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JES6 - Pour une France Juste, Ecologique et Sociale

Ce blog rassemble mes idées et constitue une modeste pierre pour bâtir une alternance en 2022.

Brève: la BPCE, des profits sur le dos des petits?

Il y a, dans le monde politique, des personnalités qui font des carrières insignifiantes voire décevantes.. jusqu'au jour où elles occupent LA bonne place: celle qui les révèle. Il en fut peut-être ainsi du regretté Philippe Seguin, qui n'a pas accédé aux responsabilités qu'il convoitait et qu'il estimait mériter (comme Matignon), jusqu'à ce qu'il s'épanouisse à la Cour des comptes. Il en fit un contre-pouvoir efficace, contrôlant, sans arrières-pensées idéologiques, les comptes publics... que ses amis politiques ficelaient (souvent, plutôt mal) au plus haut sommet de l'Etat. De l'avis de tous, il excellait à ce poste et contribua à lui donner toute la visibilité qu'il méritait. Or, c'est le même processus qui est en train de mettre sur un piédestal Jean-Paul Delevoye. Insignifiant, il le fût comme ministre (qui s'en souvient?) de la Fonction publique, de la réforme de l'Etat et de l'Aménagement du territoire dans le premier gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, entre 2002 et 2004. C'est à ce poste qu'il engagea la réforme de la retraite des fonctionnaires ou le transfert de l'ENA à Strasbourg: or, à aucune de ces deux mesures n'est associé le nom de M. Delevoye. Or, depuis 2004, outre son mandat de maire de Bapaume (Pas-de-Calais), il exerce la fonction de médiateur de la République. Est-ce l'approche de la fin de sa mission (cette année) qui l'a rendu médiatique et efficace? En tout cas, depuis quelques semaines, il fait parler de lui avec des propos qui ont suscité nombre de réactions, la plupart enthousiastes. Alors que la France est encore dans la crise, il a su évoquer le sort de nos compatriotes avec des mots justes: "je suis inquiet: le chacun pour soi a remplacé l'envie du vivre-ensemble"; "pour beaucoup de Français, la fin du mois se joue à 50 ou 150 € près", etc. Enfin, un politicien expliquait, simplement, la réalité vécue par la population... sans se cacher derrière des statistiques qui, visiblement, ne traduisent qu'imparfaitement la réalité !

 

Eh bien, c'est dans ce contexte que la BPCE (Banques Populaires - Caisse d'Epargne), née de la fusion des deux groupes bancaires nommés, semble se diriger vers les techniques d'engraissement dignes de la BNP Paribas. Mon exemple personnel, pour peu qu'il soit illustratif, révèle quelques pratiques... inquiétantes. Depuis que je suis né, je suis client de la Caisse d'Epargne: à ma naissance, mon père a ouvert un Livret dans cette banque, me l'offrant (avec une petite somme) à ma majoirté (ou, plutôt, à mes 17 ans... quand je pris le chemin de la fac !). Et je n'ai pas changé d'établissement bancaire, étant satisfait de la gestion de mon compte-courant. De son côté, ma grand-mère est cliente, depuis fort longtemps, de BNP Paribas et, à intervalles réguliers, se plaint de payer des frais qu'elle juge de plus en plus élevés... à mesure que son pouvoir d'achat se réduit. Des exemples? La BNP (banque française la plus grosse) doit son statut de n°1 du marché européen à ses pratiques tarifaires. Un retrait au distributeur d'une autre banque: quelques centimes. L'envoi d'un chèquier à domicile (et non, retiré en agence): quelques centimes. La consultation de l'état d'un compte-courant par un moyen "moderne" (Internet, serveur téléphonique): un surplus de frais mensuels. Et les exemples ne manquent pas... Accumulés, ces petits services représentent une petite somme. D'aucuns la considéreront négligeables. Mais, avec plusieurs millions de clients, cela fait une belle marge supplémentaire... qui retombe dans la poche des actionnaires.

 

Or, que constate-je depuis le 1er avril? Que la Caisse d'Epargne m'a facturé 90 centimets de frais pour un "retrait DAB [Distributeur Automatique de Billets] autre banque". C'est nouveau; ça vient de sortir... Autre changement: autrefois, une transaction par carte bancaire sur Internet nécessitait un délai (entre l'acceptation de mon paiement sur un site marchand et son apparition sur mon relevé en ligne) de deux jours. Trois maximum. Ce mois-ci (et c'est la troisième fois que je le remarque), il faut au moins quatre jours. Exemple: j'ai acheté un triple DVD documentaire sur Auschwitz sur le site marchant Priceminister jeudi... et, lundi matin, le débit correspondant n'a toujours pas été réalisé !! Pourquoi m'en alarmerais-je? Tout simplement parce que c'est le révélateur (insidieux, auquel le Français moyen ne prête pas attention... tout heureux de voir la transaction débitée le plus tard possible, lui évitant d'approcher de trop prêt la ligne rouge du découvert) d'une pratique digne du capitalisme ultra-libéral qui nous a conduit dans le mur. Car, vous le savez sans doute, entre le moment où l'argent est - fictivement - dépensé et celui où il est réellement débité de votre compte, la banque en fait ce qu'elle veut pour se livrer, notamment, à des opérations de spéculations à très court terme. Ces spéculations qui fragilisent la planète financières et qui créent une volatilité des capitaux quasiment suicidaire. Et c'est valable dans les deux sens (débit ou crédit sur votre compte). Ainsi en va-t-il aussi du rallongement de l'encaissement d'un chèque pour alimenter votre compte. Il y a quelques années, un chèque déposé le matin pouvait être crédité l'après-midi même. Aujourd'hui, il faut souvent attendre deux jours... le temps que quelques débits passent et que les frais de forcage (si vous êtes en zone rouge) s'accumulent. Je vous rassure: même débutant, j'ai une situation financière assez stable et pas encore ingérable... même si les crédits pour payer le permis et la voiture, ainsi que le coût de l'assurance auto se ressentent depuis janvier !! Mais, ces deux petits signes m'inquiètent. Déjà que je ne voyais pas d'un bon oeil le rapprochement de ma banque avec les Banques populaires: pour un "vrai" libéral, ces fusions signifient amoindrissement de la concurrence... et ne sont donc pas favorables aux clients. Et voilà que la CE imite la BNP ! M. Pérol, sarkozyste et transfuge de l'Elysée, dirige le nouveau groupe: est-il l'initiateur de ce changement?... La question se pose.

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