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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Santé: une réforme absolument nécessaire !

Rien de telle que l'hospitalisation d'un proche pour se rendre compte de la qualité et du dévouement des personnels d'un hôpital ! Et je dois dire que mon sentiment est partagé: même si je savais que ma grand-mère (hospitalisée pour un petit AVC ayant causé une chute ayant causé une double fracture tibia/péroné) a été prise en charge dans un hôpital peu réputé (celui de Chauny, dans l'Aisne, est fréquemment menacé de fermeture), les soins qui lui ont été prodigués n'ont pas eu de quoi satisfaire ma famille. Ainsi, deux jours après sa chute, les signes de son AVC étaient encore visibles (face gauche paralysée, difficultés d'élocution, impossibilité de se servir de son bras gauche, perte totale de vision dans le champ gauche, agitations et incohérences...). Pourtant, le chirurgien, l'anesthésiste et les infirmiers ne l'ont traité que pour sa jambe cassée: il a fallu que je leur montre un document sorti d'Internet (voir ICI) et leur attester, sur l'honneur, que ma grand-mère n'est habituellement pas dans cet état là (une infirmière m'a rétorqué: "Elle est avec nous depuis deux jours et on ne la connaît que comme ça !") pour que des examens soient faits. Et, après un IRM, le diagnostic a été pausé: AVC léger, impliquant un changement de traitement... avec 48h de retard, qui devraient favoriser la persistance de séquelles physiques... mais, fort heureusement, pas intellectuelles.

 

Opérée à deux reprises, elle a ensuite été transférée dans un centre spécialisé pour la rééducation. Chambres doubles. Personnel nombreux, avec infirmières et aide-soignants à profusion. Chariot de suivi des patients avec ordinateur: chaque infirmière de garde surveille la moitié de l'étage avec ce type d'engin. Médecins éloignés dans leurs bureaux, réduisant au minimum le contact avec les patients, mais présents à longueur de journée, pour un emploi du temps qui doit freiner toute vie de famille confortable. Pour les malades comme pour les personnels, le "système" est loin d'être idéal. Côté patient, rares sont les chambres individuelles: j'ai d'ailleurs du mal à comprendre comment certaines sociétés d'assurance privées peuvent oser proposer une formule "chambre individuelle garantie" quand leur publicité avoue que "cela dépend des disponibilités le jour de l'hospitalisation" (voir ICI). Le scandale, c'est que cette situation empêche toute intimité ! Ainsi, parfois délirante, n'ayant pas conscience de son état ni même du fait qu'elle est hospitalisée, ma grand-mère a fait subir à sa voisine de chambre des cris en pleine nuit.

D'où une proposition concrète: dans le pays des droits de l'homme, en parallèle à la création de cellules individuelles dans nos prisons, la restructuration des hôpitaux publics nécessite la création de chambres individuelles uniquement !

 

Côté infirmières, les contraintes sont énormes: nettoyer les patients, supporter l'inquiétude des familles, gérer les appels incessants de patients pas toujours conscients... à tel point que, parfois, en tant que famille, on a l'impression de les déranger. De plus, leur impossibilité de prendre toutes décisions, les infirmières ne peuvent qu'attendre l'ordre d'un médecin. Compte-tenu de leurs horaires et de ce quotidien difficile, je crois que leur salaire est bien dérisoire... d'autant que, comme les autres personnels, médecins compris, elles sont contraintes de faire des heures supplémentaires qui ne leur sont pas toujours rémunérées, RTT obligent. Rappelez-vous: au cours de la campagne, le coût total de la monétarisation des RTT de l'hôpital public avait été estimé, menaçant de fragiliser l'équilibre financier de nombre d'établissements. Autre problème: la refiscalisation de ces heures supp' pose problème... comme le prouve ce témoignage recueilli sur France Info (écouter ICI).

D'où une proposition concrète: soucieux des finances publiques, il est sans doute possible de cumuler maintien des effectifs et hausse des salaires, sachant que, tel Robin des Bois, il semble possible de transférer une part des salaires de certains médecins spécialisés pour valoriser celui des "petits personnels", certes moins diplômés, mais pas moins méritants !

 

Cartographie_sante.jpg

 

Améliorer le système de santé de notre pays, réputé le meilleur du monde, semble en effet nécessaire. D'ailleurs, avant que le gouvernement ne parte en vacances, deux dossiers avaient été mis sur la table par les médias et la majorité:

1- Le problème des dépassements d'honoraires (carte de droite: plus c'est orange, plus les pratiques de dépassements sont fortes). Deux actualités se sont d'ailleurs téléscopés: alors que, comme chaque année, le syndicat UNEF dénonçait les dépassements de frais d'inscription auxquels certaines grandes facultés se livrent, une enquête révélait que les dépassements d'honoraires des médecins libéraux en secteur 2 s'aggravaient. Non seulement le nombre de praticiens s'y livrant augmente (tout en précisant que ceux-ci sont minoritaires... cantonnés dans des lieux disons "favorables"), mais le montant des dépassements progresse lui aussi. Comme chaque équipe au pouvoir, le gouvernement Ayrault va avancer timidement. Pourtant, l'enjeu est simple: soit on laisse faire en se contentant de dénoncer le phénomène dans les médias, soit on légifère de manière sévère pour interdire, tout bonnement, tout dépassement !

2- La question de la liberté d'installation et des déserts médicaux (carte de gauche: plus c'est bleu foncé, moins les habitants ont de mal à trouver un médecin). C'est l'autre serpent de mer. Régulièrement, le débat ressurgit. Quand elle est dans l'opposition, la gauche s'indigne de l'incapacité de la droite à résoudre ce problème. Les mêmes solutions sont toujours avancées: augmenter le numérus clausus, offrir des primes d'installation aux jeunes diplômés... voire imposer un service de 5 ans dans une région en déficit (proposition d'Arnaud Montebourg, lors des primaires socialistes). Là encore, l'enjeu est simple: soit on s'indigne et on tente la carte de l'incitation (qui ne marche pas), soit on légifère de manière sévère pour combler les déserts médicaux au nom de l'intérêt supérieur des patients !

 

Il resterait à évoquer la question de la carte hospitalière, pour faire en sorte que chaque Français se trouve immanquablement à moins de x km d'une structure hospitalière complète, comprenant tous les outils modernes tels IRM, scanner... Une structure pyramidale (maisons de santé, hôpitaux de jour, centres hospitaliers généraux) reste à inventer pour un maillage efficace du territoire. Bref, sur tous les aspects de ce lourd dossier, il en va de la crédibilité du gouvernement: sera-t-il assez audacieux et "à gauche" pour renforcer cette belle notion de "service public"? Sera-t-il assez audaiceux et "à gauche" pour supprimer toute logique d'enrichissement et de profit dans tous les secteurs essentiels qui touchant au bien-être de la population? Je sais que le dosage entre rentabilité financière (pour ne pas gréver les finances publiques) et efficacité sociale est difficile à trouver. Mais, à l'heure de la grande crise financière, le triomphe de l'argent mérite d'être endigué...

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