" français. "Ce ne sont pas les « non » français et néerlandais qui ont causé le malaise de l’Europe mais le contraire. Les peuples ont perdu leur foi dans l’Europe quand ils se sont mis à éprouver le sentiment que l’Europe n’agissait plus, qu’elle ne les protégeait plus, Qu’elle rendait leur vie plus dur au lieu de la rendre plus facile. On en était arrivé au point où l’Europe n’exprimait plus une volonté collective, où il n’y avait plus en son sein aucun des débats qui font la vie de toutes les grandes démocraties, où nos entreprises n’étaient pas assez défendues face aux concurrences déloyales, alors que partout ailleurs elles étaient protégées. En affirmant que la concurrence n’est pas une fin en soi mais un moyen et en donnant à l’Union comme objectif de protéger ses citoyens, le traité simplifié marque une inflexion par rapport aux dérives qui s’étaient manifestées dans un passé récent". Le retour d'une foi en l'Europe aurait donc pu être accélérée par l'adoption, par les peuples, d'un traité qui, malgré ses imperfections (comme la Constitution, il est difficile d'arriver à satisfaire 27 Etats), est une avancée. L'occasion aurait été trop belle de montrer aux Européens que la démocratie européenne était de retour: je reste donc persuéda qu'il aurait fallu faire adopter ce traité à la majorité qualifiée (qui est désormais un des nouveaux piliers de décision en Europe).

4- les enjeux de la prochaine présidence française: "Je souhaite que la présidence française soit l’occasion d’avancer dans cette voie. C’est dans cet esprit que je proposerai à nos partenaires comme priorité de travailler sur une stratégie de développement durable, une politique commune de l’immigration, une défense européenne et une refondation de la politique agricole. Sur tous ces sujets nous devons agir ensemble. Sur tous ces sujets nous avons besoin de politiques communes qui expriment réellement une volonté collective (...) Désunis, les peuples d’Europe ne pourraient pas relever les défis du XXIème siècle. Unis, ils représentent une formidable puissance politique, économique, culturelle, morale, qui aura son mot à dire dans les affaires du monde. C’est pour cela que l’Europe est si importante". Voilà un très beau discours, qui laisse transparaître une foi en cette Europe du XXIème siècle, qui dit poursuivre le beau projet de l'Europe du XXème siècle. Que tous les grands dossiers qui font débat en France puissent trouver une solution européenne, qui fasse que l'UE soit un territoire disposant d'une identité et d'une vision communes à tous ses membres, c'est la seule chose qui compte. Et je finirais cet article par la formule par laquelle le président de la République a terminé son allocution: "Vive l'Europe ! Vive la France !".
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